Visite royale: le Canada crie hourra, le Québec dit bof...

Visite royale au Québec - juillet 2011 - William et Catherine



C'est en Alberta que le duc et la duchesse de Cambridge (ici en visite au tournoi de Wimbledon, à Londres) sont les plus populaires.
AFP


Michel Corbeil Le Soleil (Québec) Le mariage princier de Kate et William n'y a rien changé. Les Québécois sont massivement indifférents à la monarchie; les Canadiens anglais y restent attachés et sont contents de la visite que les deux membres de la famille royale entament en sol canadien, demain.
Un sondage, conduit par la firme Angus Reid pour le compte du Soleil et de La Presse, renvoie de nouveau l'image du Canada des deux solitudes, celle du Québec contre celle du ROC - le reste du Canada -, celle des francophones du pays contre celle des Canadiens anglais.
Le sondage en détail (tableau)
«Ce n'est pas rare qu'on retrouve une différence entre le Québec et le reste du Canada», commente Jaideep Mukerji, vice-président chez Opinion publique Angus Reid. «Mais on voit sur les questions de la monarchie une différence beaucoup plus prononcée.»
Le 3 juillet, les nouveaux mariés les plus glamour du jet set international effectueront une courte et rarissime apparition à Québec pour se rendre ensuite à Lévis. L'enquête d'opinion révèle qu'elle provoque surtout un haussement d'épaules chez les francophones.
Selon Angus Reid, 65 % des Québécois disent ressentir surtout de l'«indifférence». Cela ne se traduit pas par des sentiments franchement négatifs à l'endroit de Kate et William. À peine 10 % des francophones (8 % au Québec) disent éprouver de la honte ou de la colère. Et 19 % (21 % chez les Québécois) affichent leur «joie» face à leur passage.
En comparaison, aucune des autres provinces n'affiche un taux d'«indifférence» supérieur à 46 %. Ils sont pratiquement aussi nombreux à ressentir de la «fierté» pour la tournée qui dure 10 jours. Les Albertains se montrent les plus «enthousiastes» (44 %) et fiers (47 %). La «honte», elle? Le pourcentage des Canadiens habités par ce sentiment avoisine les 1 %.
Le coup de sonde démontre clairement que les Québécois ne se reconnaissent pas dans les institutions qu'incarne la famille de la reine Élisabeth II. Ils sont 58 % à réclamer que «le Canada coupe tous les liens avec la monarchie britannique»; 46 % à trouver que le député de Québec solidaire Amir Khadir dit vrai en la qualifiant «de système parasitaire»; et 70 % à réclamer l'abolition du poste de gouverneur général.
En contraste, 58 % des Canadiens souhaitent continuer d'être rattachés à la Couronne britannique (69 % en Alberta); 60 % réprouvent la sortie d'Amir Khadir; et plus d'un anglophone sur deux (56 %) tient à l'institution du gouverneur général.
«William dégage»
Tout indique que le couple princier ne fera face qu'à une manifestation hostile et ce sera ici, à Québec même. Encore hier, le Réseau de résistance du Québécois a fait le point sur les préparations de l'opération «William dégage».
Francophones et anglophones s'entendent sur ce point. Cinquante-sept pour cent estiment que la démonstration «entachera l'image du Canada à l'étranger».
Mais ils divergent sérieusement d'opinion sur l'idée d'accueillir des têtes couronnées. Seize pour cent des francophones désirent «que la famille royale visite plus souvent le Canada», alors que la moyenne canadienne est de 42 %. Là encore, les Albertains sont les plus volontaires, à 54 % favorables.
À quel point est-il probable que vous assistiez à une sortie de William et Kate? a demandé Angus Reid. «Très ou assez probable», ont répondu 9 % des Canadiens. Au Québec, ce pourcentage est de 6 %; il culmine à 17 % en Alberta, où Leurs Altesses royales passent deux jours. Notons qu'en Colombie-Britannique, où le duc et la duchesse de Cambridge ne se rendent pas, 13 % des personnes interrogées ont répondu par l'affirmative.
Angus Reid a conduit un sondage en ligne auprès de 1001 personnes, dont environ 270 Québécois, entre le 25 et le 27 juin. La marge d'erreur est de 3,2 % à l'échelle canadienne et de 6 % pour le Québec, en raison de l'échantillonnage plus faible.


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