« Wait and see », comme ils disent

Tribune libre

par Jacques Fournier
_ organisateur communautaire retraité
A paraître dans le journal communautaire Point Sud (Longueuil)
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Quel bilan pourrait-on faire des dernières élections fédérales ? Et surtout, que faire ?
L’élection d’un gouvernement conservateur majoritaire est évidemment une très mauvaise nouvelle. Abolition du registre des armes à feu, diminution du financement des partis politiques, lois répressives envers les jeunes, achat d’avions militaires coûteux, hypocrisie dans la reconnaissance du Québec, absence de fonctionnement démocratique de plusieurs institutions, recul des droits sociaux, népotisme, cadeaux aux provinces qui se sont prêtées au clientélisme des conservateurs, rapprochement avec ce que les USA comptent de plus conservateurs comme réseaux économiques et religieux, etc. Sans compter tous les mauvais coups qui n’ont pas été annoncés !
L’affaiblissement du Bloc est aussi une mauvaise nouvelle. Mais le Bloc a encore et toujours sa place à Ottawa et, quand les Québécois auront été déçus par le NPD, dans quatre ans, le Bloc reprendra sa place. Cette élection a encore une fois démontré, si besoin était, le caractère distinct du peuple québécois qui porte maintenant à bout de bras l’opposition officielle.
Dans un mouvement d’humeur (ils en ont bien le droit), les Québécois ont élu de très nombreux députés du NPD à Ottawa. Pour les sociaux-démocrates comme moi, ce n’est pas une mauvaise nouvelle. Après l’élection, Jack Layton a, de façon jovialiste, dit qu’il chercherait à influencer le gouvernement Harper. Mais un parti politique n’est pas un groupe de pression ! Harper nous a démontré qu’il n’a cure de l’opposition. Il fera ce qu’il voudra. Et les députés du NPD rongeront leur frein.
Prochaine étape : dans deux ans, il y aura des élections au Québec. L’usure du pouvoir et l’insatisfaction à l’égard du gouvernement Charest porteront vraisemblablement au pouvoir le PQ de façon majoritaire, avec possiblement un petit nombre de députés, trois ou quatre, de Québec solidaire (QS). Le PQ va mettre en œuvre son plan pour que le Québec accède à la souveraineté. Quand le NPD devra se prononcer pour le oui ou le non, il sera déchiré entre son caucus majoritairement québécois et sa base électorale campée au Canada. Je n’aimerais pas être dans les chaussures de Jack à ce moment-là !
Nous devons donc avoir une double attitude : pour devenir un peuple normal, continuer à être proactifs en ce qui concerne la souveraineté, tant au Bloc, qu’au PQ et à QS; pratiquer le « wait and see », comme ils disent, en regardant aller nos amis du NPD.
Et, comme il se doit, participer aux nombreuses manifestations populaires contre les politiques du gouvernement Harper. Envoyer des lettres aux journaux. Utiliser les réseaux sociaux. Faire de l’éducation populaire. Analyser en profondeur les enjeux, au-delà des éditoriaux pré-formatés de La Presse, pour ne mentionner que ceux-là. Les éditorialistes de La Presse sont-ils libres d’écrire autre chose que ce que pense le propriétaire Gesca ? Pas facile pour un peuple d’avancer quand les grands médias, dominés par l’argent, ne sont pas porteurs de ses idéaux.

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Organisateur communautaire dans le réseau de la santé et des services sociaux





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