Révolte en Angleterre: une répression digne d’une monarchie…

Il faut sortir de ce système inégalitaire qui détruit nos sociétés

Tribune libre

Une révolte de jeunes chômeurs déshérités n’ayant plus rien à perdre, puisque constamment méprisés et réprimés par un régime qui les a abandonné à leur sort. La réponse du gouvernement à ces révoltes populaires a été la répression, les menaces, l’intimidation, les arrestations massives et le spectre du recours au blocage des réseaux sociaux, au couvre-feu et même à l’armée. Si ces actes avaient été commis par le gouvernement d’un état qui ne figure pas sur la liste des amis de Washington et de l’OTAN, on parlerait déjà de condamnations et de sanctions dans les médias, mais puisque c’est la Grande-Bretagne, puissance nucléaire membre de l’OTAN et résidence de la reine d’Angleterre, qui commet ces actes, la répression est carrément encouragée ! Une couverture médiatique internationale complice digne d’un média d’état totalitaire, pour une répression digne de la monarchie antidémocratique qu’est la Grande-Bretagne !
La Grande-Bretagne, on le sait, est l’un des rares pays occidentaux où le pouvoir d’état est toujours détenu par des représentants de la classe de la noblesse, des grands propriétaires bourgeois dont le niveau de prestige est défini par la proximité sanguine avec la reine d’Angleterre. C’est pour cette raison qu’en Angleterre, on voit encore, en 2011, des gens grandir dans le luxe, sans jamais avoir à se soucier de leur avenir puisqu’il est déjà garanti par leur statut social d’aristocrates, pour la seule raison qu’un de leurs parents (ou les deux) est un baronnet ou un vicomte, pendant que la classe ouvrière doit toujours tirer le diable par la queue et que de plus en plus de jeunes, condamnés au chômage et à la précarité, crèvent de faim dans les grandes villes d’Angleterre. Il y a un mot pour ce genre de situation : anachronisme.
Même s’il est utile de rappeler qu’il faut condamner la violence gratuite, cette violence faite par des opportunistes qui profitent du désordre social pour se défouler en volant et en violentant leurs semblables, assimiler tout le mouvement de révolte sociale qui a secoué l’Angleterre cette semaine à « des voyous et des bandes de criminels », relève de la plus pure paresse intellectuelle. À peu près tout les grands médias occidentaux s’y sont adonnés au cours des derniers jours. Il faut vraiment être soit aveugle, soit idéologiquement biaisé pour ne pas associer la révolte des jeunes chômeurs des derniers jours aux coupes sociales effectuées par le gouvernement conservateur de David Cameron depuis plusieurs mois. Le pire, c’est qu’en Occident, on endoctrine la population à aimer la police qui les réprime, au point où la délation est encouragée dans les médias, bien qu’un tel climat ne fait qu’engendrer la méfiance de l’autre et la xénophobie.
On parle donc beaucoup des « casseurs à capuches » ces temps-ci, mais qu’en est-il des casseurs à cravates ? Les casseurs à cravates ravagent les sociétés, forcent les travailleurs et les travailleuses à travailler plus longtemps pour des salaires moindre et le pire de tout, c’est que pendant qu’ils punissent le peuple en coupant dans les services dont il dépend, pour soi-disant «conjurer la crise», les criminels à cravates sauvent n’hésitent pas à sauver leurs amis banquiers et bourgeois en utilisant l’argent du peuple pour leur « rembourser » les millions qu’ils ont eux-mêmes perdu. Ceci est sans oublier que les casseurs à cravates détruisent des pays entiers pour stimuler le complexe militaro-industriel, devenu le poumon immoral des économies anglo-saxonnes. Alors, qu’est-ce qui pire ? Qu’est-ce qui est plus condamnable ? Casser une vitre et voler de la nourriture, des ordinateurs et des écrans de télé, ou bombarder des hôpitaux, des écoles et des maisons en Libye ? Oser poser la question, c’est y répondre.
L’hypocrisie de l’Occident sur le sujet des révoltes :
En Syrie, on accuse des pires horreurs les autorités syrienne sur la base des témoignages douteux du seul « observatoire syrien des droits de l’homme » autoproclamé. En Libye, l’Occident bombarde, assassine, terrorise et sanctionne au nom de sa sainte croisade « humanitaire » pour « protéger les civils » et décider à la place du peuple libyen du type de gouvernement qui leur conviendrait (selon l’Occident). Pendant ce temps au Bahreïn, en Arabie-Saoudite, en Israël et en Colombie, l’Occident ferme les yeux, tolère, quand il ne va pas carrément jusqu’à encourager et même aider la répression et les exactions. Enfin, quand c’est ici, en Grande-Bretagne, en Espagne et en Grèce, qu’il y a révolte des chômeurs et des déshérités, tout les moyens sont bons, aux yeux de ces « démocrates » capitalistes donneurs de leçons et envahisseurs « humanitaires » pour réprimer la partie du peuple qui a osé « oublier sa place ».
Ces mêmes casseurs à cravates se vantent à qui veut l’entendre que le capitalisme, « c’est la démocratie » et que les autres, ce sont « les méchants ». Pourtant, quand on regarde en Europe de l’Est, on ne peut que constater la détérioration constante de la qualité de vie de la population depuis la chute du mur de Berlin et la fin des états socialistes et de l’économie planifiée. Dans des pays où, à l’époque socialiste, la notion du chômage appartenait au monde de la fiction, les gens fuient aujourd’hui leurs pays soi-disant « libérés » à cause du chômage répandu, du coût élevé des logements et de la privatisation massive des services publics, sans parler de la montée inquiétante des mouvements d’extrême droite néo-nazis dans cette région « libérée par le capitalisme ». En Angleterre, ils ont la « English Defense League » (EDL), un genre de KKK britannique.
Il est grand temps de réaliser que le capitalisme, inégalitaire, injuste et barbare de nature, est un échec et doit être remplacé par un système plus juste, égalitaire et pacifique. Les libertariens et l'extrême droite conservatrice qui veulent « faire de la politique autrement » comme dans les années 1800, où les grands patrons bourgeois pouvaient appeler l'armée pour tirer sur les syndicalistes, c'est en fait du pareil au même, donc loin d'être une solution. Cette solution, c’est le socialisme.
-Gabriel Proulx, co-porte-parole du Parti communiste du Québec
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