Rencontre Poutine-Sissi : mise en route de vastes projets pour l’Egypte

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Les États-Unis relégués aux coulisses

Quand le FMI se fait tirer l’oreille, la Russie et la Chine sont désormais là pour suppléer. Les prêts conditionnés à la braderie richesses des pays emprunteurs par des privatisations sauvages et autres réformes dites structurelles, c’est du passé. Dans le cas de l’Egypte, les projets discutés entre Poutine et Sissi à Sotchi euvent être qualifiés de pharaoniques. Et l’argent pour les réaliser est là.
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Moscou semble revenir en Egypte pour réaliser avec le Caire des projets comparables de par leur envergure au barrage d’Assouan sur le Nil.
La rencontre du 12 août à Sotchi entre le président de Russie Vladimir Poutine et le président d’Egypte Abdel Fattah al-Sissi s’est déroulée sous ce signe. Pour Abdel Fattah al-Sissi, ce fut la première visite de Russie en qualité de président égyptien. A l’opposé de ses prédécesseurs il a préféré effectuer sa première visite après son élection en juin en Russie et non pas aux Etats-Unis.
La rencontre de Sotchi a plutôt porté sur le commerce et l’économie que sur les problèmes internationaux. Ce qui n’est pas d’ailleurs surprenant dans le contexte d’une « guerre des sanctions » imposée à Moscou par Washington et Bruxelles.
En août, il y a 70 ans, les deux pays établissaient les relations officielles. Maintenant Moscou et le Caire s’attachent à remplir cette année anniversaire de contacts fructueux gelés pendant le printemps arabe. Au cours de ces deux dernières années, le chiffre d’affaires des échanges russo-égyptiens a augmenté de 70 % ayant atteint 3,5 milliars de dollars en 2012.
Les négociations ont abouti à deux sensations : l’Egypte et la Russie créent une zone de libre-échange; le Caire a invité Moscou à participer aux travaux sur le nouveau canal de Suez dont la construction doit commencer l’année prochaine. Le président Vladimir Poutine a dit lors de la conférence de presse finale que l’Egypte et la Russie s’étaient entendues, en principe, sur la création d’une zone de libre-échange et qu’elles allaient accroître le commerce de vecteurs d’énergie, le gaz et le pétrole compris, et étendre la coopération militaro-technique :
« Nos pays coopèrent activement dans le domaine de l’agriculture. L’Egypte est un grand consommateur du blé russe. Nos partenaires se sont intéressés à nos capacités d’exportation de cette année. Pour l’Egypte ce sera à hauteur de 5-5,5 millions de tonnes. Nous fournissons 40 % environ des céréales consommés dans ce pays. Les produits agricoles constituent 90 % de nos importations depuis l’Egypte qui a déjà augmenté ses fournitures de 30 % et est disposée à les accroître prochnainement de 30 autres pour cent ».
L’échange d’opinions sur les questions internationales a démontré non seulement que les positions du Caire et de Moscou face à la solution des problèmes régionaux et inernationaux étaient proches, mais qu’elles coîncidaient, a déclaré le président d’Egypte ayant ajouté que désormais la coopération économique et le commerce entre la Russie et l’Egypte se développeraient avec une intensité particulière :
« Les négociations ont ouvert de grandes perspectives dans le commerce avec l’Union douanière et l’Union eurasienne, ainsi que dans la création d’une zone industrielle russe en Egypte. J’ai exprimé l’espoir que cette zone soit une composante complétant le nouveau projet du canal de Suez ».
Le secrétaire de presse du président de Russie Dmitri Peskov a communiqué que Moscou était disposé à accorder à l’Egypte d’importants crédits financiers. Le Caire négocie depuis plus d’un an avec le FMI un crédit d’un montant de 4,8 milliards de dollars. Mais le FMI fait traîner en longueur son octroi.
Les sociétés russes sont intéressées d’investir en Egypte dans l’extraction du pétrole et du gaz, dans l’exploitation des gisements d’or, dans l’assemblage des voitures et du matériel industriel. Ainsi le projet d’investissement de Lukoil est évalué à 127 millions de dollars, un important producteur de gaz indépendant Novatek est prêt à débourser 70 millions et le constructeur mécanique SMB Ingeneering, 30 millions de dollars.
Le projet du nouveau canal de Suez et de modernisation du vieux canal a été rendu public le 5 août. Les travaux prendront au moins 3 ans et coûteront environ 8 milliards de dollars. Le projet prévoit de creuser un canal parallèle long de 72 km, d’élargir le canal existant et de construire un réseau de tunnels automobiles et ferroviaires. Cependant le président al-Sissi a proposé d’accélérer ce « chantier du siècle » et de le terminer en un an. 17 sociétés civiles travailleront sur le projet. L’armée s’occupera des travaux de génie civil.
Cette année le canal de Suez long de 160 km célèbre son 145 anniversaire. Les droits de passage rapportent annuellement au trésor égyptien environ 5 milliards de dollars. Les autorités égyptiennes se fixent pour objectif d’augmenter les recettes de près de 260 %. Outre le creusement d’un nouveau canal, l’Egypte va le border de vastes zones industrielles. Ce dont s’occupera la Russie. Les zones abriteront des chantiers navals, des usines de construction de conteneurs et d’assemblage de voitures.
D’après les prévisions, la construction d’une nouvelle voie d’eau permettra aux navires d’attendre 3 heures au lieu de 11 actuelles pour se croiser. Le trafic sera presque doublé et passera de 49 à 97 navires quotidiens.
http://french.ruvr.ru/2014_08_13/La-Russie-aidera-lEgypte-a-construire-le-nouveau-canal-de-Suez-4794/


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