De Gaulle face à la mondialisation américaine

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De Gaulle et le sens absolu de l'histoire et des réalités géopolitiques

Dans ses Mémoires de guerre, le Général entrevoit et dénonce la mondialisation, le déclin de l’Europe, le choc du bouleversement tiers-mondiste, la mort du vieil Etat-nation, l’agonie à la sauce US à laquelle nos élites ont depuis pris une grande part.


 C’est d’ailleurs pour cela que le Général de Gaulle ne cessait de vouloir se rapprocher de la Russie, fût-elle dirigée par le Maréchal Staline.


Il explique en effet que la menace c’est Roosevelt. Le futur ordre mondial sera basé sur le dollar, la fin des frontières, et sur la base américaine. Roosevelt, caricature de cette élite hostile, lui énonce en ricanant que la race blanche est dans une situation critique en Asie (et aujourd’hui chez elle) !


Roosevelt sait qu’il a gagné le monde grâce à cette inutile guerre européenne qu’il a contribué à déclencher au moment de Munich. Voici ce qu’écrit le Général…


« Dès lors que l’Amérique faisait la guerre, Roosevelt entendait que la paix fût la paix américaine, qu’il lui appartînt à lui-même d’en dicter l’organisation, que les États balayés par l’épreuve fussent soumis à son jugement, qu’en particulier la France l’eût pour sauveur et pour arbitre. »


Puis De Gaulle dénonce l’instinct dominateur :


« Les États-Unis, admirant leurs propres ressources, sentant que leur dynamisme ne trouvait plus au-dedans d’eux-mêmes une assez large carrière, voulant aider ceux qui, dans l’univers, sont misérables ou asservis, cédaient à leur tour au penchant de l’intervention où s’enrobait l’instinct dominateur. »


Cet instinct aboutira à la fin de notre indépendance :


« Cependant, devant l’énormité des ressources américaines et l’ambition qu’avait Roosevelt de faire la loi et de dire le droit dans le monde, je sentais que l’indépendance était bel et bien en cause. »


Quand il rencontre Roosevelt à Washington (ce dernier a le toupet de lui faire remettre une photo dédicacée), le Général fait part de son inquiétude devant l’interventionnisme US :


« En tenant l’Europe de l’Ouest pour secondaire, ne va-t-il pas affaiblir la cause qu’il entend servir : celle de la civilisation ?… Sa conception me paraît grandiose, autant qu’inquiétante pour l’Europe et pour la France (…) Passant d’un extrême à l’autre, c’est un système permanent d’intervention qu’il entend instituer de par la loi internationale. »


Et en évoquant le futur état de guerre (« guerre perpétuelle pour paix perpétuelle »), notre Général ne plait pas à toute la maréchaussée… Il rappelle au passage que pour Roosevelt « Alger peut-être, n’était pas la France » (l’Afrique Nord pour Washington n’est déjà plus la France en 1942), expliquant pourquoi il est fascisé par la presse aux ordres : « mon entourage, noyauté de fascistes et de cagoulards, me pousserait à instituer en France, lors de la libération, un pouvoir personnel absolu ! »


Terminons par une expression étonnante d’actualité : « la malfaisance des puissances anglo-saxonnes, s’appuyant sur l’inconsistance de notre régime… »


Nicolas Bonnal



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