De Kigali à Québécor, testament de Gil Courtemanche
21 août 2011
Bonjour M. Presseault,
J'ai fait parvenir ce texte à la tribune libre de Vigile ce midi...Il nous fait voir le côté humain de Gil Courtemanche, une facette méconnue de ce grand personnage québécois!
"La rançon de la carrière
Depuis le décès de Gil Courtemanche, nombreux ont été les opinions et commentaires émis dans les différents médias. Les qualificatifs pour décrire l’homme passent par toute la gamme dévolue à quelqu’un qui a vécu une carrière brillante dont la rançon lui a valu la gloire professionnelle au détriment d’une vie personnelle et familiale bafouée par les stigmates d’épisodes journalistiques souvent atroces et inhumains.
À cet effet, le 20 décembre 2008, Gil Courtemanche avait offert à ses lecteurs une chronique titrée « Les petits bonheurs » en guise de cadeau, à quelques jours de Noël! Dans ce texte empreint d’une grande humilité et d’une profonde humanité, il nous livre un témoignage saisissant des combats intérieurs qu’il a dû affronter au cours de certaines périodes de sa vie. Pour mieux vous faire comprendre ma perception, je vous propose ces quelques extraits de cet article :
«Ce n'est pas rien de voir 60 enfants mourir en quelques heures dans le camp de Bati en Éthiopie, de fouiller dans les fosses communes du Rwanda pour retrouver le corps d'un ami. Cela vous retourne les tripes et le cœur. Il est extrêmement passionnant de fréquenter les coulisses de la Cour pénale internationale et d'avoir l'impression de participer à une mission fondamentale de la communauté internationale. Cela donne un sentiment de pouvoir et d'influence sur des événements historiques.
Mais tout cela risque de vous isoler, comme le succès crée une bulle dans laquelle on se love et s'admire…
En fait, je voulais vous parler de l'inutilité des grandes explications qu'on trouve dans les livres et les journaux renommés et de l'importance fondamentale des petits bonheurs et des attentions minuscules. Pas les fleurs offertes pour excuser un retard, mais la main tendue, la caresse chaleureuse, le mot amoureux, et surtout l'attention pour l'autre. »
À mon sens, Gil Courtemanche, dans cet éloge aux « petits bonheurs », nous ramène à l’essentiel de la vie, lui qui a longtemps été emporté dans le tourbillon d’une carrière pour laquelle la rançon s’est avérée fort coûteuse!"