Sans grande surprise, au moment où les négociations entre le gouvernement et les syndicats font du surplace, un premier syndicat d’enseignants a déjà donné le feu vert à une grève générale illimitée pour l’automne.
Parmi les revendications, les enseignants désirent notamment sensibiliser le gouvernement aux problèmes découlant de la composition des groupes, particulièrement des groupes dits « réguliers » dans lesquels sont intégrés des élèves à besoins particuliers à des élèves réguliers. Mais là où le bât blesse, c’est que la pénurie de main d’oeuvre sévit chez les professionnels spécialisés, tels les psychologues, les travailleurs sociaux, les psychopédagogues, etc..
Dans un autre ordre d’idée, le projet de loi 23 du ministre Drainville n’a pas l’heur de satisfaire la majorité des enseignants. À cet effet, Dominic Loubier, président du Syndicat de l’enseignement de la Chaudière (SEC), parlant du projet de M. Drainvile, mentionne que « ce n’est pas quelque chose qui va améliorer ni la réussite ni l’attraction-rétention dans les écoles du Québec. À l’automne, des gens non légalement qualifiés, il va y en avoir encore plus »,
Enfin, la prime de 12 000 $ offerte aux quelque 7000 enseignants admissibles à la retraite par la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, s’ils acceptent de rester en poste à temps plein durant la prochaine année scolaire, arrive beaucoup trop tard si l’on considère que les enseignants visés ont déjà complété les procédures de demande de retraite.
Somme toute, tous les astres sont alignés pour un automne chaud chez les syndicats d’enseignants qui sont déjà, à toutes fins pratique, sur le pied de guerre.
Suicide chez les jeunes, cet intrus pervers
C’est un secret de polichinelle, la santé mentale est le parent pauvre de notre système de santé au Québec. Les services d’aide et de soutien psychologiques sont inaccessibles. Le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, insiste pour affirmer que la santé mentale est prioritaire à ses yeux mais ces paroles ne sont souvent que des écrans de fumée.
Depuis mars 2020, soit le début de la pandémie, 213 Québécois âgés de 25 ans ou moins se sont suicidés. Un chiffre qui donne des frissons. Cette détresse a été encore plus mortelle que les routes au Québec. En comparaison, 87 jeunes de moins de 25 ans sont morts par suicide en 2021, soit 43 % de plus que sur la route pour la même catégorie d’âge, soit 61 décès.
Plus récemment, plusieurs suicides ont soulevé des lacunes dans les soins en santé mentale. D’ailleurs, le taux d’hospitalisation pour tentative de suicide a plus que doublé chez les adolescentes de 10 à 14 ans entre 2008 et 2019, montre un rapport de 2022 de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Oui, vous avez bien lu, 10 ans, c’est catastrophique... C’est l’âge où on devrait être heureuse de jouer à la marelle!
Par ailleurs, où sont les manifestations pour la santé mentale? Quel syndicat dénonce le manque de ressources? Quel parent saurait quoi faire s’il voyait son enfant en détresse psychologique pour l’aider à s’en sortir? Et qui plus est, dans plusieurs rapports de coroners, on peut lire que le patient s’est suicidé dans les heures ou les jours suivant un congé de l’hôpital en psychiatrie. D’autres avaient vu leur psychologue ou médecin de famille peu de temps avant le passage à l’acte. Enfin, beaucoup de jeunes dépressifs sont encore réticents à aller chercher de l’aide.
Le suicide chez les jeunes constitue un intrus pervers contre lequel les ressources qui ont l’expertise pour intervenir adéquatement manquent à l’appel. En conséquence, il est plus que temps que le gouvernement sonne l’alarme et injecte les sommes nécessaires à la formation de psychiatres et de psychologues. C’est une question de priorité nationale…
Henri Marineau, Québec
Éducation
Enseignants sur le pied de guerre
Suicide chez les jeunes, cet intrus pervers
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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