ENTRETIEN - RACINES CHRÉTIENNES DE LA FRANCE

«On se sert de la laïcité pour tenter de gommer ce qu'est la France»

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Au Québec, on se sert de la laïcité pour tenter de gommer nos racines catholiques

Après la décision du Conseil d’État qui a ordonné que soit enlevée la croix qui figure sur la statue de Jean-Paul II à Ploërmel dans le Morbihan, Nadine Morano a décidé de lancer une pétition pour que les racines chrétiennes de la France soient inscrites dans la Constitution. La députée européenne s’en explique au micro de Boulevard Voltaire. Sans langue de bois…


Nadine Morano, vous avez mis en ligne une pétition demandant que les racines chrétiennes de la France soient inscrites dans la Constitution. Pourquoi avoir lancé cette pétition ?


C’était une proposition que j’avais faite lors de ma candidature pour la primaire de notre famille politique au moment de l’élection présidentielle.

Je pense que nous sommes arrivés à une étape où il faut affirmer notre culture. Je ne vous parle pas de religion mais de culture.

Inscrire les racines chrétiennes de la France à l’article 1 de notre Constitution permettrait de compléter le fait que notre République est laïque.

Je crois que nous avons à en finir avec ces débats qui attaquent en permanence notre culture.


On l’a vu avec ce qui s’est passé à Ploërmel. On dépasse les bornes ! J’entends bien que l’article 28 de la loi sur la laïcité de 1905 ne permet pas les signes religieux dans les espaces publics.

Or, là, il s’agit d’une œuvre d’art qui a été offerte et qui est conforme à la culture de notre pays.

Cette interprétation de la loi nous oblige aujourd’hui à agir. Inscrire la culture dans notre Constitution fera qu’elle sera supérieure à toute loi. On ne pourra donc plus avoir une interprétation à géométrie variable de la loi de 1905, comme c’est trop souvent le cas.


Ce fut le cas avec les crèches. Des arrêts ont été rendus disant que les crèches sont permises, d’autres qu’elles sont interdites. Il s’agit là de notre culture.

Sur la statue de Jean-Paul II, vouloir enlever une partie d’une œuvre d’art qui a été offerte à cette commune, à savoir lui ôter l’arche surplombée d’une croix, dans un pays aux racines chrétiennes me semble totalement hallucinant.

Cette croix au-dessus de Jean-Paul II, c’est d’abord l’expression culturelle de ce que représente la France, c’est-à-dire la fille aînée de l’Église.


Considérez-vous que ces racines sont clairement menacées aujourd’hui ?


Je pense évidemment qu’elles sont menacées.

Il n’y a pas que nos racines qui sont menacées, c’est notre culture, tout simplement.

On voudrait piétiner et effacer notre culture.

On se sert de la laïcité pour tenter de gommer ce qu’est la France. C’est ce que je ne veux pas laisser faire, c’est terrible.

On a toujours eu cette loi sur la laïcité et tout se passait bien jusqu’à 1989. On pouvait vivre la séparation de l’Église et de l’État sans qu’on vienne piétiner nos racines chrétiennes. À l’école, on faisait le sapin de Noël tous ensemble. Au moment de Pâques, les gamins, dont j’étais d’ailleurs, peignaient des œufs de Pâques à l’école en travaux manuels. Vous vous voyez, aujourd’hui, faire le sapin de Noël tous ensemble dans une école publique ? On vous brandit tout de suite la loi sur la laïcité.


Quand j’étais gamine, la loi sur la laïcité existait déjà ! Pourtant, on vivait tous en harmonie. On ne vit plus en harmonie aujourd’hui parce que ceux qui veulent effacer nos racines chrétiennes brandissent la loi sur la laïcité. On est en train de vouloir gommer notre culture.

Ainsi, on veut servir une cause qui est le développement de l’islam radical qu’on est incapable de combattre.


Vous avez souvent percé, dans l’actualité, avec des phrases chocs et des buzz. Selon vous, pour plaire aux électeurs, faut-il déplaire aux médias ?


Je ne supporte plus ces journalistes. Je suis atterrée par cette médiocrité.

Je ne me reconnais pas dans cette démarche du buzz qu’ils me prêtent et prêtent d’ailleurs à de nombreux responsables politiques.

Je bénéficie du statut de l’élection.

Je suis élue, je suis parlementaire européen et j’ai le droit de parler, que ça leur plaise ou pas. Nous sommes dans un pays de liberté d’expression où chacun peut avoir son analyse. Mon analyse est celle-ci. Je vois qu’elle est souvent tournée en dérision par les médias qui disent que j’ai une grande gueule, que je suis ci ou ça et que je cherche le buzz.

Non, c’est ce que je crois profondément ! Je me moque que cela puisse les déranger !

Entre les médias et les humoristes, je peux vous dire qu’en France, nous sommes mal barrés.