Cap sur l'indépendance

Position d'Option nationale

Élection mandataire en 2018

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Tribune libre

À son congrès national les 30 et 31 janvier dernier, Option nationale a adopté comme stratégie devant mener à l’indépendance du Québec l’élection mandataire, la formule retenue en Catalogne. Dans son projet Liberté-Nation qui suppose comme entrepreneur alternatif au PLQ une union de partis, à deuxième étape, Me Guy Bertrand utilise plutôt le mot mandatoire.

Si j’ai tout compris, dans l’éventualité où les électeurs éliraient une majorité de députés de partis indépendantistes, le gouvernement majoritaire formé de ces députés adopterait les lois qui s’imposent et procéderait à la rédaction d’une constitution à faire adopter finalement par la population par référendum.

Pour ce faire, les trois partis indépendantistes doivent au préalable « … s’entendent sur un programme commun de gouvernement qui est une condition indispensable à toute alliance électorale. Denis Monière, 17 février 2016 »

Il faudra penser un système de distribution de circonscriptions qui soit transparent et équitable. Monière en propose deux :

… Il faut d'abord protéger les acquis de chaque parti ce qui veut dire qu'il y aurait 33 comtés protégés : 30 pour le PQ et 3 pour QS. Dans ces comtés, les partis de la coalition ne se feraient pas concurrence, chaque parti ayant été élu en 2014 organisant le choix de son propre candidat et les deux autres partis acceptant de travailler à son élection. Il reste 92 autres circonscriptions à pouvoir qui étaient représentées soit par des libéraux ou par des caquistes. Si on utilise comme barème de distribution le pourcentage du vote obtenu par les différents partis indépendantistes à l'élection de 2014, le PQ pourrait présenter un candidat dans 69 circonscriptions, QS dans 19 et Option nationale dans 4. Ces comtés pourraient être attribués par tirage au sort.

On peut aussi imaginer un système moins contraignant et ouvrant une compétition limitée entre partis indépendantistes en réservant une banque d'une vingtaine de comtés où les partis fédéralistes ont eu le plus grand nombre de vote et où les chances de faire élire un indépendantiste sont quasi nulles. Dans ces circonscriptions imprenables, il y aurait lutte entre les parti indépendantistes.

On trouve sur le blogue de Jean-François Lisée un tableau coloré et chiffré de ces circonscriptions imprenables.

J’ai repris cette liste dans plusieurs commentaires à un article ici du chroniqueur Gilbert Paquette avec tableaux qui fournissent la répartition des votes dans chaque circonscription lors de l’élection du 7 avril 2014. Émergeant de la grisaille de mes tableaux, je dirais en comparaison du chiffre de M. Monière que la compétition entre les partis indépendantistes pourrait se faire dans autant qu’une quarantaine de circonscriptions.

Lors de la campagne électorale précédant cette élection, à l’aide d’un instrument statistique fondé sur les résultats de l’élection précédente et des derniers sondages publiés, Bryan Breguet suggérait les gagnants probables dans les 125 comtés concernés. Récemment, Breguet annonçait son intention de poursuivre le développement de son instrument. Si les partis indépendantistes conviennent de répartir les circonscriptions, cette répartition pourrait se fonder à une date plus proche de celle des élections et en connaissance de cause de la situation d’alors à l’aide de cet instrument.

Ceci écrit, je doute que les partis indépendantistes soient capables d’aller chercher 75 circonscriptions en 2018. ils n’ont pas un programme électoral propre à débaucher les électeurs de la CAQ, encore moins du PLQ. La CAQ a obtenu 23 meilleurs deuxième en 2014. Sur la base des meilleures deuxièmes, je prévois que dans le contexte d'un désir fort de changement de gouvernement, le PQ obtiendra 44 circonscriptions en octobre 2018, le PLQ 38, la CAQ 34, QS 7 et Ne sais pas pantoute, 2.


