Questions « légitimes » à Jacques Duchesneau

Le crucifix au « sein » des débats

Tribune libre

Rappelons les faits : Jacques Duchesneau a évoqué la semaine dernière la possibilité d'un lien entre une subvention accordée en 2003 au projet de restauration de l'église St. James à Montréal, piloté par l'entrepreneur Paul Sauvé, l'infiltration de l'entreprise de ce dernier par le crime organisé et la consommation passée de cocaïne d'André Boisclair.
André Boisclair a réagi en annonçant le 29 septembre qu'il entreprenait des procédures judiciaires contre la CAQ, le député de Saint-Jérôme et son chef, François Legault, pour atteinte à sa réputation.
Le 1er octobre, lors d'un point de presse, Jacques Duchesneau a de nouveau tenu à remettre en question la légitimité de l'octroi de cette subvention accordée à quatre jours des élections, tout en revendiquant son « droit de soulever des interrogations qui sont légitimes. »
Comme le député caquiste semble s’ériger en justicier des bonnes causes par ses « questions légitimes » dans toute cette affaire, je me permettrai donc, à titre de citoyen, de le lui poser des questions tout aussi « légitimes » :
-M. Duchesneau, que répondez-vous au fait que ce que vous appelez une « subvention » soit en réalité une « confirmation de l’admissibilité à une subvention » sous réserve de l’obtention par l’Assemblée nationale des crédits nécessaires qui lui ont été d’ailleurs octroyés par le gouvernement suivant?
-Comment expliquez-vous qu’André Boisclait puisse avoir été informé en 2003 de l’infiltration de l’entreprise Paul Sauvé par les Hells Angels, laquelle se serait produite en 2006 selon les révélations entendues à la Commission Charbonneau?
-Étant donné que vous attachez beaucoup d’importance au fait que la dite « subvention » a été accordée quelques jours avant le scrutin de 2003, comment réagissez-vous au fait que ce projet avait obtenu d’innombrables appuis des différents paliers de gouvernements, de même que de la Ville de Montréal, et ce, dès le début du projet de réfection dans les années 1990, dont une enveloppe de 800 000 $ par le ministère de la Culture du Québec, et ce, à peine deux semaines avant le déclenchement des mêmes élections de 2003?
-Compte tenu que vous appuyez vos arguments sur la liaison entre Paul Sauvé et André Boisclair, que répondez-vous au fait que la dite subvention de 2,5 millions accordée par André Boisclair était adressée directement à l’église Saint-James, et non à l’entrepreneur?
-En ce qui a trait aux appels d’offres, que répondez-vous à l’intervention du révérend Arlen Bonnar de l’église St. James, qui supervisait toute l’opération, et qui plaide que « tout a été fait en toute transparence et diligence avec les avocats de l’église St. James? »
-Enfin, compte tenu que vos allégations ont été lancées en dehors de l’Assemblée nationale et que d’une part, votre chef a déclaré qu’il s’en remettrait aux règles de l’Assemblée nationale pour déterminer si les contribuables paieront ces frais de défense, et que d’autre part, vos propos ne sont pas couverts par l’immunité parlementaire, la CAQ s’engage-t-elle à défrayer les frais judiciaires liés à la poursuite d’André Boisclair?
Le crucifix au « sein » des débats
En dévoilant leur poitrine devant l’auguste Assemblée de nos élus, trois féministes radicales issues de Femen, un groupe contestataire féministe d’origine ukrainienne fondé à Kiev en 2008, ont créé tout un émoi au moment où la première ministre prenait la parole.
Toutefois, hormis le caractère « ostentatoire » de la manifestation et le vocabulaire à connotation « religieuse » de leur slogan « Crucifix, décâlisse ! », je dois admettre que le but recherché, à savoir le retrait du crucifix à l’Assemblée nationale, a replacé le crucifix de la discorde au « sein » des débats sur la Charte des valeurs québécoises !

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Henri Marineau2033 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    3 octobre 2013

    Monsieur Marineau
    Il n'y a pas de fumée sans feu. L'affaire Boisclair montée par Duchesneau de la CAQ était pour masquer le financement illégal de l'ADQ en 2008 dont les médias parlent ces jours-ci. M. Michel David du Devoir a écrit, aujourd'hui, un bon article sur ce sujet. Selon moi, c'était une autre belle diversion politique.

    André Gignac 3/10/13

  • Archives de Vigile Répondre

    2 octobre 2013

    Hier en point de presse jacques Duchesneau a dit textuellement," toute fois une question reste en suspens, n'êtes vous pas d'accord avec moi, que l'attribution d'un contrat a quatre jours d'une élection, est contestable, troublante et mérite d'être débattue.
    En l'entendant j'ai sursautee , attribution de contrat 4 jours avant l'élection, c'est quoi ça ? Le contrat a été attribué beaucoup plus tard. Duchesneau a confondu une lettre d'engagement pour une subvention ,avec l'attribution du contrat.. Les paroles de j Duchesneau que j'ai relevée, sont le mot a mot de ce qu'il a dit. J'ai été étonnée qu'aucun journaliste ne relève sa confusion. Non seulement le Monsieur fait des liens qui n'en ont pas, mais il confond bien des choses. Je vous invite a le réécouter, c'est exactement ce qu'il a dit.