Un pari...fragile

Tribune libre

Après douze semaines de grève et une ultime séance de négociations qui aura duré 23 heures, le gouvernement a conclu une entente avec les représentants des quatre associations étudiantes dans le conflit qui les opposaient sur la hausse des droits de scolarité décrétée par le gouvernement Charest.
À ce chapitre, le gouvernement maintient sa position sur l’augmentation des droits de scolarité de 1778$ pour les sept prochaines années. Néanmoins, l’entente de principe maintient les propositions de la solution globale de la semaine dernière, à savoir le transfert de 39 millions $ en bourses, les bonifications des prêts pour les ménages gagnant 100 000 $ et moins, et le seuil de revenu familial qui passera se 35 000 $ à 45 000 $ pour l’octroi d’une bourse.
Toutefois, l’élément nouveau réside dans le fait que le gouvernement accepte et ce, pour la session de l’automne 2012 seulement, à compenser la hausse des droits de scolarité par une réduction des frais institutionnels obligatoires (FIO) équivalente à cette hausse, à savoir un plus 127 $ dans une colonne et un moins 127 $ dans l’autre.
Pour la suite des choses, à court terme, un conseil provisoire, sur lequel siégeront des députés, recteurs et étudiants, sera formé et mandaté pour scruter la gestion des universités. Si, comme le jugent les représentants des associations étudiantes, ce comité parvient à dénicher les économies nécessaires à combler le manque à gagner, à savoir le 127 $ annuel, la facture totale des étudiants demeurera gelée…sinon, elle risque de monter en flèche. En signant cette entente, les leaders étudiants ont accepté ce pari…Reste maintenant à la soumettre à leur membre.
À mon sens, je considère ce pari comme fragile en ce sens qu’à partir du moment où le fardeau de la preuve appartient aux étudiants en ce qui a trait aux problèmes de gestion des universités et cela, sur un comité composé de députés de toutes allégeances et de recteurs, disons-le tout de suite, plutôt vendus d’avance à la « saine gestion » de leur université, les étudiants devront être drôlement bien armés pour obtenir la crédibilité nécessaire pour convaincre toutes ces « gentilles » personnes de la valeur de leurs arguments.
En conséquence, si nous prenons comme hypothèse que cette entente est entérinée par la majorité des membres des associations étudiantes, je crois qu’ils devront garder une oreille très attentive sur la teneur des débats qui se tiendront autour de cette table discussion dans les prochains mois, à défaut de quoi, ils devront peut-être retourner dans la rue au début de 2013!
Henri Marineau
Québec

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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