L'heureux débat sur la Charte

Qui a dit que la guerre est ruse et la vie «mensonge pieux»

Tribune libre

Le débat actuel provoqué par le dépôt le 10 septembre 2013 de la proposition du Gouvernement Marois de Charte des valeurs québécoises est sain et nécessaire pour l’avenir du Québec en ce début du XXIe siècle. Il permet un embellissement nécessaire de notre conscience individuelle et collective. Il libère des questionnements urgents, des mises à jour de nos connaissances, certaines provoquées par de nouveaux comportements importés par des immigrants.
Ne nous le cachons pas, il existe une confusion d’information découlant de la Charte de Trudeau de 1982, autant chez les immigrants que chez les Québécois de souche. Nous vivons avec les méfaits produits par la charte de 1982 de Trudeau. Les immigrants savent jouer sur cette confusion et des intellectuels d’ici, autant universitaires et journalistes, soufflent le froid et le chaud dans ce dossier.
Par exemple, parlons-nous d’inclusion ou d’intégration des immigrants qui s’installent au Québec ? Cette question ne se pose probablement aucunement dans le reste du Canada. Le ROC (Rest of Canada) vit très bien avec le multiculturalisme de la Charte de Trudeau dont les rejetons sont nombreux sous la forme du communautarisme.
Cependant, il n’est pas dit que le communautarisme à la canadienne produise un pays uni, vivant des valeurs humaines pérennes. On n’a qu’à penser à l’écologie des sables bitumineux, à l’abolition du registre des armes à feu précieux pour les policiers, à l’influence de principes religieux comme le créationisme et l’opposition à l’avortement. En décriant si fortement le projet de Charte des valeurs québécoises, le ROC est en contradiction avec sa «grande tolérance» multiculturelle. Pourquoi le ROC s’insurge contre un exercice de prise de conscience des valeurs propres au Québec ? Si le ROC est solide, pourquoi craindre une affirmation plus grande de la société distincte du Québec ? C’est comme empêcher un être de grandir.
Revenons au Québec. Primo, pour certains citoyens, ce débat est exaspérant pour plusieurs raisons. Il dérange le somnambulisme du consommateur engoncé dans les messages publicitaires qui promettent un nirvana au quotidien. Ici, l’avoir prime l’être au point où l’être fait do-do complètement. Ce sont des adeptes sans condition du néolibéralisme et de la mondialisation de l’économie. Les chômeurs nés de la délocalisation sont sans doute les artisans de leur propre malheur. La Charte, connaît pas !
Secundo, il y a les citoyens instruits mais naïfs qui n’osent pas contester les pseudo-vérités que d’autres ont mâchouillées pour eux et plus faciles à digérer. Ils sont conciliants et préfèrent ne pas pousser plus loin leur questionnement. S’ils le faisaient, ils risqueraient un certain vertige, un inconfort et même une angoisse pouvant provoquer l’insomnie intolérable. «La Charte va nous faire mal» (G. Bouchard), acceptons en silence les valeurs des flots d’immigrants qu’il faut accueillir, soigner, nourrir, dorlotter pour qu’ils veuillent bien rester chez nous. Notre générosité sera alors reconnue dans le monde entier et notre indigence maître chez nous.
Tertio, en simplifiant, il y a le reste des citoyens du Québec qui jugent nécessaire et salutaire de réfléchir sur nos valeurs communes, ce que franchement nous ne faisons pas souvent pris dans le tourbillon de la vie. Le débat en cours est un révélateur de plusieurs niches vides ou mal entretenues. Autrement, il provoque une soif de comprendre notre environnement, de répondre aux pourquois nous sommes rendus là, quel est le chemin parcouru, comment nous comprendre entre nous à la lumière de notre histoire et de notre patrimoine hérité. Contrairement à des idéologues patentés comme les Legault et David qui veulent mettre fin à la réflexion citoyenne des Québécoises et Québécois, le débat doit continuer de servir notre société.
