Université : la condescendance idéologique de l’extrême gauche

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« Si vous n’êtes pas en faveur de la liberté d’expression pour les idées que vous détestez, vous n’êtes pas du tout en faveur de la liberté d’expression »


Alors qu’un nouveau trimestre scolaire est bien entamé, les débats qui entourent les enjeux sociaux actuels tels que la Loi sur la laïcité de l’État, le mouvement environnementaliste et bien d’autres créeront-ils de nouveaux échafaudages menant à une déconstruction de la classe étudiante ?


En se basant sur des événements antérieurs dans le milieu universitaire ainsi que sur la montée d’une tendance à la censure, la situation me semble inévitable.


Il est plus qu’évident que les enjeux précédemment mentionnés et déjà dénoncés par les plus fervents militants de l’extrême gauche, défenseurs de la désobéissance civile et de la censure idéologique que j’appellerai désormais les « moralisateurs sociaux », ne risquent pas de leur échapper.


Condescendance idéologique


Nous en conviendrons, il est important que le milieu étudiant soit un « lieu » de justice sociale et de luttes. Toutefois, la tendance montante d’une censure se proclamant à la défense du pacifisme et du progressisme n’est en fait qu’une mascarade abyssale.


 

Mais qu’est-ce que cette mascarade ?


Je ne suis pas de ceux qui prétendent que les « moralisateurs sociaux » dont il est ici question sont porteurs d’une volonté de brimer les divergents ni d’une volonté d’aller à contresens d’une majorité silencieuse. Je crains toutefois que la bonne volonté puisse mener à une sorte d’aveuglement partisan pouvant être à un point tel ancré qu’il pourrait se voir qualifié de partie intégrante des mœurs sociales.


C’est donc cet aveuglement partisan qui mène la classe militante d’extrême gauche à faire preuve de pratiques antidémocratiques et de censure « idéologiquement justifiée ». Certaines classes d’opinions se voient mises à l’index par ces « moralisateurs sociaux ». Ces derniers visent à permettre à une classe d’opinions d’être véhiculées, à d’autres de ne pas l’être, tout en marginalisant ceux qui n’adhèrent pas à la vision des moralisateurs.


Ce faisant, une sorte de condescendance idéologique, qui n’est possible qu’aux dépens d’un consensus étudiant et d’une saine démocratie, s’installe et est maintenue par les militants d’extrême gauche.


Un bon exemple me semble être celui de l’Association facultaire des étudiants en sciences humaines de l’UQAM (AFESH-UQAM), où les étudiants sont censurés, les divergents marginalisés, voire insultés, et où ceux qui tentent de s’opposer aux idées qui leur sont imposées sont écrasés, étouffés.


Une censure néfaste


C’est donc au nom de la défense des libertés et du progressisme qu’aura tranquillement évolué cette censure idéologique, mais ce n’est que dans une sorte de système autoritaire-totalitaire qu’elle peut se diriger et qu’elle épuisera le peu de liberté d’expression qu’il nous reste.


Noam Chomsky disait d’ailleurs que « si vous n’êtes pas en faveur de la liberté d’expression pour les idées que vous détestez, vous n’êtes pas du tout en faveur de la liberté d’expression » (Normand Baillargeon, Liberté surveillée). Les moralisateurs, avant de cadrer tout discours afin d’obtenir un « forum épuré », à leur sens, devraient se pencher sur cette affirmation.


À force de censurer, la division s’installe, les divergents se manifestent et tout dialogue devient impossible.


À cette vitesse, nous pouvons observer, à l’horizon, le temps où la classe étudiante aura perdu toute crédibilité, voire tout son poids dans les processus décisionnels, car elle aura laissé lui échapper la force du nombre et de la grande coalition étudiante.


Alors, assisterons-nous à des forums et des assemblées qui tendront à être libres de toute contrainte idéologique ou nous enfoncerons-nous encore davantage dans cette fameuse mascarade abyssale ?




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