Radicalisation: le Québec va coopérer avec la France et la Belgique

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L'art de s'inventer des problèmes

Parce qu'il n'y a «plus de temps à perdre», le Québec va développer sa coopération avec la France et la Belgique pour se donner rapidement des outils pour lutter contre la radicalisation.
La ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, l'a assuré vendredi à Paris, où elle mettait un terme à une mission sur le sujet qui l'a aussi conduite à Londres et à Bruxelles.
«C'est un très gros chantier. On n'a pas de temps à perdre. Chaque fois qu'un jeune prendra l'avion pour la Syrie, ça sera un jeune de trop. Sans compter ceux qui se radicalisent chez nous, à distance, et qui peuvent commettre des actes comme ceux de Saint-Jean ou d'Ottawa», a lancé la ministre.
Pour elle, l'heure n'est pas aux «études exhaustives pour savoir de quelle manière les gens vont se radicaliser»: il vaut mieux aller voir comment font les pays confrontés aux mêmes problèmes.
En France, Mme Thériault a donc eu plusieurs entretiens avec des spécialistes et des responsables venus, notamment, de l'Unité de coordination de lutte antiterroriste, de la sécurité intérieure, de la gendarmerie ou encore d'Interpol. Elle a surtout rencontré la ministre de la Justice, Christiane Taubira, et le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Avec ce dernier, précise un communiqué, elle a convenu de «dresser un état des lieux en vue d'établir un plan d'action et de coopération avec les ministères français et québécois concernés».
La promesse sonne creux, mais la ministre assure qu'elle se traduira par des actions concrètes en matière de programmes de prévention et de détection de la radicalisation, voire de déprogrammation des jeunes djihadistes.
«On se met vraiment en mode opération, dit Mme Thériault. D'ici l'été ou l'automne, des ententes seront signées pour échanger des outils, des procédés, des techniques, et pas juste des informations, pour qu'on puisse être opérationnels rapidement.»
La coopération québécoise-belge doit emprunter la même voie. En Belgique aussi, la ministre de la Sécurité publique a eu des entretiens avec des spécialistes et des responsables politiques. Elle s'est notamment rendue à Anvers, une ville très touchée par le phénomène des jeunes djihadistes et qui possède sa propre «cellule radicalisation». En Flandre, elle a aussi discuté avec le ministre-président Geert Bourgeois de la politique flamande en matière de lutte au radicalisme.
À Londres, aucune entente de coopération n'a été évoquée. Ses rencontres ont exclusivement mené Lise Thériault à la rencontre des autorités policières, responsables du contre-terrorisme sur Internet et des programmes de «déprogrammation», ou encore le sergent d'armes du Parlement anglais, l'homologue de Kevin Vickers, qui a abattu Michael Zehaf Bibeau à Ottawa.


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