Une campagne publicitaire contre la réélection de libéraux fédéraux dans l’Ouest

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L'Ouest est furieux contre le PLC


D’immenses panneaux publicitaires demandant aux électeurs de ne pas réélire les députés libéraux de Regina, d'Edmonton et de Calgary à l’élection fédérale du 21 octobre ont été récemment installés en Saskatchewan et en Alberta.




« Envoyez un message à [Justin] Trudeau : votez contre Ralph Goodale », peut-on lire sur les panneaux publicitaires installés à Regina. Ralph Goodale représente la circonscription de Regina-Wascana à la Chambre des communes depuis 1993.


À Edmonton et à Calgary, des publicités visant les trois élus libéraux fédéraux de l’Alberta, les députés Randy Boissonnault, d’Edmonton-Centre, Amarjeet Sohi, d’Edmonton Mill Woods, et Kent Herh, de Calgary-Centre, sont apparues récemment.




L’organisation responsable de cette campagne de publicité, WestWatch Canada, se définit comme un groupe qui « veille sur les intérêts des Canadiens de l’Ouest ».



Son porte-parole, Derek Robinson, spécifie que WestWatch Canada n’est pas affilié au groupe Canada Proud, déjà engagé depuis plusieurs mois dans une vaste campagne sur les médias sociaux visant à déloger le premier ministre du Canada, Justin Trudeau.


Derek Robinson estime que WestWatch Canada représente tous ceux et celle qui sont frustrés par les effets des politiques du gouvernement fédéral de Justin Trudeau sur les provinces de l’Ouest.


« Nous sommes les porte-parole de l’aliénation grandissante de l’Ouest, notamment en ce qui concerne la taxe fédérale sur le carbone, l’énergie, les ressources minières, l’agriculture, le commerce, les mesures fiscales et la péréquation », explique-t-il.


WestWatch Canada compte « promouvoir les intérêts des Canadiens de l’Ouest lors de la prochaine élection », mais veut aussi poursuivre son travail au-delà de la journée du scrutin fédéral.


WestWatch Canada est soutenue par une autre organisation qui se décrit comme de « centre droit », Canada Growth Council.


De son côté, Ralph Goodale estime qu’il s’agit d'une campagne de dénigrement menée par des groupes aux idéologies de droite.


« C'est une campagne de bas niveau basée sur la peur et la haine qui n'attire même pas l'attention », déclare-t-il.


Phénomène de plus en plus présent


Le professeur de sciences politiques à l’Université de l’Alberta Frédéric Boily est loin d’être surpris de voir une telle campagne de publicité en Saskatchewan et en Alberta. Selon lui, le nombre d’organisations comme WestWatch Canada et Canada Growth Council est en croissance.


« Lors de la dernière élection fédérale, il y avait de nombreux groupes avec un intérêt particulier à faire avancer certaines causes, à être de plus en plus présents dans la campagne électorale. Je pense que c’est un phénomène grandissant et qu’il faut s’attendre à ça maintenant », soutient-il.


La loi électorale prévoit que ce type d’organisations doit s’enregistrer afin de pouvoir exercer certaines activités avant et pendant les campagnes électorales.


« Quand on achète de la publicité, par exemple pour appuyer un candidat ou lutter contre un autre candidat, il y a quand même des règles qui doivent être respectées. On ne peut pas faire n’importe quoi », ajoute M. Boily.


La loi électorale interdit notamment à ces tiers partis d'utiliser des fonds provenant de l’étranger et de dépenser plus de 700 000 $ pendant la campagne électorale, avec une limite de 7000 $ par circonscription.


En ce qui concerne la période préélectorale, ces groupes doivent s’enregistrer dès qu’ils ont des dépenses de 500 $ pour des activités partisanes, de la publicité ou des sondages.




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