Robert Lafrenière est reconduit dans ses fonctions de patron de l'Unité permanente anti-corruption pour un autre mandat de cinq ans.
Hanté par les controverses éthiques de l'ère Charest, le gouvernement Couillard a cru bon miser sur la «crédibilité» de l'actuel Commissaire à la lutte contre la corruption.
«Afin d’assurer toute la stabilité requise dans les enquêtes déjà en cours, le Conseil des ministres a jugé à propos de maintenir M. Lafrenière en poste», a annoncé mercredi le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux.
Plusieurs observateurs de la vie politique jugeaient que le gouvernement aurait été bien mal avisé de dégommer M. Lafrenière après sa dernière frappe. Rappelons que les limiers de l'escouade anti-corruption ont procédé à l'arrestation de l'ex-ministre libérale Nathalie Normandeau le jour du budget, portant ainsi ombrage aux nouvelles politiques du gouvernement.
Le ministre Coiteux assure que cet évènement n'a pas influencé le choix du gouvernement. «L'UPAC est là pour faire son travail et elle fait son travail. C'est pour ça qu'on a créé l'UPAC, d'ailleurs, pour qu'elle fasse exactement ce type de travail.»
L'opposition critique le processus
Sans remettre en question le choix de Robert Lafrenière, les partis d'opposition ont déploré que le gouvernement Couillard se soit gardé la prérogative de nommer le commissaire de l’UPAC.
Péquistes et caquistes voudraient que le patron du corps policier soit nommé avec l’approbation des deux-tiers des députés de l’Assemblée nationale, d’autant qu’il enquête présentement sur des anciens ministres libéraux.
«On va souhaiter à M. Lafrenière d’avoir les coudées franches pour les cinq prochaines années, a dit le député péquiste Pascal Bérubé. Il y a encore d’autres enquêtes importantes qui touchent des acteurs politiques majeurs du Parti libéral et qui doivent se poursuivre en toute indépendance.»
«Ce que les Québécois voient, c'est que c'est le Parti libéral qui vient de choisir celui qui va mener les enquêtes sur le Parti libéral, c'est un problème d'apparence, il faut que M. Lafrenière ait les mains libres», a insisté la députée caquiste Nathalie Roy.
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