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6 commentaires

  • Robert J. Lachance Répondre

    27 avril 2016

    Vous avez peut-être trouvé la fin de mon commentaire du 25 ici plus bas pas facile à comprendre. Si Bryan Breguet le lit, il y trouvera une curieuse application de sa méthode de projection à partir des résultats de la dernière élection par circonscription, des régions de ces circonscriptions, des députés sortants, de pourcentages de sondages et d’ajustements de dernières minutes. Il s’y trouve une erreur sans trop de conséquence dans la répartition des sans partis à 50-50 entre le PQ et les autres.
    Avec le tableau joint, mieux que si vous étiez à Point de mire ou à la dernière émission de BazzoTV, pas à cause des personnes mais de l’évolution des perceptions et de ma compréhension, je réussis à faire mieux. Quoi de mieux que faire mieux pour réussir.
    Je m’entends assez bien ici avec plusieurs pour un Québec républicain démocrate, de là le premier élément du titre. Je ne compte pas sur le PLQ pour y arriver mais sur ON, QS et PQ, de là le deuxième élément du titre. Le troisième élément aborde un sujet d’entente, la répartition de quelques comtés.
    En 2012 et en 2014, le PQ s’est conduit royalement, en conformité à son programme de 2011, comme s ‘il avait l’exclusivité de la réalisation d’un Québec républicain et démocrate. Ça nous place dans la situation qu’expose la dernière colonne du tableau joint, un gouvernement légal mais légitime ? Plusieurs ici en doute.
    Sa première colonne rapporte les résultats du dernier sondage Léger tenu les 21 et 22 mars passés. Les 17 % des répondants qui n’ont pas pris parti sont répartis proportionnellement dans la colonne suivante. Le 5 % à Autres donnait 6 % après répartition pour un total de 101 % et ne pas dépasser la borne. J’ai ramené à 5 pour me conformer à une exigence du simulateur. Dans la deuxième colonne, j’ai alloué 2 à ON et 3 à Autres. Pour plus de précision j’ai recalculé la répartition en troisième colonne à deux décimales proche.
    J’indique la répartition des intentions de vote méritées par ON et QS, 50 % au PQ, 50 % au PLQ, à la CAQ et à Autres, dans la quatrième colonne. Le PQ obtient 6,02, le PLQ 3,39, la CAQ 2,26 et Autres 0,38 pour le total de 12,05, 17 sur 83. La colonne suivante fournit les pourcentages à inscrire dans le simulateur. Celui-ci produit les nombres de la colonne députation menotté.e.
    Vous constatez qu’avec une stratégie de monopolisateur, de premier ministre de monarque, le PQ, même sans la concurrence d’ON et de QS, ne rallierait pas un nombre suffisant d’indépendantistes pour procéder à la graduation du Québec d’État-province à État-pays en toute confiance, sécurité et maintenance de mieux-vivre.
    L’alternative ? Une entente pour une répartition finale représentative au prix de non-concurrence dans quelques circonscriptions à la lumière du simulateur de Bryan Breguet.
    Avec les % de l’avant dernier sondage Léger, début février 2016, la députation espérée serait celle de l’avant-dernière colonne : PLQ 38, PQ 44, CAQ 34, QS 7, ON 1, Vert ou Conservateur 1.
    Que peut rêver de mieux pour 2018 un grand-père de la République fédérale du Québec pour son peuple plurinational !

  • Archives de Vigile Répondre

    25 avril 2016

    @ M. Carmichael,
    Petite mise à jour suite à mon commentaire. Même si je n'aime pas beaucoup QS, s'il y a une coalition intéressante et qui permettrait à mon parti (PQ) de faire des gains et de gagner les élections de 2018, je serais prêt à voter pour QS si ces derniers représente mon comté.
    La question est de savoir si QS va être gourmand ou s'ils vont demander des comtés qui ont été péquistes au cours des dernières années. Je vous rappelle que le PQ a perdu par peu une trentaine des ces comtés en 2014 (5 à 10%). Si QS se contente d'avoir les comtés suivants: Gouin, Mercier, Ste-Marie-St-Jacques, Laurier-Dorion, Trois-Rivières, Vaudreuil, Soulanges, Orford, Anjou-Louis-Riel, Hull, Vimont, Mille-Îles, etc, je crois que la coalition pourrait avoir lieu et surtout fonctionner.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 avril 2016

    @ M. Carmichael,
    Pour répondre à votre question, Oui, c'est une bonne stratégie si on donne les bons comtés aux diverses formations politiques.
    Le problème, c'est que le PQ a perdu une trentaine de comtés en 2014 par moins de 10% malgré leur mauvaise campagne. Et je le répète, je suis pas mal sûr que plusieurs péquistes voteraient CAQ et non QS (si c'était eux qui représentait la coalition), ce qui ferait en sorte que la CAQ ferait des gains.
    C'est pour cela que je donnerais 20 comtés au PQ, 5 comtés à QS et 1 à ON car il faut être lucide, ce sont eux qui ont plus de chance de remporter la victoire. Ensuite, on pourrait y aller avec votre solution. Là, on aurait de bonnes chances que cette alliance fonctionne.
    Je suis de centre gauche et je ne suis pas très intéressé à voter pour QS car je trouve ces derniers très arrogant et trop à gauche. Je ne suis pas le seul à penser ainsi.

