Avec des indépendantistes comme vous...
6 mai 2011
Il y a une ou deux semaines, au Club des Ex, à Radio-Cadenas, Liza Frulla, tout à coup, lève les baguettes en l'air et s'exclame : « Ah ! Jean-Pierre, arrête ! On n'est quand même pas une colonie opprimée ! » Sur quoi, Durivage est intervenu et on est passé à un autre sujet. Jean-Pierre Charbonneau n'a pu répliquer et on ne saurait donc présumer de ce qu'il aurait dit.
Or, le problème, au PQ, c'est qu'il y en a des tas d'autres qui, à l'envolée de la Frulla, se seraient empressés de répondre : « C'est vrai, Liza, on n'est pas une colonie opprimée, mais... ».
Toujours cette damnée manie de banaliser jusqu'à plus-soif la domination que nous subissons depuis plus de deux siècles ! Toujours ce damné angélisme ! Et tout cela sous prétexte qu'il n'y a ni famine dans nos chaumières, ni bain de sang dans nos rues. Comme si le colonialisme était inconcevable sans famine ni tuerie !
Il y a colonialisme, il y a domination coloniale quand un peuple, en général par suite d'une conquête militaire, impose ses lois et ses magistrats à un autre peuple, point ! Par conséquent, oui, notre peuple est soumis à un ordre colonial. Et cet ordre colonial, sous le nom actuel de fédéralisme, menace jusqu'à notre existence même comme peuple. Ce n'est pas qu'un détail, ce n'est pas qu'une bagatelle, cela. Or, quand donc le PQ parle-t-il de cela ? De cela et de tout ce qui en découle, notamment l'abject surfinancement des universités de langue anglaise auquel, faut-il le préciser, correspond le mortel sous-financement des nôtres ?
M. Frappier a souvent pris la défense du PQ et le fera sans nul doute encore bien souvent. Cela dit, quand, comme bien d'autres indépendantistes, il adresse des reproches au PQ, ce n'est jamais pour cause de radicalisme, mais bien pour cause d'angélisme. De tels reproches sont aux entipodes de ceux que formulent nos ennemis fédérâleux et n'entraînent pas du tout les mêmes conséquences. Ils sont plutôt de nature à nous rappeler que notre cause, celle de l'indépendance, vaut la peine d'être défendue avec force et fierté.
Luc Potvin
Verdun