Québec

Second regard sur l'actualité

Masques, Îles-de-la-Madeleine et territoire non cédé

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Tribune libre

Dans un texte précédent – Regard sur l’actualité –, j’avais écrit que « dans notre culture, seuls les bandits détrousseurs de banque du Far West et les casseurs de manifestations pacifiques se voilent le visage en public ». C’était avant le coronavirus, covid-19, qui nous force à adopter le port du couvre-visage (masque) en public. Qui aurait cru qu’un animalcule invisible à l’œil nu puisse momentanément (?) mettre à genoux l’économie mondiale et nos sociétés ? Un vulgaire virus ! Un parasite du vivant !  Mais ces bibittes, virus et bactéries, ont une longue histoire de quatre milliards d’années remontant à l’origine de la vie sur terre, bien antérieure au récit de la Genèse, le premier livre de la Bible, qui n’en souffle mot. Le Saint Livre a ses limites !


Outre le fait qu’elles soient des adversaires coriaces et redoutables, elles nous donnent une leçon d’humilité et d’humanité. Leçon d’humilité en rappelant l’insoutenable fragilité des êtres mortels que nous sommes. Et c’est heureux qu’il en soit ainsi. Peut-on concevoir une espérance de vie illimitée à tous les assassins, dictateurs déjantés et autres fêlés du ciboulot que compte notre planète ? Leçon d’humanité aussi en montrant qu’une pandémie frappe sans s’arrêter aux frontières physiques, culturelles, ethniques, et qu’elle requiert une coopération indéfectible et une coordination planétaire des énergies, des talents et des ressources pour assurer la pérennité de la famille humaine.


À notre échelle canadienne, il est souhaitable que les différents paliers de gouvernement continuent leur collaboration du printemps dernier en laissant de côté leurs habituelles politicailleries électoralistes revenues hélas au galop.


Allons jouer dans les Îles.


Les Îles-de-La-Madeleine font partie du territoire de la province de Québec. Alors pourquoi diable faudrait-il négocier un droit de passage avec les provinces atlantiques pour s’y rendre, que ce soit en temps de pandémie ou non ? Nous avons un chantier maritime à Lévis qui pourrait construire un traversier sécuritaire faisant la navette vers les Îles à partir du port de Gaspé, de Percé ou de Grande Vallée. Ce port pourrait aussi accueillir des croisiéristes internationaux post-pandémie, plutôt que de tout concentrer ce trafic à Québec. La région de la Gaspésie a beaucoup à offrir aux touristes internationaux, avant qu’ils ne poursuivent leur périple vers Québec. Mentionnons ici Forillon, Miguasha, Anticosti, les monts Chic-Chocs et même la Minganie avec Manic 5.


Tant qu’à rêver, le gouvernement du Québec pourrait aussi lancer des négociations avec celui de Terre-Neuve-Labrador, qui ne roule pas sur l’or en ce moment, pour acquérir le Labrador en échange d’une ouverture du fameux contrat hydro-électrique entre les deux provinces. Pourquoi pas un nouveau partenariat de gré à gré avec compensation pour le Québec ?


 Blancs et Amérindiens


Après avoir quitté Port-Royal, Samuel de Champlain a dû pactiser avec les Innus, entre autres, pour pouvoir établir son habitation à Québec. Mais cette alliance comportait un piège mortel : les ennemis de nos nouveaux amis sont devenus nos ennemis. La Confédération iroquoise a menacé plus d’une fois d’anéantir la jeune colonie française. Mon ancêtre Antoine Roy-Desjardins, maître-tonnelier de son métier, est venu en Nouvelle-France avec le régiment de Carignan-Salières en 1665. Dans les faits, le régiment a peu combattu et surtout travaillé à ériger une série de forts défensifs sur le Richelieu, la principale voie d’invasion des Iroquois contre les gouvernements de Montréal et Trois-Rivières de l’époque. Après le rappel du Régiment en France en 1668, la guérilla s’est poursuivie, notamment par le massacre de Lachine en 1689 et même au-delà de la grande paix de Montréal en 1701. Les troubles d’Oka en 1990 et le grippage de 2020 montrent bien que les relations ne sont pas au beau fixe avec cette nation, contrairement par exemple aux ententes négociées et signées avec les Cris de la Baie James.


Pour s’entendre, il faut discuter et négocier  de bonne foi. Or, quand on entend des divagations telles que «l’île de Montréal et Laval sont des territoires non cédés qui reviennent de droit aux Amérindiens», nous sommes loin d’un accord porteur d’espoir et d’une paix durable. En tant que tuteur des Premières Nations, l’État fédéral devrait rappeler certaines réalités à ses pupilles dont le fait que le Canada est un État de droit, pas seulement pour les blanc d’octobre 1970.


 


Yvonnick Roy


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