Ottawa verse 1,6 milliard de dollars pour redynamiser le secteur pétrolier et gazier

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La « péréquation » pour l'Alberta se trouve dans les subventions aux industries pétrolières

Le gouvernement fédéral prendra des mesures, mardi, pour aider l'industrie énergétique canadienne à atteindre de nouveaux marchés. L'annonce se fera en Alberta, mais les fonds qui s’éleveraient à 1,6 milliard de dollars seront disponibles pour toutes les compagnies pétrolières et gazières du pays.



Le ministre des Ressources naturelles, Amarjeet Sohi, et le ministre de la Diversification du commerce international, Jim Carr, dévoileront à Edmonton un ensemble de mesures pour venir en aide aux entreprises pétrolières et gazières.


Les sommes débloquées par le gouvernement fédéral seraient destinées, entre autres, à aider les entreprises du secteur à trouver des clients à l'extérieur des États-Unis, et à investir dans de nouvelles technologies propres.


La quasi totalité de pétrole qui n'est ni raffiné ni utilisé au Canada est exportée aux États-Unis. Tant qu'il n'y aura pas davantage de pipelines vers les côtes où des pétroliers pourraient ensuite expédier l'or noir à l'étranger, les producteurs de pétrole du Canada sont à la merci des Américains.


Bien que le prix du pétrole albertain ait légèrement rebondi après avoir provoqué une certaine panique alors qu'il s'échangeait à 11 $ à la fin du mois de novembre, il se négocie toujours entre 26 et 28 $, soit environ la moitié seulement de ce que les producteurs de pétrole du Texas obtiennent.


La différence coûte à l'économie canadienne environ 80 millions de dollars par jour, selon les gouvernements albertain et fédéral.


La première ministre albertaine Rachel Notley n'a pas caché ces dernières semaines son désir de voir Ottawa venir en aide à sa province pour l'achat de nouveaux wagons qui permettraient de déplacer chaque jour deux trains supplémentaires remplis de brut albertain hors de la province.


L'Alberta négocie déjà avec une tierce partie, dont le nom demeure secret, pour acheter des wagons, mais Ottawa n'a pas encore annoncé sa volonté de partager le coût de l'acquisition, et le gouvernement fédéral ne compte pas faire une annonce de la sorte mardi.


Plus tôt ce mois-ci, le ministre Sohi a demandé à l'Office national de l'énergie (ONE) d'examiner la capacité des pipelines existants afin de s'assurer qu'ils sont utilisés de la manière la plus efficace qui soit et de déterminer si des mesures à court terme pourraient permettre de maximiser la quantité de pétrole transportée par train.


Quelques jours plus tard, l'ONE a répondu au ministre des Ressources naturelles qu'il lui fournirait un rapport complet en février.


Le NPD fédéral outré


Le porte-parole du NPD en environnement, Alexandre Boulerice, a dénoncé « l’hypocrisie » de Justin Trudeau sur les changements climatiques que cette annonce, à son avis, vient illustrer.


« On a acheté le pipeline Trans Mountain avec l’argent du public, 4,5 milliards de dollars, sans compter l’expansion qui va coûter un 9 milliards de plus, et aujourd’hui, dénonce-t-il, le gouvernement annonce des mesures d’aide à l’industrie pétrolière et gazière, alors qu’on devrait investir dans les énergies renouvelables et les énergies propres ».



On vient encore prendre de l’argent public et l’investir dans une industrie dont il faut sortir le plus vite possible.


 Le député Alexandre Boulerice


« Le dernier rapport du GIEC nous dit qu’on a douze ans avant que le réchauffement de la planète et le dérèglement du climat soient irréversibles, et potentiellement catastrophiques, pour des millions de personnes. Alors, est-ce qu’on peut être sérieux? », lance-t-il à l’adresse des libéraux fédéraux.



Avec les informations de La Presse canadienne