Dans le septième épisode de la deuxième saison de la série Mad Men, qui se déroule dans les années 1960, le personnage principal et sa femme organisent un petit pique-nique dans un parc.
Après avoir bien mangé et bien bu, la femme prend la nappe et la secoue vigoureusement, envoyant tous les restes de leur repas (de même que les assiettes en carton et les ustensiles en plastique) sur le gazon.
Puis, elle plie soigneusement sa nappe et monte dans l’auto aux côtés de son mari, comme si de rien n’était.
UNE POUBELLE À CIEL OUVERT
J’ai éclaté de rire en regardant cette scène.
Ça m’a rappelé les étés de mon enfance, passés sur un terrain de camping à Rougemont.
Les gens, à l’époque, se foutaient royalement des poubelles.
Mon père avait pris une photo : on voyait le terrain d’un voisin jonché de détritus.
C’était l’époque où les gens jetaient leurs bouteilles de boisson gazeuse par les fenêtres de leur auto.
Qui ferait ça, aujourd’hui ?
C’est fou comme nos habitudes ont changé au cours des dernières années.
On recycle, on composte, on essaie de ne pas trop gaspiller, on évite le plus possible le plastique.
On ne traite pas la nature comme une poubelle à ciel ouvert. On ne dompe pas nos batteries de char dans la rivière (enfin, la majorité d’entre nous...).
Pourquoi avons-nous changé nos façons de faire ?
Parce que des militants écolos nous ont sensibilisés à l’importance de protéger l’environnement.
Oui, il y a des crinqués, dans le mouvement écolo. Des dogmatiques, des purs et durs.
Des apôtres de la religion verte qui ne pensent qu’à leur cause du matin au soir et du soir au matin.
Des Dominic Champagne, des Steven Guilbeault. Des fatigants qui ne nous laissent pas tranquilles.
Mais les nouvelles idées n’apparaissent pas toutes seules. Ça prend parfois des crinqués pour changer les mentalités.
Or, il faut le dire : les écolos ont fait changer les mentalités.
Pour le mieux.
Vous voulez laisser un dépotoir à vos enfants ?
LE BÉBÉ ET L’EAU DU BAIN
Suis-je en train de dire qu’il faut s’agenouiller devant tout ce qui est vert ? Bien sûr que non.
Personnellement, j’ai beaucoup de difficulté avec les discours apocalyptiques, les artistes qui parlent des deux côtés de la bouche et les donneurs de leçons qui disent qu’on devrait cesser de prendre l’avion et d’avoir des enfants.
Sans oublier les militants professionnels qui instrumentalisent les enfants pour faire avancer leur cause.
Ces gens me donnent juste envie de m’acheter un Hummer.
Mais des croisés et des illuminés, il y en a dans tous les camps.
Autant ça m’énerve lorsqu’on démonise le discours identitaire chaque fois qu’un agité du bocal sort dans la rue pour manifester contre « les races », autant il est idiot de jeter le discours écologique aux poubelles chaque fois qu’un barbu qui vit dans un arbre dit qu’on devrait se torcher avec des linges à vaisselle.
Le mouvement écologique n’est pas une mode. C’est un mouvement de fond, qui va prendre de l’ampleur et qui va s’inviter de plus en plus souvent dans les campagnes électorales.
Et vous savez quoi ?
C’est une bonne chose.