SAQ et drapeau du Québec : ça fait pitié

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L'éradication tranquille de nos symboles nationaux





Dans la vaste catégorie du grand n’importe quoi, la SAQ abandonnerait «graduellement» les drapeaux du Québec qui ornent les façades de ses succursales.


Je vous avoue bien candidement que la lecture de cette nouvelle rapportée par le Journal m’a laissée passablement incrédule. Et pourtant, c’est bien vrai.


Cette histoire fait franchement pitié.


Citée dans l’article, la directrice des Affaires publiques de la Société des alcools du Québec l’explique ainsi : «C’est tout simplement une question d’entretien».


Bienvenue en Absurdistan.


Une question d’entretien? L’art de prendre le monde pour des valises.


Et puis ceci – tant qu’à y être :


«Elle explique que le climat québécois endommage «très rapidement» les drapeaux. «Pour les conserver intacts, nous préférons ne plus les exposer aux éléments météorologiques», a-t-elle précisé, incapable de chiffrer les économies réalisables.


Cette opération se réalisera progressivement, note la société d’État. «Les drapeaux en bon état vont ainsi demeurer à l’extérieur de nos succursales, mais seront déplacés à l’intérieur lorsque viendra le temps de les remplacer», a expliqué Mme Hamel.»


***


Pour André Villeneuve, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’agriculture et d’alimentation, la nouvelle a tous les airs d’un «poisson d’avril» prématuré. Et pourtant, c’est bien vrai.


Or, selon le Règlement sur le drapeau du Québec, «à titre d’emblème national, le drapeau du Québec doit être déployé de façon officielle par une institution publique ou un établissement relevant de l’Administration gouvernementale afin d’identifier son appartenance à cette dernière».


Et plus précisément encore en ce qui concerne entre autres la SAQ : «le drapeau du Québec doit être déployé sur les édifices des organismes dont l’Assemblée nationale nomme les membres et sur les édifices des personnes nommées par celle-ci».


Comme par hasard, les membres du Conseil d’administration de la SAQ sont en effet «nommés par le gouvernement du Québec».


Une fois l’incrédulité passée, la décision de la SAQ fait surtout preuve d’un manque éhonté de respect pour le drapeau qu’elle se doit pourtant d’arborer.


Humble suggestion : peut-être devrait-on rebaptiser la SAQ la «Société des amnésiques du Québec».


Ou, pour le résumer encore plus crûment, permettez-moi d’emprunter le titre prémonitoire coiffant une lettre ouverte signée en 2011 par un citoyen de Québec sur la désinvolture d’une succursale envers l’usage du fleurdelisé: «Le drapeau, on s’en SAQ»...


Et soit dit en passant, la ministre responsable de l’application de la Loi sur le drapeau et les emblèmes du Québec, est la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée.


En d'autres termes, le fleurdelisé se fera peut-être sortir par la SAQ, mais politiquement, il n’est pas sorti de l’auberge...



 




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