STOCKHOLM | Huit personnes ont été blessées, dont cinq grièvement, dans une attaque à l'arme blanche, mercredi, dans le sud de la Suède, lors d'une attaque considérée comme possiblement «terroriste», ont annoncé les autorités suédoises.
L’assaillant présumé, un homme d’une vingtaine d’années, a été blessé à la jambe par des tirs de la police lors de son interpellation dans l’après-midi à Vetlanda, une petite ville du sud du pays.
Trois des blessés souffrent de blessures engageant leur pronostic vital et deux de blessures graves, selon un bilan fourni en fin de soirée par l’hôpital où sont soignées les victimes à Jönköping, le chef-lieu de la région. Les trois autres blessés souffrent de blessures mineurs à modérées.
La police avait initialement écarté la piste terroriste, mais a finalement indiqué en début de soirée suspecter, outre des «tentatives de meurtre», un «crime terroriste».
Les enquêteurs sont restés prudents mercredi soir lors d'une conférence de presse. «Il y a des détails de l'enquête qui font que nous travaillons sur de possibles motivations terroristes. Mais je ne peux pas préciser de quoi il s'agit», a indiqué Malena Grann, chef de la police de la région de Jönköping.
Le suspect, qui a été hospitalisé pour traiter ses blessures, n'était pas en état d'être entendu. Connu de la police pour des délits mineurs, il habitait dans la région, selon les autorités, qui n'ont pas donné sa nationalité. Il a commis l'attaque avec «une arme tranchante», selon la police.
«Je condamne cet acte terrible. Nous affrontons ces actes odieux avec la force collective de la société», a réagi le premier ministre suédois Stefan Löfven.
Les services de police «évaluent en permanence le besoin des raisons de prendre des mesures de sécurité et nous sommes prêts à le faire si nécessaire», a indiqué le dirigeant social-démocrate sur les réseaux sociaux.
La police et les renseignements suédois, Säpo, collaborent dans ce dossier, mais la police garde pour l'instant la main.
Deux attentats depuis 2010
À Vetlanda, une petite ville de province sans histoire de 12 000 habitants, à environ 80 kilomètres de la ville de Jönköping, l'alarme avait été donnée vers 15h.
L'attaque s'est déroulée à cinq endroits séparés de quelques centaines de mètres, selon la police.
Sur des images diffusées par la télévision suédoise SVT, on voit un des blessés mis sur un brancard, dans un banal quartier résidentiel.
«Je rentrais juste chez moi quand mon meilleur ami m'a écrit "Ne sors pas!"», a raconté Olivia Strandberg, une habitante interrogée par SVT. «C'est tellement irréel, on habite dans une si petite ville. On ne pense pas que ça peut arriver.»
Les blessures sont de niveaux divers, selon les premiers éléments.
«Ce sont des événements terribles et mes pensées vont aux victimes et à leurs proches. À l'heure actuelle, on ne sait pas exactement ce qui s'est passé et quel était le motif», a déclaré le ministre de l'Intérieur Mikael Damberg.
En Suède, les services de renseignement considèrent la menace terroriste comme élevée et des ajustements ont régulièrement eu lieu, notamment après des attentats sur le sol européen.
Le pays scandinave a été visé à deux reprises par des attentats ces dernières années.
Lors du dernier en date, en 2017, un demandeur d'asile ouzbek débouté avait fauché plusieurs piétons à Stockholm avec un camion volé, tuant cinq personnes. Il a été condamné à la prison à vie en juin 2018 pour terrorisme.
En décembre 2010, un homme avait mené une attaque-suicide à la bombe dans le centre de Stockholm, mais n'avait fait que des blessés légers.