Salvini va fermer les aéroports italiens aux migrants venant d’Allemagne

A8cbca9a0ae2dbb67ff9f9a8740bf0e3

L'Italie mène la bataille contre l'immigration clandestine

L'Italie va fermer ses aéroports aux avions de ligne non autorisés transportant des migrants en provenance d'Allemagne, a annoncé dimanche le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini accentuant les tensions entre Rome et Berlin.


L'Allemagne et l'Italie travaillent à un accord aux termes duquel des migrants résidant en Allemagne pourraient être renvoyés en Italie, pays où ils ont déposé une demande d'asile. L'accord n'a pas été signé pour le moment.


Le quotidien La Repubblica rapportait samedi que l'office allemand pour les réfugiés avait adressé "des dizaines de lettres" à des migrants les informant d'un possible transfert vers l'Italie via des vols charters. Le premier vol est prévu mardi prochain.


"Si des gens pensent, à Berlin ou à Bruxelles, qu'ils vont pouvoir balancer des dizaines de migrants en Italie par des vols charter non autorisés, ils doivent savoir qu'il n'y a pas et n'y aura pas d'aéroports disponibles", a dit Salvini dans un communiqué.


"Nous fermerons les aéroports comme nous avons fermé les ports", a-t-il dit.


Le ministre allemand de l'Intérieur Horst Seehofer affirmait en septembre qu'un accord avait été trouvé avec l'Italie et qu'il devait être signé prochainement. Salvini avait démenti le lendemain, exigeant de nouvelles concessions de la part de l'Allemagne.


Le ministre italien avait alors expliqué qu'il avait reçu des assurances de la part de l'Allemagne que pour chaque migrant renvoyé en Italie les autorités allemandes accepteraient un demandeur d'asile en Italie.


Matteo Salvini exigeait deux autres concessions - une révision du traité de Dublin sur la gestion des demandes d'asile dans le pays d'arrivée et la fin de la mission navale européenne Sophia qui porte secours aux migrants en Méditerranée.


Seehofer a appelé la chancelière allemande Angela Merkel et le président du Conseil italien Giuseppe Conte à intervenir pour sortir de l'impasse.


"L'accord a été négocié et suit les mêmes principes que celui avec la Grèce"", a dit Seehofer au Welt am Sonntag. "Nous renvoyons des réfugiés en Italie mais nous acceptons un même nombre de personnes sauvées en mer".


"Mais Salvini dit maintenant : je ne signerai que si l'Allemagne soutient la position de l'Italie sur le droit d'asile dans l'Union européenne".


Rome demande une réforme du traité de Dublin afin que soit organisée une répartition des nouveaux arrivants dans l'ensemble de l'UE et non plus l'obligation de rester dans le pays où ils sont arrivés en Europe.