Nuland à Athènes : menace de coup d’État à Athènes ?

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La couleur des choses à venir

Le référendum passe, la fièvre retombe. Beaucoup de bruit pour rien ? Pas tout à fait.


Victoria Nuland, diplomate américaine, sa besogne faite en Ukraine, est partie à Athènes pour continuer sa mission civilisatrice et empêcher la Grèce de tomber entre les mains du populisme ! Plus important : il faut empêcher ce membre de l’OTAN de tomber entre les mains des BRICS. La présence de Tsípras à Moscou le 9 mai dernier avait été mal vécue à Washington. On peut supposer que Tsípras et son gouvernement de galopins pourraient connaître un sort tragique qui ne devrait rien à Sophocle et tout à Kennedy !


Dans son livre sur le Minotaure global, le très rebelle et « habile » (comme dit Homère d’Ulysse) Yánis Varoufákis évoque quatre fois la guerre civile grecque ; et il rappelle que ce sont les Britanniques, fidèles à la guerre sale que Churchill avait lancée partout (bombardements de civils, Scandinavie, Yougoslavie, Grèce, etc.), qui sont à l’origine de cette guerre, bientôt relayés par Truman et sa doctrine des coups tordus. Varoufákis ajoute en passant que les bombardements américains dépeuplèrent la montagne de tous les résistants au nazisme.


Aujourd’hui, une guerre civile grecque créée comme la guerre civile en Ukraine servirait bien les intérêts « globalitaires » (Paul Virilio).


Nous avons vu la diabolisation du gouvernement Tsípras, le terrorisme dont a parlé aussi Varoufíkis. Le camp du « non », qui a balayé le camp du « oui », était donné à 50 %. Pour la presse espagnole, par exemple, la Grèce était affamée, prise en otage par son gouvernement gauchiste. On est comme toujours en global délire, et le délire qui frappe la Grèce sera le délire qui frappera la France si le Front national arrive au pouvoir. Je l’ai écrit il y a un an : il y aura une demande comminatoire et systémique de démission ou de soumission, car on ne badine pas avec les agents impériaux et les usuriers du FMI.


Toujours dans son livre sur le Minotaure, Varoufákis écrit que « les deux piliers du Minotaure américain » sont les puissances vaincues, l’Allemagne et le Japon, dont on sait aujourd’hui qu’elles serviront de porte-avions sacrificatoires dans la guerre nucléaire que l’OTAN prépare contre la Russie et contre la Chine. L’Europe et l’euro ont été organisés autour de l’Allemagne qui dirige ce « Lebensraum » germano-américain (ou Euroland) qui maintient la France, par exemple, dans une inféodation absolue même si, pour reprendre l’expression de Dominique Jamet, nous servons de pédalo à côté du porte-avions.


Pour donner du courage aux démocrates européens, je terminerai par le bon Xénophon et l’Anabase (livre I, chapitre 3) :


Ceux qui, dans les combats, cherchent à sauver leur vie, périssent presque toujours d’une mort lâche et honteuse, tandis que ceux qui savent que la mort est commune et inévitable à tous les hommes, et qui combattent pour mourir avec honneur, parviennent souvent, je le vois, à la vieillesse, et, tant qu’ils vivent, n’en sont que plus heureux.



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