Perquisition de l’UPAC dans les locaux du PLQ

Un report mystérieux

Tribune libre

Selon un document rédigé par un enquêteur de l'UPAC, un mandat de perquisition ayant été autorisé le 1er juin 2012 dans les locaux du PLQ, rue Waverly à Montréal, n'a finalement pas été exécuté mais reporté en juillet 2013 «pour des raisons opérationnelles et organisationnelles», alors que, « par un effet du hasard », tous les yeux étaient tournés vers Lac-Mégantic à la suite du déraillement mortel survenu le 6 juillet.
Les documents de la cour stipulent que l'un des objectifs de la perquisition était d'obtenir la facturation inhérente à la tenue de
l' activité de financement pour l’ancienne députée et vice-première ministre Nathalie Normandeau tenue le 9 octobre 2008 au restaurant Louis-Hébert de Québec ainsi que les fiches de contributions remplies par les participants de l'événement.
L'enquête émane du témoignage de l'entrepreneur Lino Zambito à la commission Charbonneau qui a révélé qu'il avait déniché des prête-noms à Nathalie Normandeau dans le cadre de cinq activités distinctes. Zambito était présent lors du cocktail d'octobre 2008. Selon les sources, l'événement aurait rapporté quelque 140 000 $. Toutefois, le PLQ a déclaré des recettes de 35 500 $ pour cet événement dans ses états financiers de 2008, ce qui implique que la « modeste » somme de 104 500 $ aurait été dissimulée dans une caisse occulte ou carrément détournée.
Or, le Parti libéral du Québec, via sa directrice des communications, Gabrielle Collu, nie qu'il y ait pu avoir ingérence politique dans cette affaire, alléguant que le PLQ « collabore pleinement avec l'Unité permanente anticorruption et toutes les autres enquêtes policières en cours ». De son côté, le député libéral Gilles Ouimet argue que les personnes ou organisations visées par des perquisitions ne savent pas qu'elles le sont tant qu'elles ne voient pas les enquêteurs débarquer.
Même si le ministre de la Justice, Bertrand Saint-Arnaud, refuse de se prononcer sur ce dossier « chaud », invoquant que l’UPAC « travaille en toute indépendance », il y a lieu, à mon avis, de s’interroger sur les raisons qui ont motivé le report de la perquisition chez les libéraux qui, rappelons-le, étaient au pouvoir à l’époque où s’est déroulée l’activité de financement visée par l’enquête!

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Henri Marineau2071 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Chrystian Lauzon Répondre

    2 novembre 2013

    La crainte de Lino Zambito est probablement fondée, à savoir que la commission Charbonneau va s’éteindre précisément au moment où elle aurait touché les hautes sphères politiques.
    Rien de surprenant ici. Charest n’aura jamais été appelé à la barre. Coderre s’apprête à reprendre Montréal avec « l’autre système déjà en place » et la majorité des élus de l’ancien système défilent allègrement sous nos yeux, faisant partie de son équipe.
    Dormez citoyens, l’argent veille et brille même, surtout, dans la nuit… et vive le vote ethnique!
    Probablement qu’entre se faire rire dans la face et en être conscient, des leviers ne fonctionnent pas dans le bon sens, celui du meilleur pour les citoyens… honnêtes. Et qui détient le pouvoir de modifier ces leviers et par quels moyens?
    C’est dire comment une réalité systémique d’argent se change difficilement : même sans dents, cette commission ne « pourra» montrer l’arrière du décor et pointer les vrais tireurs de ficelles. Le politique domine le juridique, n’est-ce pas? Le juridique rencontre ses limites lorsque le politique reprend ses "droits": mais qui s'occupe des nôtres?
    ChristianP