(Québec) Le plus fervent défenseur du projet de loi 3 sur les régimes de retraite, Régis Labeaume, a salué les amendements «sensés et raisonnables» apportés par le ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau.
«On remercie le gouvernement d'avoir persisté, de s'être tenu debout et d'avoir gardé le coeur du projet de loi», a lancé le maire de Québec en conférence de presse ce matin à l'hôtel de ville.
Le coeur du projet de loi, c'est le partage à parts égales des déficits passés auquel tenait mordicus le maire de Québec qui a fait de la lutte aux déficits des caisses de retraite son cheval de bataille.
Comme il l'avait fait au moment de la présentation du projet de loi 3, M. Labeaume a lancé des fleurs au ministre Moreau dont il a salué le «courage». «Le ministre Moreau n'est pas un crosseur», a-t-il dit en allusion à l'expression utilisée vendredi par le président du syndicat des cols blancs, Jean Gagnon. «M. Moreau est un politicien qui s'est tenu debout et qui n'a pas plié devant les syndicats et c'est très rare. Je veux le défendre, car n'eût été de lui, on n'en serait probablement pas là aujourd'hui.»
Jeudi, le ministre Moreau a montré certains assouplissements à son projet de loi, notamment en repoussant à 2017 une potentielle suspension de l'indexation des gens déjà retraités. Le ministre permet aussi le respect jusqu'en 2016 des modalités sur les régimes de retraite dans les conventions collectives en vigueur au moment de l'adoption de la loi.
Le ministre souhaite que le projet de loi, qui a fait l'objet d'une commission parlementaire à la fin août, soit adopté cet automne.
Sursis de deux ans
Le gouvernement évalue à 3,9 milliards $ le déficit des 170 caisses touchées par la future loi.
Régis Labeaume a dit comprendre la décision du M. Moreau de repousser la date de la suspension de l'indexation des retraités.
«Les retraités bénéficient d'un sursis de deux ans. C'est une décision du ministre; nous la comprenons et nous l'acceptons», a-t-il commenté en estimant que continuer à payer l'indexation automatique jusqu'en 2017 «coûte à la ville 11 millions $ par an».
Tous les groupes d'employés de la Ville de Québec seront en négociation sur les régimes de retraite à partir du 1er février.
Après quoi s'entamera un an de négociations. Si aucune entente ne survient après un an, les parties nommeront un arbitre qui aura six mois pour trancher. Cet arbitre pourrait «faire appel aux experts qu'il jugera utile de mettre à contribution pour l'éclairer», précise le projet de loi.
Les syndicats ont toutefois déjà annoncé leur volonté de contester en justice la validité de la loi. «C'est légitime, ils peuvent le faire, mais le gouvernement est pas fou à temps plein. Je présume qu'il a dû déjà vérifier si ce qu'il faisait est légal», a dit le maire de Québec.
Plus de détails à venir...
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