Élections municipales

Richard Bergeron, victime de l’image médiatisée

Tribune libre

J’ai écouté attentivement les commentaires de Richard Bergeron lors de son passage à l’émission 24 h en 60 minutes du 6 novembre pour expliquer les raisons qui l’ont convaincu de quitter la vie politique, et j’aimerais vous faire part de mes réactions.
D’abord, c’est un homme détendu qui s’est présenté devant les caméras, sans aucune hargne envers qui que ce soit, ce qui, en soi, est déjà tout à son mérite. Son discours était articulé et dépourvu de tout attaque personnelle.
Toutefois, j’ai été sensible à son argumentaire concernant l’image que ses adversaires dans la course à la mairie de Montréal aussi bien que la presse ont martelé sans cesse sur les tribunes médiatiques, à savoir celle du politicien « dogmatique, doctrinaire et exalté », poussant même parfois l’allégorie jusqu’à le qualifier de « rêveur et de révolutionnaire ».
Alors, comment se fait-il que son parti « Projet Montréal » ait doublé le nombre de ses élus, passant de 14 à 28, lors du scrutin du 3 novembre? À mon sens, la réponse est dans le contenu du message véhiculé dans les paramètres du parti de Richard Bergeron qui, pour sa part, s’est retrouvé marginalisé dans une campagne axée sur l’apparence.
Une campagne au cours de laquelle les « faiseurs d’opinion » ont joué un rôle déterminant en projetant le focus sur le contenant au détriment du contenu et en caricaturant grossièrement le personnage de Richard Bergeron dans des clichés dénigrants qui ont eu l’heur de faire dévier le message du chef de Projet Montréal vers une image négative.
Et pourtant, à l’heure où les analystes politiques clament à tout vent que les politiciens devraient faire de la « politique autrement », Richard Bergeron, s’il en est un, représente sans contredit ce type de politicien qui amène des idées sur la table et qui, de la sorte, aurait fait avancer des projets qui auraient remis sur la carte la réputation de Montréal, entachée par des années de scandales sous Gérald Tremblay.
Mais non, les Montréalais ont préféré porté leur choix sur l’image médiatisée de Denis Coderre, le candidat de la petite politique de corridor, le candidat de l’expérience du pouvoir, celui qui s’est entouré de plusieurs membres d’union Montréal, un parti gangrené par les scandales.
Il faut croire que, dans toute cette histoire, les Montréalais ne sont pas encore mûrs pour un véritable changement à l’Hôtel de Ville puisque qu’ils ont opté pour l’image médiatisée au détriment des idées!

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Henri Marineau2074 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com




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4 commentaires

  • Francis Déry Répondre

    8 novembre 2013

    Bergeron a présenté très tôt ses doutes dans sa vie publique ce qui eût l'heur de déculpabiliser les Musulmans (dont il en est), alors que la majorité des Américains (et Canadiens) étaient fanatisés par la sionistre structure médiatique contre l'Islam.
    Mais aussi, il a parlé de l'obsolescence programmée de nos infrastructures, comme faisant partie du paradigme keynésien.
    C'est quand même relié à la corruption de nos politiciens et à voir par la Commission Charbonneau.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 novembre 2013

    "Richard peut faire peur.
    Il a fréquenté les Truthers et a exprimé ses doutes sur la version officielle du 9/11."
    @ M. Déry,
    Ça me surprendrait que m. Bergeron fasse peur à cause de ses doutes sur la version officielle du 11 septembre parce que bien des sondages récents disent qu'une majorité d'Américains ont désormais des doutes sur cette version officielle et c'est certainement la même chose au Québec.
    C'est plutôt le fait qu'il est un tenant de la justice socio-économique qui fait peur.
    Il y en a beaucoup qui ont intérêt à garder les plus démunis dans leur pauvreté.
    Ça fait-y assez dur quand on y pense?

  • Francis Déry Répondre

    8 novembre 2013

    Richard peut faire peur.
    Il a fréquenté les Truthers et a exprimé ses doutes sur la version officielle du 9/11. Son livre noir de l'automobile contient quelques sinistres vérités économiques. Après son entrevue à Télé-Québec, l'émission qui l'a invité fut sorti de la programmation après plusieurs années de bon service.
    D'où un blocage médiatique. Richard Bergeron a pu percer la chape de plomb grâces au journal étudiant de McGill.
    Cette connexion a développé la proximité de la Gauche Anglophone avec Projet Montréal. La Gazette a suivi. Projet Montréal s'est déplacé du Centre-Sud vers le Plateau et Ville-Lasalle.
    Richard est parfois l'artisan de son propre malheur comme on voit dans cette vidéo.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 novembre 2013

    "les Montréalais ont préféré porté leur choix sur l’image médiatisée de Denis Coderre"
    Monsieur Coderre avait effectivement les médias-Système de son côté ainsi que les moyens de ses ambitions.
    Monsieur Bergeron vient de réaliser qu'il ne peut gagner dans un processus électoral qui, à l'image de ce qui se passe au fédéral et au provincial, ne vise qu'à perpétuer indéfiniment le statu quo social, politique et économique du Système.
    C'est une sage décision qu'il prend de se retirer, le Système étant bâti sur mesure pour les politiciens de carrière.
    J'ajouterais que monsieur Bergeron était sensible à toute cette misère humaine que l'on peut voir dans une grande ville comme Montréal.
    Au Québec, près d’une personne sur dix ne couvre pas ses besoins de base. Ça représente près de 800 000 personnes.
    · 22,8 % des personnes seules au Québec ne couvraient pas, en 2008, leurs besoins de base. Chez les femmes seules de moins de 65 ans, ce taux atteignait 37 %.
    Ces chiffres ne représentent que les personnes qui ne couvrent pas leur besoin de base, non pas celles qui vivent en situation de pauvreté.
    Même s’il n’existe pas encore de mesure de sortie de la pauvreté reconnue, il est possible d’affirmer que plus d’un million de Québécoises et de Québécois vivent en situation de pauvreté.
    http://www.pauvrete.qc.ca/IMG/pdf/111017-_Argumentaire_action_17_octobre_2011.pdf
    La situation décrite ci-haut est encore plus criante dans une grande ville comme Montréal. Mais lorsque cette misère profite au Système, il n'y a pas grand chose que l'on puisse faire pour changer cela.