D’entrée de jeu, je me dois de féliciter les responsables des IPSO pour avoir pris l’initiative d’organiser le rassemblement du 7 février sous le thème "Comment actualiser le projet de pays pour mobiliser la jeune génération? »
Toutefois, je me permettrai deux commentaires. Pour illustrer le premier, je reprends un extrait du résumé de l’allocution de Mme Joëlle Quérin issu de l’article de Ouhgo paru sur la tribune libre de Vigile le 8 février :
« Ainsi, sous prétexte que les jeunes troqueraient le nationalisme pour le mondialisme, on se collerait au multiculturalisme pour leur plaire? Elle suggère plutôt de prendre le problème à l’envers et de cesser de les dénationaliser. Plutôt leur enseigner l’histoire vraie, une langue de qualité, la littérature québécoise. Pour elle, actualiser, c’est retourner à ses fondements. »
À cet effet, je suis porté à me demander si l’école n’a pas, en partie, décroché de son rôle d’enseigner, soit de communiquer des connaissances, les enseignantes et les enseignants étant embourbés dans toutes sortes de réformes les éloignant de leur rôle principal. Écoutons, à ce sujet, Alain Finkielkraut dans son livre intitulé « L’ingratitude : conversation sur notre temps », publié en 1999 chez Québec Amérique :
« Instruire, c’est introduire l’élève à ce qui le dépasse. On raisonne aujourd’hui comme si le moi avait assisté à la création du monde. Rien ne dépasse, chacun est sujet, c’est-à-dire roi. Et l’actuelle exigence de mettre l’enfant au centre du système éducatif, comme si autrefois on y mettait des lampadaires ou des pots de fleurs, vise, en réalité, à remplacer l’obligation faite à l’élève d’écouter le professeur par l’ordre d’écouter les jeunes intimé aux animateurs du primaire et du secondaire. »
Première piste de solution : donnons à nos jeunes le goût de connaître leur histoire, leur langue et leur culture! Voilà pour l’avant-IPSO!
Mon deuxième commentaire s’articule autour du sigle IPSO (Intellectuels Pour la Souveraineté). Loin de moi l’idée de mettre en doute toute l’importance de rationaliser le débat sur la souveraineté du Québec! Les jeunes intellectuels Québécois sont un atout majeur pour l’élaboration d’un projet de société articulé. Toutefois, qu’en est-il de tous ces jeunes qui s’orientent, soit vers des métiers ou des techniques, à la fin de leurs études secondaires ou collégiales? Comme le soulignait Ouhgo, à juste titre, dans son article :
« On se prenait, en effet, à débattre entre convertis sur les vertus de l’indépendance du Québec. Si elles sont évidentes aux cercles très politisés, comment les transmettre aux quelque 12% de chômeurs de leur tranche d’âge? » et j’ajouterais…comment les transmettre à tous ces jeunes qui exercent des métiers manuels ou qui oeuvrent dans des emplois à caractère humanitaire?
Deuxième piste de solution : invitons tous les jeunes à nos rassemblements populaires! Voilà pour l’après-IPSO!
Henri Marineau
Québec
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
10 février 2011J'ai filmé les conférences mais pas les discussions cependant comme il est convenu de le faire avec les Ipso. Donc l'intégrale des propos tenus par les conférenciers se retrouverait ici
http://www.tagtele.com/profil/Balzac/?v=64870&vc=&vp=1
et ici
http://www.tagtele.com/profil/Balzac/?v=64869&vc=&vp=1
on peut aussi accéder au vidéo blogue par cette adresse
http://www.tagtele.com/profil/Balzac
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
10 février 2011Monsieur Marineau,
Heureux de vous voir suivre le fil de cette discussion : Pas de jeunes, pas d’indépendance. Évidemment, mon compte rendu de la soirée du 7 février ne rend pas justice à tous les participants, que j’ai outrageusement résumés. Il faudrait que l’un d’entre eux intervienne pour préciser ses idées. Je pense particulièrement à Mme Quérin (qui s’était fait connaître par son rapport de recherche sur le litigieux programme Éthique et culture religieuse). Même si son allocution a reçu la plus grande part de mon résumé, j’ai omis les précisions qu’elle donnait de sa classification des risques inhérents à courtiser les jeunes : 1-clientélisme, 2-marginalisation, 3-dénationalisation. Bref, par marginalisation, elle entendait précisément que les étudiants ne comprennent pas tous les jeunes. Elle ne voudrait pas négliger l’importante partie que sont les jeunes travailleurs, les jeunes parents, etc.
Vous faites l’effort de trouver l’ouverture de ce colloque sur l’avenir. Ils sont évidemment conviés à s’exprimer là-dessus. Je doute cependant qu’ils verront comme une découverte l’idée de « inviter tous les jeunes à nos rassemblements populaires ». Si les orateurs invités ne l’ont pas exprimé eux-mêmes, j’ai mentionné l’allusion d’un intervenant sur une certaine allergie de ces générations pour tout ce qui passionna leurs parents, qui ont échoué : justement, l’histoire, les Patriotes à pipe et ceinture fléchée, voire les mots culture, langue et surtout NATION!
Ils côtoient les Anglais et ils savent répondre à leurs provocations racistes. Ils sont conscients de leur DIFFÉRENCE et ne comptent pas l’abandonner.
Avons-nous un autre rôle que de les appuyer dans leurs réflexions, de leur rappeler les erreurs que nous avons déjà commises et d’encourager toutes leurs démarches visant à s’UNIR dans le projet de vie qu’ils choisiront?