Il ne faut pas être surpris que le présent débat fasse la part large à l’islam et à l’islam intégriste et extrémiste. Des manifestations barbares sont associées à l’islamisme chez nous comme dans le monde. Notre humanisme québécois ne peut que dénoncer vivement des pratiques inhumaines comme l’amputation (oeil pour oeil, dent pour dent), l’excision, la lapidation, les mariages forcés, les assassinats d’honneur. Comme on peut le lire dans le Coran, la guerre est ruse,, et j’ajoute la vie est mensonge.
Il faut lire le reportage dans La Presse du 30 octobre 2013, page A2 et A3 par la journaliste Katia Gagnon intitulé, je cite «Le gouvernement sommé d’agir», s-titre: Rapport sur les crimes d’honneur émanant du Conseil du statut de la femme. Parmi les sept recommandations de ce rapport, je retiens celle-ci, je cite: « Informer les candidats à l’immigration que les violences liées à l’honneur sont considérés comme des crimes. »
La chroniqueuse du Devoir, Francine Pelletier, mercredi dernier le 23 octobre 2013, fait montre d’une large naïveté lorsqu’elle écrit, je cite: « Le péril islamiste dont prétendent nous sauver les «Janette» et «Jeanne d’Arc» de ce monde n’existe pas au Québec. » Elle motive son opinion par un fait démographique en écrivant, je cite: « Notre population musulmane est de moins de 2%, ne risque pas du tout d’augmenter par les temps qui courent ... »
Pourtant, le terrorisme par kamikazes et les tenants des crimes d’honneur comme le cas Shafia, résidants de Montréal, n’ont pas besoin d’être légions pour ébranler une société comme le Québec. Puisque l’islam est une religion monothéiste qui s’inspire des mêmes livres révélés que le christianisme très connu des Québécois, il appert que l’expérience religieuse des Québécois est très éclairante pour se pencher sur la religion musulmane. Il faut y voir plusieurs similitudes qui nous permettent de nous y reconnaître.
Seulement sur le plan de l’exégèse des livres révélés, il existe beaucoup de correspondance entre les religions monothéiste quant à la traduction et surtout, à l’interprétation des écrits révélés. Qui dit traduction et interprétation, dit trahison comme le veut l’adage. Comme dans les cas du jeûne le vendredi ou du célibat des prêtres chez les chrétiens de Rome, il y a beaucoup de possibilités d’intégrisme ou de laxisme dans l’application des règles. Fini le jeûne du vendredi depuis longtemps au Québec, et bientôt fini le célibat règlementaire des prêtres.
Au sujet du voile des musulmanes, il est clair que ce comportement est de nature règlementaire sujet aux plus variées interprétations. Il est le résultat de la plus grande subjectivité à en juger par les réponses des musulmanes qui disent le porter librement par choix. Qui dit subjectivité dit aussi mensonge «pieux». Mettons temporairement notre naïveté de côté et rappelons-nous qu’il est écrit dans le Coran que « la guerre est ruse» et la vie mensonge «pieux» ! Dans un tel contexte, comment appuyer la tolérance douteuse de la journaliste Francine Pelletier ?


Laissez un commentaire



1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    31 octobre 2013

    Le Système cherche à récupérer le débat sur la Charte des valeurs en orientant le débat exclusivement vers la laïcité et non vers le dilemme de l'immigration.
    Il est certain que le Système qui a favorisé depuis des décennies le multiculturalisme ne veut pas remettre en question l'immigration au Québec, malgré que les emplois de qualité soient de plus en plus rares étant donné le transfert de la base industrielle du Québec vers l'Asie.
    Pour le Système, il serait bien que le débat sur la Charte des valeurs pave la voie à une laïcité totale en maintenant l'immigration à outrance, en autant que les immigrants se conforment à la laïcité.
    Peu importe notre position sur la religion, il s'avère que le message du christianisme "d'aimer son prochain comme soi-même" qui peut se traduire en "vouloir pour les autres les mêmes avantages dans la vie que l'on désire pour soi-même" est peut-être un message qui n'est pas tellement populaire pour les tenants du Système.