Trump optimiste, mais « le pire est à venir », prévient son expert en coronavirus

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Le dépistage va créer une augmentation des cas recensés


WASHINGTON | Donald Trump s’est montré optimiste dimanche après un geste fort de la Banque centrale américaine pour juguler l’impact économique de la pandémie, mais ses experts ont mis en garde contre « un pic » à venir dans les cas de coronavirus aux États-Unis, qui renforçaient les mesures de prévention.


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Gardant un œil inquiet sur l’Europe, les Américains redoutent l’évolution de la pandémie aux États-Unis, où plus de 3 000 cas ont été officiellement déclarés, pour plus de 60 morts.


« C’est un virus très contagieux, c’est incroyable. Mais c’est quelque chose sur lequel nous avons un contrôle extraordinaire », a affirmé le président américain, lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche.


« Tout ira très bien », a-t-il ajouté en affirmant qu’il n’y avait pas de pénuries dans les supermarchés américains. « Détendez-vous. Nous nous en sortons bien. Tout cela va passer ».


Donald Trump a abondamment félicité la Réserve fédérale pour sa décision d’abaisser soudainement ses taux à zéro, afin d’endiguer les conséquences économiques de l’épidémie de nouveau coronavirus. Une mesure qu’il réclamait depuis des mois.


Tests bientôt gratuits


Lors de la même conférence de presse, les experts chargés du dossier à la Maison-Blanche ont donné un autre ton.


« Le pire est à venir », a déclaré le directeur de l’Institut national des maladies infectieuses, Anthony Fauci.


« La façon dont nous répondrons à ce défi déterminera là où nous nous retrouverons au final. Nous en sommes à un stade très, très décisif » de l’épidémie, a-t-il ajouté.


Après des retards critiqués dans le déploiement des tests sur le terrain, le vice-président, Mike Pence, a affirmé que le dépistage était désormais disponible dans les 50 États américains, et que 2 000 laboratoires étaient en mesure de « traiter les tests du coronavirus beaucoup plus rapidement ».


Il a rappelé que grâce à une loi, qui devrait être adoptée lundi au Congrès américain, les tests seraient bientôt gratuits pour tous les Américains, y compris ceux qui ne disposent pas d’une assurance maladie.


Deborah Birx, experte chargée de la coordination de ce dossier au sein de la Maison-Blanche, a expliqué que l’augmentation du dépistage allait mener à une nette hausse du nombre des cas recensés.


« Lorsque ces tests vont être déployés la semaine prochaine, vous allez voir un pic » aux États-Unis, a-t-elle déclaré, en appelant les Américains à laisser la priorité aux personnes à risques dans les centres de dépistage.


« Nouvelles consignes » lundi


Après avoir longtemps minimisé la portée de l’épidémie, le président Trump a annoncé l’état d’urgence vendredi.


Signe d’un tournant dans la prise de conscience, il s’est résolu à se soumettre personnellement au test -- négatif, a fait savoir samedi soir la Maison-Blanche.


Les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont publié dimanche soir de nouvelles recommandations, appelant à annuler ou reporter tous les évènements publics devant réunir plus de 50 personnes au cours des huit prochaines semaines. Les écoles ne sont pas concernées.


Et les experts de la Maison-Blanche n’ont pas exclu de nouvelles restrictions, dès lundi.


« Vous verrez de nouvelles consignes mises à jour et plus avancées demain », a déclaré M. Fauci. Aux journalistes qui lui demandaient si celles-ci incluraient la fermeture des bars et restaurants, celui-ci a répondu: « C’est possible, absolument ».


Sans attendre, plusieurs États et autorités locales, disposant d’une grande latitude de décision dans ce pays fédéral, ont mis en œuvre leurs propres mesures.


Le gouverneur du territoire américain de Porto Rico est allé le plus loin à ce jour, en ordonnant dimanche un couvre-feu toutes les nuits entre 21H00 et 5H00, avec effet immédiat.


Écoles fermées


Les écoles ont déjà fermé dans de nombreuses régions américaines. Après s’être dit dimanche matin réticent à suivre cet exemple, le maire de New York, Bill De Blasio, a annoncé que les écoles new-yorkaises fermeraient aussi dès lundi.


Le gouverneur de la Californie, Gavin Newsom, a lui exhorté tous les bars et restaurants à fermer, mais sans les y obliger, tandis que le gouverneur de l’Illinois a décrété leur fermeture jusqu’au 30 mars.


Certains restaurants ont pris les devants, comme le restaurant-minute mexicain Taco Bell qui ne servira plus ses clients que par les « drive-thru », directement dans leurs voitures.


Nike a annoncé dimanche qu’elle fermait tous ses magasins aux États-Unis, au Canada, et en Europe de l’Ouest.


Mis en place pour juguler la propagation du coronavirus aux États-Unis, les nouveaux contrôles pour les Américains rentrant d’Europe ont provoqué des scènes de chaos dans plusieurs aéroports, dépassés par l’afflux de passagers à dépister.


Donald Trump avait annoncé mercredi l’interdiction d’entrée sur le sol américain en provenance des pays européens de la zone Schengen. La mesure est entrée en vigueur vendredi à minuit et sera étendue lundi à minuit (mardi 04H00 GMT) au Royaume-Uni et à l’Irlande.




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