Rassemblement des forces souverainistes

Plus que jamais une priorité

Tribune libre

La déconfiture amère du PQ lors du scrutin du 7 avril relance à mon sens la nécessaire question du rassemblement des forces souverainistes du Québec. Comme le fait remarquer à juste titre Jean-Jacques Nantel dans son billet signé sur cette tribune http://www.vigile.net/La-souverainete-a-40-et-le-PQ-a-25, « La souveraineté à 40% et le PQ à 25% : qu’est-ce qui n’est pas clair? »

Dans mon esprit, le PQ, pour une énième occasion dans son histoire, est convié à un autre examen de conscience et cela, bien avant d’envisager une course à la chefferie qui serait prématurée compte tenu que ce réalignement stratégique du PQ devrait orienter le choix d’un candidat ou d’une candidate pour le représenter adéquatement.

À mon avis, le PQ est devenu, avec les années, un parti tiédasse, usé par des années de soubresauts politiques qui ont vu son option fondamentale érodée dans les méandres du pouvoir. Il n’en fallait pas davantage pour que ne s’érige en son sein toute une clique de politiciens carriéristes pour qui l’option souverainiste a été emportée dans la nuée des temps. Conséquemment, le PQ doit procéder illico, dans un premier temps, à une cure d’épuration de sa base politique s’il désire retrouver l’élan qui l’a conduit aux portes d’un « oui » en 1995.

Dans un second temps, le PQ doit renouer avec sa base militante, ce qui implique d’abord et avant tout, la réaffirmation claire de son option souverainiste, sans tergiversations auxquelles nous avons dû assister au cours de la dernière campagne électorale. À cet effet, il m’apparaît évident qu’un parti qui se veut souverainiste ne réussira jamais à rallier sa base militante en camouflant continuellement sa raison d’être dans les placards de la politique stratégique au détriment des convictions affirmées haut et fort.

Enfin, et c’est là la pierre angulaire qui redonnera vie au PQ, ses dirigeants devront faire acte d’humilité et tendre la main aux autres forces souverainistes qui émergent au Québec, autant les partis politiques que les nombreux mouvements populaires existants.

L’indépendance d’un peuple n’appartient pas à un parti politique. L’indépendance d’un peuple appartient au peuple, et ce n’est que par lui et avec lui que les dirigeants obtiendront toute la légitimité pour poursuivre la route du Québec vers sa pleine autonomie.

Le PQ doit reprendre son bâton du pèlerin et aller à la rencontre du peuple sans délai…C’est une question de survivance et d’authenticité, à défaut de quoi il est condamné à disparaître de l’échiquier politique québécois!

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Henri Marineau2032 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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3 commentaires

  • François Ricard Répondre

    10 avril 2014

    Un travail d'éducation
    L'idée de souveraineté et d'indépendance a véritablement connu ses meilleurs moments de 1969 à 1980; Parce que l'on en faisait la propagation en éduquant la population à son concept.
    René Lévesque l'a fait magistralement de 1969 à 1976. Après, il n'eut plus le temps de le faire.
    Pendant quelques années, Pierre Bourgault l'a fait. Puis un long silence.
    Il y a quatre ans, l'ABCD de la souveraineté, Aussant-Blanchet-Cloutier-Drainville, avait recommencé à faire cette éducation populaire de l'indépendance. Mme Marois a mis un holà à cette expérience qui, jusqu'à un certain point, contrecarrait les données de la gouvernance souverainiste. D'autant plus que Aussant et Drainville acquéraient une popularité qui portait ombrage à Mme Marois.

  • Nestor Turcotte Répondre

    9 avril 2014

    En 1974, lorsque le PQ a mis le référendum dans le programme officiel du parti, j'ai dit à un ami, sur le parquet du Congrès: le PQ vient de tuer le PQ. Dans 40 ans, l'indépendance ne sera pas faite et pire encore, le Parti de René Lévesque ne fera pas l'indépendance.
    Force est de constater que j'avais mauditement raison. Pour moi, le PQ est mort! Il faut inventer et créer avec les volontaires qui restent.
    Réinvestir un vieux Parti ? Non merci !
    Le maison n'est plus vendable. Il faur reconstruire autre chose et surtout, autrement.
    Pour ce faire, il faut un architecte qui attire le peuple sur le terrain où il veut ériger la nouvelle maison et des ouvriers qui se soucient moins de leur gloriole personnelle que des hommes et des femmes prêtes à sacrifier un carrière pour l'avancement de l'édification du nouveau logis.
    Je ne vois pas l'architecte parmi les prétendants. Y aura-t-il suffisamment d'ouvriers généreux pour rependre l'oeuvre à réaliser?

  • Pierre Cloutier Répondre

    9 avril 2014

    La première chose à faire M. Marineau et je vous invite à le faire c'est de mettre le mot "souveraineté" à la poubelle et pour toujours et le remplacer par le mot indépendance.
    Indépendance, monsieur Marineau
    Indépendance de la patrie, monsieur Marineau
    Et le poing en l'air, s'il le faut.
    Que les chieux restent chez eux.
    Pierre Cloutir