Un message reçu d’un lecteur de la tribune libre de Vigile récemment m’a fait réfléchir. D’entrée de jeu, ce dernier citait un passage d’un de mes articles intitulé « La leçon de David et Goliath » : « …convaincu que le projet de notre David national (René Lévesque) doit demeurer d’actualité car il possède tous les ingrédients pour être réalisé un jour! Toutefois, pour y parvenir, peut-être aurions-nous avantage à retourner aux sources et à relire attentivement les principes qui le gouvernent! »
À ce passage, le messager rétorquait : « Retourner aux sources? N’est-ce pas ce qui nous tue, ici, les têtes blanches nostalgiques de cette époque prometteuse?…Cette question de la militance possible de la jeunesse…voilà un regard vers l’avant que nous ne devrions pas rater. Elle est là, la question : que veut la génération montante? Vivre en français ou en Canadian? »
J’ai alors exploré les relations que la génération montante, celle qu’on appelle Y, soit les jeunes adultes âgés entre 15 et 30 ans, entretiennent avec la politique. Finalement, je suis tombé sur un article dont je vous présente un extrait fort révélateur : « La génération Y a déjà reçu tous les qualificatifs possibles et imaginables : apolitique, individualiste, etc. Le constat est reconduit d’élection en élection : « Ils votent moins que les autres ». Hélas, ce constat appelle généralement peu de commentaires et encore moins de réflexion de la part de ceux qui se présentent au suffrage universel…La génération Y peine à se retrouver dans le bloc monolithique de candidats « hommes-quinquagénaires-blancs-aisés » proposés par les états-majors. Les quelques femmes et minorités figurant sur les photos officielles sont loin de combler les attentes de cette génération défiante par nature, et qui privilégie les preuves d’amour aux grandes déclarations enflammées. Au final, de nombreux Y éprouvent le sentiment d’être exclus du système politique et syndical traditionnel! »
Source : http//lagenerationy.com/2008/09/29/la-generation-y-quart-detat-politique/
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la génération Y ne semble pas s’identifier ni au discours politique actuel ni aux personnalités publiques qui le tiennent! Pour le moins inquiétant! En tant que « tête blanche nostalgique d’une époque prometteuse » tout en étant assez lucide pour être convaincu que nous ne bâtirons pas l’avenir du Québec sans l’apport de notre jeunesse, je rejoins l’auteur du message dans la pertinence de sa question : « Que veut la génération montante? » À mon avis, elle doit lui être posée si nous voulons ramer dans le sens du courant!
Henri Marineau
Québec
Réflexions d'une tête blanche
Que veut la génération montante?
Tribune libre
Henri Marineau2092 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
29 janvier 2011Les jeunes seraient-ils « ailleurs »?
Dans cet « ailleurs » où JJC se trouve présentement, a-t-il dit récemment.
Il tentera sûrement de les y amener pour certains et de les y maintenir pour les autres.
Il est vrai que les souverainistes depuis des décennies se sont peu intéressés aux générations suivantes, trop occupés à se réaliser pour le meilleur ou pour le pire...
Archives de Vigile Répondre
28 janvier 2011Monsieur Marineau,
Le « lecteur de la tribune libre de Vigile » (Ouhgo, auteur de 95 articles) vous remercie d’avoir réfléchi à sa question : « …que veut la génération montante ? Vivre en français ou en Canadian ? ». Cependant, il trouve que, par votre conclusion, vous faites un pas en arrière : « À mon avis, elle doit lui être posée si nous voulons ramer dans le sens du courant ! » Car « le lecteur » proposait justement d’aller entendre ces jeunes déjà adultes, qui se la sont posée, la question. Où ? À la réunion des IPSO :
Voir l’annonce sur la Une de Vigile, sous le masque fleurdelisé : lundi 7 février 19hres UQÀM, Pavillon Athanase David, 1430 St-Denis, Mtrl : « Les jeunes Québécois et l’actualisation du projet de pays »
Joëlle Quérin, sociologue, chercheure de l’Institut de recherche sur le Québec
Philippe Jean Poirier, écrivain, codirecteur du collectif Identité Québécoise
Émilie Guimond, responsable de la Commission nationale des femmes de Québec Solidaire
Simon-Pierre Savard-Tremblay, président du Forum jeunesse du Bloc Québécois
Christine Normandin, présidente du Comité national des jeunes du Parti Québécois
Merci.
p.s. ne soyez pas affecté par l'expression tête blanche, nous sommes largement majoritaires ici.