D’entrée de jeu, j’aimerais offrir mes félicitations à Pauline Marois et au PQ qui, à la suite d’une campagne électorale saine et uniforme et un taux d’intentions de vote relativement stable dans les sondages, ont repris le pouvoir à l’Assemblée nationale après neuf ans d’absence.
Toutefois, les résultats du 4 septembre 2012 laissent présager des jours sombres au temple des élus comme le font foi certains titres que j’ai glanés ici et là dans les médias au lendemain du scrutin. À titre d’exemples, nous pouvons lire, à propos du gouvernement minoritaire péquiste que Pauline Marois aura « les mains liées », de la deuxième position du PLQ interprétée comme « une victoire morale », et des « mines déconfites » des caquistes qui se retrouvent relégués au rang de deuxième opposition officielle.
Par ailleurs, l’arrivée de Françoise David au Salon bleu ne peut qu’apporter un élément de fraîcheur et contribuera peut-être à favoriser l’éclosion d’une coalition des forces souverainistes et progressistes, étant donné la position minoritaire du PQ.
Enfin, compte tenu qu’Option nationale se retrouve sans voix à l’Assemblée nationale à cause de la défaite de Jean-Martin Aussant dans son comté, je ne peux qu’éprouver une amère déception. Néanmoins, comme l’exprimait le chef d’ON à ses militants réunis au Centre des arts populaires de Nicolet... « C’est loin d’être une défaite à plates coutures, et vous le dites si bien vous-mêmes : ce n’est qu’un début. Option nationale a sa place dans le paysage politique québécois…Je n’ai aucune inquiétude pour mon avenir et l’avenir du projet…On perd la tribune de l’Assemblée nationale. C’était incomparable et exceptionnel comme tribune, et c’est pour ça qu’on a travaillé très fort pour la garder. C’est juste un obstacle additionnel, mais ce n’est pas la fin du projet. »
De toute façon, si nous considérons objectivement l’infime temps de parole que les règlements de l’Assemblée nationale auraient accordé au seul député d’un tiers parti, nous devons admettre que le chef de ce parti pourra consacrer davantage de temps sur le terrain à consolider les bases de son parti et à mettre la table pour 2016.
En réalité, avec 1,9% des suffrages exprimés en faveur d’Option nationale [information officielle obtenue du bureau du Directeur général des élections le 5 septembre à 10h] , à savoir environ 2% des 3,7 millions d’électeurs qui se sont prévalus de leur droit de vote, soit 74% des 5 millions inscrits sur la liste électorale, ON récolte quelque 74 000 voix.
Si nous ajoutons à ce score relativement exceptionnel pour un parti qui n’a pas encore un an d’existence, l’adhésion de plus de 6000 membres, et la performance exceptionnelle de Catherine Dorion dans Taschereau qui reçoit un appui de 7% des électeurs, je considère que les résultats du scrutin du 4 septembre 2012 représente sans contredit une « victoire morale » pour Jean-Martin Aussant.
Henri Marineau
Québec
La "victoire morale" de Jean-Martin Aussant
Option nationale récolte 74 000 voix
"ON a sa place dans le paysage politique québécois" JMA
Tribune libre
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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3 commentaires
Archives de Vigile Répondre
5 septembre 2012Entièrement d'accord mais excusez-moi, j'ai du travail : une campagne électorale à préparer pour 2014...
Yves Rancourt Répondre
5 septembre 2012Monsieur Marineau,
Jean-Martin Aussant a fait la démonstration, au cours des derniers mois, qu'il est un excellent vendeur du projet d'indépendance du Québec, un projet néanmoins mal en point si l'on se fie aux résultats électoraux où les partis fédéralistes ont récolté près de 70 comtés et plus de 60% des votes. Au lieu de continuer â livrer bataille au PQ, monsieur Aussant devrait, j'avance cette idée bien humblement, transformer son parti en un mouvement de masse pour rassembler sous un même chapeau tous les souverainistes( peu importe leur parti politique). Il pourrait ainsi, s'il était capable de mobiliser des dizaines de milliers de personnes de toutes les régions et de toutes les couches sociales, avoir une influence marquée sur les programmes et orientations des partis souverainistes comme le PQ et contribuer à faire avancer le projet d'indépendance.
Salutations.
Archives de Vigile Répondre
5 septembre 2012"De toute façon, si nous considérons objectivement l’infime temps de parole que les règlements de l’Assemblée nationale auraient accordé au seul député d’un tiers parti, nous devons admettre que le chef de ce parti pourra consacrer davantage de temps sur le terrain à consolider les bases de son parti et à mettre la table pour 2016."
Vous avez bien raison.
Et puis le PLQ et la CAQ réunis ont trop d'avance sur le PQ pour qu'une alliance PQ-QS-ON ait pu constituer une majorité. (C'eut été de loin la conclusion la plus productive : PQ minoritaire mais formant un bloc majoritaire en s'alliant avec QS et ON, Marois aurait été contrainte à écouter très attentivement ces derniers, notamment sur la nécessité de faire de la pédagogie pour "vendre" la souveraineté aux québécois, façon ON.)
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ON a un avenir dans la mesure où il poursuit cette pédagogie pro-souveraineté qui à elle seule justifie sa présence dans le paysage politique québécois.
Il serait presque insensé qu'ON existe en tant que parti s'il n'était pas d'abord ce splendide laboratoire d'idées (un "think tank").
Grace à cette pédagogie et au réveil qui s'ensuivra, de plus en plus de citoyens feront entendre leurs voix auprès des élus du PQ, si bien qu'un jours ces derniers ne pourront plus camoufler leur couardise par des références à ce "moment opportun", toujours différé.
Le peuple sera prêt, le temps sera venu.