«Voulons-nous être des vassaux des Etats-Unis ?» : Bruno Le Maire réagit aux sanctions contre l'Iran

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La France de Macron se rebiffe contre l'Amérique de Trump

Réagissant aux sanctions américaines contre l'Iran, qui pourraient avoir un impact direct sur les entreprises françaises, le ministre Bruno Le Maire souhaite que les Européens prennent «conscience de la gravité de ce qui se passe».


Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a opté pour la fermeté au micro d'Europe 1, le 11 mai. Protestant quant à la possible extraterritorialité des sanctions américaines contre les entreprises implantées en Iran, Bruno le Maire a assuré qu'il était en contact avec les Etats-Unis pour leur demander, notamment, «des exemptions pour un certain nombre d'entreprises [françaises]».


La présence économique française en Iran est effectivement forte, avec «des entreprises comme Total, Renault, Peugeot, Sanofi, Danone», comme l'a rappelé le ministre. Par voie de conséquence, Bruno Le Maire a assuré vouloir «défendre [les] intérêts économiques» de la France sans se faire «trop d'illusions sur ce que seront les réponses américaines».


«Voulons-nous être des vassaux des Etats-Unis qui obéissent le doigt sur la couture du pantalon à des décisions prises par les Etats-Unis ?», s'est-il interrogé.


«Il est temps aujourd'hui que tous les Etats européens ouvrent les yeux», a exhorté le ministre en prônant, par la même occasion, «une souveraineté économique européenne». «J'espère que tous nos partenaires européens prendront conscience de la gravité de ce qui se passe», a-t-il ajouté.


Le 8 mai, le président américain Donald Trump avait annoncé que Washington se retirait de l'accord nucléaire iranien, et comptait réinstaurer des sanctions contre Téhéran. Si l'Arabie saoudite et Israël ont salué cette décision, de nombreuses voix à l'international, à commencer par les autres signataires du texte, ont déploré cette annonce. En effet, les Etats-Unis pourraient appliquer l'extraterritorialité des sanctions, ce qui signifie que la justice américaine pourrait poursuivre toute entreprise qui violerait la loi américaine.