par Jacques Fournier, organisateur communautaire retraité
Extraits d’un mémoire présenté par les Aînés pour la souveraineté aux États généraux sur la souveraineté du Québec le 20 octobre 2012.
Les Aînés-es pour la souveraineté, groupe qui existe depuis près de deux ans, ont pour objectifs de promouvoir la souveraineté du Québec en favorisant les échanges entre les aînés et les aînées du Québec à ce sujet et d’appuyer le Conseil de la souveraineté dans la promotion de la souveraineté. Notre groupe est politique mais non partisan. Nous sommes membres du regroupement large Cap sur l’indépendance qui réunit 23 organismes indépendantistes.
Nous sommes des militants. Nous ne sommes pas tellement de la tendance club de l’âge d’or. Nous sommes plutôt dans le style des Aînés contre la hausse (des droits de scolarité), aussi appelés Têtes blanches, carrés rouges. Nous sommes de ceux et celles qui ont beaucoup marché au printemps dernier. (...)
Le résultat des élections du 4 septembre nous rappelle ces propos du grand écrivain tchèque Milan Kundera dans Les Testaments trahis : “Les petites nations. Ce concept n’est pas quantitatif; il désigne une situation, un destin: les petites nations ne connaissent pas la sensation heureuse d’être là depuis toujours et à jamais; elles sont toutes passées, à tel ou tel moment de leur histoire, par l’antichambre de la mort; toujours confrontées à l’arrogante ignorance des grands, elles voient leur existence perpétuellement menacée ou mise en question; car leur existence est question”.
D’une élection à l’autre, nous ne savons pas si pourront être mis en place des mécanismes qui favoriseront le maintien, l’épanouissement et l’empowerment (la responsabilisation, l’augmentation de l’autonomie) de notre nation. Comme peuple, nous sommes habitué à être piqué de banderilles par l’histoire et par la géographie, et à toujours nous remettre sur nos pieds, comme un petit taureau tenace et invaincu. Mais tant que les corridas ne seront pas interdites, quelle dépense constante d’énergie ! (...)
Notre projet de souveraineté fait en sorte que les Québécois et les Québécoises sont autre chose que des petits bouchons de liège ballottés sans but sur des flots incontrôlables. Notre projet de souveraineté nous structure, nous donne de la cohésion, du sens et remplit le vide politique ambiant. Notre projet de souveraineté intègre, dynamise et canalise autant des éléments anciens comme la recherche de solidarité et d’égalité sociale, que des courants neufs comme l’altermondialisme et la lutte pour l’environnement. Notre projet de souveraineté et les autres courants novateurs agissent comme des catalyseurs mutuels, décuplant leurs potentiels respectifs de transformation. Plusieurs projets de société pourront être dynamisés par l’accession à la souveraineté et les élections ultérieures sauront arbitrer les nouveaux choix de façon démocratique.
Nous sommes désireux d’oeuvrer, comme d’autres peuples et chacun dans son contexte historique particulier, à la construction d’un foyer national. Le Québec est une cathédrale. C’est pourquoi il est long à bâtir. Il faut faire en sorte que la lenteur de la gestation de la souveraineté nous angoisse de moins en moins. Le professeur de philosophie Michel Seymour, ancien président des Intellectuels pour la souveraineté, disait, dans la revue l’Action nationale d’octobre 2012 : « Les grands projets s’inscrivent dans une trame politique lente ».
Les gens d’affaires, du moins plusieurs d’entre eux, sont aujourd’hui à la recherche de profits immédiats et rapides. Chaque décision est dictée par le désir de rendements hâtifs, peu importent les dommages à l’environnement et les pertes d’emploi. Éthiquement, on se doit d’être à contre-courant de cette mentalité, génératrice de surconsommation et de mise en place d’une société du tout-jetable. L’action à long terme doit prendre plus d’importance, les décisions dictées par le court terme causent trop de dommages.
De même, on ne naît pas citoyen, on le devient.
Oui, la souveraineté est un projet urgent mais bienvenue à celles et ceux qui veulent prendre le temps de faire « de la belle ouvrage » et qui veulent laisser quelque chose de durable à leurs enfants, à leurs petits-enfants (après tout, nous sommes un groupe d’aînés) et à tous les enfants du monde.
Texte intégral sur
http://www.chronijacques.qc.ca/2012/10/memoire-des-aines/
On ne naît pas citoyen, on le devient
Tribune libre
Jacques Fournier98 articles
Organisateur communautaire dans le réseau de la santé et des services sociaux
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
22 octobre 2012J'ai déjà suggéré qu'on remettre le titre de citoyen en vigueur. Pourquoi? Parce que dans notre société, on ne valorise que l'instruction et l'éducation est mise complètement de côté lorsqu'on choisit des individus pour occuper des postes qui comportent des responsabilités.
On peut être instruit, riche et n'avoir aucune éducation.
Comme on ne peut pas juger l'éducation avec un diplôme, cela ne peut se faire qu'avec le temps.
L'éducation se juge selon la conduite d'une personne. Or je propose qu'on donne le titre de citoyen qui donne droit à des privilèges avec des devoirs et des responsabilités et si une personne agit mal, on lui enlève son titre selon un système de points de démérites.
N'était pas citoyen qui voulait dans le temps des romains, il y avait des conditions et il fallait mériter le titre.
Aujourd'hui, le titre est sans valeur, il est temps de lui redonner un sens et c'est ce que je propose. Voir: Titre de citoyen dans projetsdeloi.com
Archives de Vigile Répondre
21 octobre 2012Indépendance et démocratie exemplaire. Tel devrait être l'objectif de tout citoyen québécois qui se respecte.
Indépendance, bien sûr,en autant que l'on accepte d'abord d'en prononcer le mot et non pas cette "chouveraineté ronronnante et mollassonne" qu'une caste de petits politiciens professionnels provinciaux n'arrêtent pas de nous marmonner comme un vieux mantra usé pour cacher leur manque de volonté et de courage politique.
Démocratie exemplaire ensuite qui permettrait aux citoyens de vivre dans une véritable démocratie où ils seraient plus que des électeurs qui choisissent leurs maîtres à tous les 4 ans et qui subissent durant cette période l'hégémonie d'un petit groupe de personnes dont l'objectif prioritaire est de se faire élire et réélire et qui les conduit inévitablement à choisir leurs intérêts personnels au détriment de l'intérêt collectif.
Démocratie directe par les référendums d'initiative populaire,(législatifs, abrogatoires, révocatoires et constitutionnels) démocratie participative au niveau local, régional et national, dont une Chambre citoyenne tirée au sort avec des mandats courts et non renouvelables. Voilà les caractéristiques d'une démocratie exemplaire et non pas de cette démocratie d'apparence qu'est notre système de gouvernement représentatif qui est plus une oligarchie et une ploutocratie honnie de tous, qu'une véritable démocratie.
Cette fausse démocratie n'engendre que mépris, cynisme et indifférence, sauf évidemment pour les moutons confinés au rôle de spectateurs impuissants ou de fafans finis et infantiles.
Cette fausse démocratie infantilise ses citoyens au lieu de développer leur sens du devoir et de l'engagement à l'endroit de la "Res publica".
Pierre Cloutier