«Un véritable suicide»: Zakharova se penche sur l’article consacré à Auschwitz du Premier ministre polonais

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Guerre mémorielle entre Varsovie et Moscou sur la Seconde Guerre mondiale


Commentant la publication du Premier ministre polonais parue dans les pages du média américain Politico et dédiée à l’Holocauste, la porte-parole de la diplomatie russe a relevé que «plusieurs fausses thèses» constituaient «la substance essentielle de l’article». Pour elle, en rédigeant cet article le politicien «a tué l’humain en lui».




La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a assimilé l’article du Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, sur la Seconde Guerre mondiale à un «véritable suicide», ajoutant qu’il s’agissait d’une nouvelle tentative de réécrire l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.


Paru dans les pages de Politico (média politique établi à Washington), l’article en question accuse la Russie de tenter de falsifier l’Histoire. Selon lui, le camp d’Auschwitz aurait pu être libéré six mois plus tôt, mais «l’armée soviétique s’est arrêtée à 200 km […] et l’offensive a été retardée».


«En consacrant l’article à l’Holocauste, le Premier ministre polonais fait de plusieurs fausses thèses la substance essentielle de l’article. Dont la principale est les "45 ans d’occupation soviétique qui ont coûté des millions de vies". Mensonge et manipulation sont devenus les coauteurs fidèles des politiciens polonais analysant le thème de la Seconde Guerre mondiale», a écrit Zakharova sur sa page Facebook. Elle a ajouté que, cette fois-ci, Varsovie ne s’était pas contentée de son aspiration de mettre sur le même pied l’URSS et l’Allemagne nazie ou de répéter la thèse chère à son cœur de leur «union».

Et de rappeler qu’après avoir libéré la Pologne, l’URSS en a restauré l’économie.



«C’est justement grâce à l’URSS que la Pologne a reçu à l’issue de la Seconde Guerre mondiale les territoires qu’on appelle récupérés, qui appartenaient avant à l’Allemagne. C’est justement grâce à l’URSS qu’elle est entrée parmi les pays fondateurs de l’Onu. Et c’est juste une petite partie de ce que l’Union soviétique et son peuple ont fait pour le rétablissement de la Pologne d’après-guerre», a-t-elle fait noter.

«Au-delà du bien et du mal»


M.Morawiecki a en outre assuré que l’Armée rouge n’avait pas «libéré» Varsovie, ce qui est encore un «affreux mensonge», écrit Zakharova, qui rappelle l’existence de dizaines de monographies et de recherches scientifiques fondées sur des documents ou sur des témoignages et qui ont établi l’exploit des soldats soviétiques.


«Mais même là, il ne touche pas le fond. La phrase suivante se trouve au-delà du bien et du mal: "même si l’Armée rouge a ensuite effectivement libéré Auschwitz, le camp de concentration aurait pu être libéré six mois plus tôt"», a-t-elle extrait.

Et d’affirmer qu’en rédigeant ces quatre pages, le Premier ministre polonais «a tué l’humain en lui».


Tentatives de réécrire l’Histoire


Les autorités russes ont annoncé à plusieurs reprises que certains pays européens tentaient de réécrire l’Histoire. En décembre dernier, Vladimir Poutine avait déclaré que la Russie possédait des documents attestant que la Pologne était en collusion avec l’Allemagne nazie.



D’après plusieurs personnalités politiques russes, l’Europe n’est pas prête à reconnaître cette page de son histoire.

Dans sa récente interview à Sputnik, l’historien Aron Chneer, de l'institut israélien de la mémoire des victimes du nazisme et des héros de la résistance, le Mémorial de Yad Vashem, a estimé que certains pays d’Europe de l’Est préféraient ne pas connaître la vérité sur leur propre passé, surtout lorsqu’il s’agissait de la Seconde Guerre mondiale et de la collaboration avec l’occupant allemand, en mentionnant notamment la Pologne.


Le prix de la Victoire


Selon les dernières estimations, l’URSS a perdu 26,6 millions de citoyens au cours de la Seconde Guerre mondiale, dont 8,7 millions sur le champ de bataille. 7,42 millions de personnes ont été volontairement exterminés par les Nazis sur les territoires occupés et plus de 4,1 millions ont péri suite aux dures conditions du régime d’occupation.