Tout est-il à vendre?

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Retour à l'époque de l'encan de Félix Leclerc. Une chanson criante d'actualité







Les dirigeants de Lowe’s et de RONA étaient tout sourires. La vente du géant québécois à des intérêts américains est une affaire en or pour leurs actionnaires. Le bonheur est dans le profit, c’est bien connu.




Pour Lowe’s, dont les ventes annuelles frôlent les 60 milliards de dollars US, l’achat de RONA pour 2,3 milliards US est une aubaine spectaculaire. Bienvenue à ce qu’on appelle une «économie de succursales».




Logique d’« affaires »




Traduction: malgré les promesses de rétention d’emplois et d’un siège social «canadien» à Boucherville, RONA servira avant tout à l’expansion des intérêts de Lowe’s en Amérique du Nord. La logique d’«affaires» de la transaction est implacable.




Or, le gouvernement Couillard approuve. Devant les inquiétudes fondées de Pierre Karl Péladeau et de François Legault sur la perte d’un énième «fleuron» de Québec inc., la nouvelle ministre de l’Économie reste muette.




Même la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), détentrice de 17 % des actions de RONA, s’en réjouit. Le profit à court terme est fort joli. Pour sa responsabilité de contribuer aussi au développement économique du Québec, on repassera.




Qui agira ?




Dès 2008, Jacques Parizeau posait une question brutale qui nous revient aujourd’hui en plein visage: «Tout est-il à vendre?» Il dénonçait Henri-Paul Rousseau, alors patron de la CDPQ, pour qui le rôle de la Caisse ne s’étendait pas à la protection des sièges sociaux québécois.




Constatant une désolidarisation croissante chez nos décideurs économiques, M. Parizeau annonçait même la mort clinique de Québec inc. Des entreprises en achètent d’autres, c’est normal, disait-il, mais il importe aussi de préserver l’intérêt public et la sécurité économique du Québec.




«Qui va s’occuper de la boutique?» lança-t-il dans le désert de nos ambitions passées. «Qui va consolider ici des centres de décision importants?» En 2016, ces questions s’avèrent tristement rhétoriques.




 




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