Visite de William et Kate

Une occasion de dédramatiser la conquête

Benoiterie habituelle...


Rémi Nadeau/Agence QMI QUÉBEC - La visite du couple princier est une occasion pour le peuple québécois de dédramatiser la conquête britannique, selon le constitutionnaliste Benoît Pelletier.
À quelques jours du passage de William et Kate à Montréal et Québec, l’ex-ministre responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes craint que des manifestants du Réseau de résistance du Québécois nuisent à l’image du Québec en chahutant.
« Ce n’est pas de la violence que je crains, mais c’est au niveau de l’image internationale du Québec. Je comprends que des gens veulent faire passer un message, mais c’est la pire façon d’agir quand on aime le Québec parce que les caméras du monde entier vont être là », a-t-il expliqué en entrevue.
Le spécialiste de la monarchie britannique se dit bien conscient que les symboles liés à la couronne sont jugés inutiles et dépassés par plusieurs citoyens, mais il espère que le Québec démontrera qu’il peut saisir cette belle occasion qui se présente à lui.
« Je ne dis pas qu’il faut réhabiliter la monarchie, parce que je sais qu’il y a des gens pour qui c’est complètement inacceptable, pour qui c’est un rappel de la conquête et tout ce qui s’en est suivi, mais on devrait au moins en profiter pour relativiser et dédramatiser », a argué M. Pelletier.
Selon lui, le peuple québécois a toutes les raisons de se montrer accueillant à l’égard du duc et de la duchesse de Cambridge, qui en sont à leur première visite étrangère depuis leur mariage.
« Parce que nous sommes rendus en 2011, parce que le Québec est une société beaucoup plus sûre d’elle-même qu’il y a 50 ans, et parce que le Québec devrait offrir l’image d’une société qui, tout en n’ayant pas oublié le passé, est capable de recevoir des gens qui s’intéressent à elle », a analysé l’ancien ministre du gouvernement Charest.
Il soutient que le jeune couple fait preuve d’un certain courage en planifiant un séjour important au Québec en plein voyage de noces.
« Ils veulent venir au Québec, même s’ils savent qu’il y a des risques de manifestation… C’est extraordinaire. »
Héritage
Benoît Pelletier estime par ailleurs que la monarchie est moins mise à mal que par le passé, et que le charme du couple opérera tant au Canada qu’au Québec.
« C’est sûr qu’au Québec, on a du mal à voir l’utilité réelle de ça, mais aux yeux de plusieurs Canadiens, ça fait partie de notre héritage britannique et ça nous distingue des États-Unis. Puis, la monarchie constitutionnelle fait bel et bien partie de notre système politique », a-t-il renchéri, rappelant que l’ex-gouverneure générale Michaëlle Jean s’était retrouvée dans une position stratégique lors de la crise ayant secoué Ottawa, en 2008
Une modification aux règles de succession
Le gouvernement britannique prépare des modifications aux règles de succession au trône, mais pas dans l’optique de favoriser William au détriment de son père, Charles, soutient le spécialiste de la monarchie britannique, Benoît Pelletier.
Si certains observateurs spéculent sur la possibilité que le populaire duc de Cambridge soit couronné roi lorsque la reine Élisabeth II sera prête à passer le flambeau, M.
Pelletier prévient qu’ils font fausse route.
« Les règles de succession sont édictées par le Parlement et si on les modifiait pour éviter un successeur désigné comme le prince Charles, on provoquerait une crise énorme », a avancé l’ancien ministre.
Benoît Pelletier indique que, malgré quelques bévues, Charles n’a rien fait qui justifierait qu’il soit écarté du trône.
« ll ne s’est pas déshonoré », a-t-il soutenu, prédisant qu’il sera même « un très bon roi ».
Toutefois, le professeur titulaire de la faculté de droit civil de l’Université d’Ottawa affirme que le premier ministre David Cameron a l’intention d’éliminer la discrimination à l’égard des filles qui est enchâssée dans les règles.
Elles prévoient que le plus vieux des fils du monarque lui succède, disqualifiant d’emblée ses éventuelles filles.
« Il y a une volonté d’abolir cette discrimination par une loi, et des démarches ont déjà été entreprises afin de consulter les pays dont le chef d’État est la reine Élisabeth II, comme le Canada, mais ce serait pour l’avenir; alors, ça n’affecterait ni Charles ni Williams, mais plutôt les enfants de William et Kate », a-t-il expliqué.


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