«Tuez-les par balle» : Duterte menace de mort chaque Philippin ne respectant pas le confinement

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Duterte fait encore parler de lui


Le rocambolesque président philippin, Rodrigo Duterte, a une nouvelle fois suscité la polémique. Afin de faire respecter le confinement instauré pour lutter contre le Covid-19, le chef d'Etat a menacé de mort toute personne contrevenant à ses ordres.


Le président philippin, Rodrigo Duterte, a, une fois de plus, réalisé une sortie médiatique dont il a le secret. Lors d’une allocution télévisée à la date du 1er avril, le chef d'Etat des Philippines, a en effet prévenu ses concitoyens que les individus contrevenant aux mesures de confinement – mises en place pour enrayer la propagation de la pandémie de Covid-19 – risquaient d'être tués par balles.



Est-ce bien compris ? Morts. Au lieu de causer des troubles, je vous enterrerai



Rodrigo Duterte, mondialement connu pour ses frasques, insultes et autres écarts de conduite, a ensuite souligné que toute maltraitance envers le personnel médical philippin était un crime grave qui ne serait pas toléré. Précisant également qu'il était vital que tout le monde coopère à la lutte contre le Covid-19 et respecte les mesures de confinement, tandis que les autorités philippines craignent une surcharge du fragile système de santé, selon Reuters.


 

«Cela empire. Alors une nouvelle fois je vous fais part de la gravité du problème et vous devez écouter», a expliqué le président philippin le 1er avril au soir, lors de son allocution télévisée. S'adressant avec sérieux «à la police et à l’armée, mais aussi aux responsables des villages», Rodrigo Duterte a proclamé que «s'il y [avait] des troubles et qu'il y [avait] une possibilité [que des personnes] ripostent, avec un risque pour vos vies, tuez-les par balle». Et de poursuivre : «Est-ce bien compris ? Morts. Au lieu de causer des troubles, je vous enterrerai.»


D'après Reuters, des activistes ont reprochés au président philippin sa rhétorique et l'accusent d'inciter à la violence et au vigilantisme, comme c'est le cas selon eux dans la guerre que mène le président philippin contre le narcotrafic. Des milliers de personnes accusées d'avoir pris ou vendu de la drogue ont été tuées par la police ou des hommes armés.


Le pays a recensé 96 décès et 2 311 cas confirmés de contamination, tous au cours des trois dernières semaines, et les nouveaux cas d'infection sont désormais signalés quotidiennement par centaines.


«C'est devenu mon idole»


Rodrigo Duterte a été élu président des Philippines en 2016 grâce à sa promesse d'éradiquer le problème de la drogue dans le pays. Sa «guerre contre la drogue» a attiré l'attention à cause des nombreuses exécutions extrajudiciaires, plus de 12 000, auxquelles il a répondu avec une rhétorique scandaleuse.


 

En outre, le chef d'Etat, habitué des déclarations fracassantes, ne cesse d'attaquer verbalement ses détracteurs et de déclencher des tollés aussi bien sur les réseaux sociaux que dans les médias traditionnels. En effet, de Barack Obama à Ban Ki-moon, en passant par Kim Jong-un, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme Zeid Ra'ad Al Hussein, les narco-trafiquants ou encore l'Union européenne, chaque homme politique ou institution reçoit sa volée de bois vert de la part du président philippin.


Par exemple, après avoir insulté Dieu de «stupide» et de «fils de p***» pour avoir laissé Adam manger la pomme dans la Genèse, point de départ du mal, Rodrigo Duterte a mis au défi les chrétiens de prouver l'existence de Dieu, balayant d'un revers de la main des siècles d'arguments théologiques sophistiqués.


Ou encore, le 2 août 2017, le président philippin s'en était pris au dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un : «Il joue avec des jouets dangereux, ce dingue, ne vous fiez pas à son visage, ce visage rondouillard qui a l'air sympathique». Et de poursuivre : «Ce maniaque de fils de p***, s'il fait une erreur, alors l'Extrême-Orient deviendra une terre aride.» Suite à quoi, Rodrigo Duterte, qui n'a pas pour habitude d'édulcorer ses propos, a opéré un virage à 180° concernant le dirigeant nord-coréen en lançant : «C'est devenu mon idole.»