  • Robert J. Lachance Répondre

    25 avril 2016

    « … le gouvernement majoritaire formé de ces députés … procéderait à la rédaction d’une constitution …»
    J’ai fait court et ça ne rend pas justice à Option nationale. Lors du congrès fin janvier, les participants ont adopté à leur programme l’article 1.1.5 :
    « Enclenchera un processus d’assemblée constituante citoyenne indépendante et non partisane, élue ou tirée au sort, afin que soit écrite une constitution du Québec indépendant de la manière la plus démocratique qui soit et avec la plus grande participation citoyenne possible. Cette constitution définira les institutions du Québec et établira la reconnaissance des valeurs fondamentales québécoises et des droits, libertés et devoirs des citoyen-nes; »
    « … à l’aide d’un instrument statistique fondé sur les résultats de l’élection précédente et des derniers sondages publiés, … »
    J’ai fait vite ici aussi, je corrige. À l’aide d’un simulateur qui exploite les résultats de la dernière élection provinciale pour chaque circonscription, de sa région et du fait que l’un des candidats est sortant. Un utilisateur qui y remplace les pourcentages en place, par exemple par ceux du dernier Léger publié, obtient pour chaque parti un nombre projeté de candidats élus totalisant à 125.
    J’ai fait avec les pourcentages de l’intention de vote au provincial trouvé par Léger, 21-23 mars 2016, avant répartition, première colonne et après, deuxième colonne, % :
    27 33 PLQ
    25 30 PQ
    18 22 CAQ
    08 10 QS
    05 06 Un autre parti
    Ça détermine respectivement la répartition suivante des élu.e.s projeté.e.s.
    51 54 PLQ
    55 54 PQ
    15 14 CAQ
    04 03 QS
    00 00 ON
    Total 125. Qui le Lieutenant-gouverneur appellerait-il à former le Gouvernement, le PQ ou le PLQ ? La répartition du 22 % « d’insupporteurs » ne change pas grand chose comme attendu.
    Bryan Breguet suggère pour avoir lu Claire Dandurand, pas Underwood, de ne pas additionner à 100 % les partis mais à 50. Les projections changent. Les pourcentages à inscrire deviennent, au lieu de la première colonne, la deuxième :
    27 33 PLQ
    25 37 PQ
    18 22 CAQ
    08 00 QS
    05 00 Un autre parti
    et les résultats à 100 % en première colonne deviennent à 50 % ceux exposés en deuxième colonne:
    34 48 PLQ
    77 66 PQ + QS + ON
    14 11 CAQ
    125. La coalition à 100 % donne meilleur, 77 députés, l’indépendance 66. Vive l’indépendance ! À 66, c’est serré mais la barre est franchie. À 77, l’interdépendance est plus confortable et visiblement plus légitime !

  • Archives de Vigile Répondre

    24 avril 2016

    @M. Carré,
    On pourrait aussi penser à une formule de repêchage où à chaque tour, le PQ repêche x circonscriptions pendant que QS repêche y circonscriptions, selon le pro-rata des votes qu'ils ont recueillis à l'élection de 2015.
    Il y a bien d'autres formules possibles. Mais avant de négocier la formule, il faut d'abord s'entendre sur la nécessité de former une coalition électorale.
    Alors, oui ou non, est-ce qu'une coalition électorale est une bonne stratégie?

  • Archives de Vigile Répondre

    24 avril 2016

    Bonjour,
    L'idée de Denis Monière n'est pas mauvaise mais si on applique sa solution, il faudra y apporter des modifications car sinon, ce sera un échec.
    Je suis d'accord pour conserver les 30 comtés du PQ et 3 de QS. Par contre, l'idée de tirer au hasard les 92 autres circonscriptions serait une grosse erreur à mon avis.
    Même si on donne (tirage au hasard) 69 circonscriptions au PQ, 19 à QS et 4 à Option nationale, ce serait suicidaire car les comtés dans les Laurentides\Lanaudière, si le PQ ne se présente pas, je crois qu'un gros pourcentage n'irait pas à QS ou ON si ces derniers gagnaient le tirage au sort. Ça irait plutôt à la CAQ et finalement, l'alliance ne donnerait pas grand choses pour les souverainistes. Il faudrait y aller plus d'une stratégie un peu plus brillante en demandant au PQ de choisir 20 autres comtés et en donnant à QS les comtés de Laurier-Dorion, Anjou-Louis Riel, Hull, un comté à Laval et même Trois-Rivières. À ON, on pourrait lui garantir un comté francophone.
    Là, l'alliance aurait bien plus de chances de remporter des victoires.