Nous ne pouvons nous permettre ni le luxe ni le loisir de recommencer à zéro

à l'intention de M. Nestor Turcotte

Tribune libre

Vous me permettrez ceci j'espère, M. Turcotte, disons par empathie pour mon plaisir de la victoire d'hier du PQ dans ces beaux Kamouraska et Témiscouata que, j'en suis certaine, vous connaissez et aimez autant que moi. Et dont le réveil doit aussi vous enchanter.
Je me doute bien que j’ai peu de chances de vous amener à changer d’avis en ce qui concerne le PQ et le leadership de Pauline Marois. De fait, j’y crois si peu que, de façon générale, je lis vos billets mais je ne les commente pas, malgré mes réactions épidermiques. Pourtant, "aussi longtemps que l’on n’a pas essayé..." me disait ma mère.
Je vais donc essayer.
Mais d’abord, j’aimerais vous poser deux questions. La première c’est: comment il se fait que, lorsque vous parlez de Pauline Marois ou du PQ, votre plume semble directement trempée dans le fiel. Je ne vous le reproche pas en ce moment, croyez-moi bien, puisque je vise à vous toucher mais j’aimerais comprendre. La deuxième, c’est plutôt une demande : de nous exposer clairement ici le scénario que vous préconisez pour que nous arrivions à faire cette indépendance et installer cette souveraineté de notre pays que nous souhaitons tous ici, sur Vigile. Voilà ce qui nous y rassemble. Quelle route? Quel véhicule? Quel conducteur?
Je ne cesse de me demander quels sont ces scénarios qu’imaginent tous ceux qui s’opposent à utiliser le seul parti qui puisse l’être dans une perspective réaliste, à ce moment-ci et dans les circonstances actuelles, pour mener le projet à sa fin. Pour ma part, j’ai beau me « creuser les méninges » comme auraient dit si joliment vos ancêtres et les miens, je ne vois pas.
J’écoute, j’observe, je vois et j’entends... La route? Laquelle sinon politique? Insurrection? Politique: une élection, un référendum ? Ce sont au mieux des boussoles ou des panneaux indicateurs. Le véhicule: sinon le PQ, lequel? QS? Pi? Comme conducteurs, on parle de Gilles Duceppe, D’Amir Khadir, voire de Pierre Curzi et de Bernard Drainville, tous ces hommes avec qui, soi-disant, le défi de l’indépendance serait propulsé à son résultat final « en criant ciseaux » et que la population suivrait comme le peuple juif a suivi Moïse pour la sortie d’Égypte et l’entrée, sans lui, en Terre promise.
Je n’y crois pas! Et vous? Non plus, je pense. Alors... Savez-vous quel est selon moi l’atout majeur de Pauline Marois pour la « suite des choses »? Le fait qu’elle ait été passée au crible. Tous et toutes et chacunE de nous, et la population en général, et bientôt en particulier, connaissent et connaîtront ses moindres faiblesses, ses défauts, ses erreurs, ses tics... « Comme si on l’avait tricotée ", tellement elle est, depuis son arrivée à la chefferie, la cible de ses ennemiEs, de ses amiEs, de ses alliéEs, des journalistes... Et elle résiste. Et elle y gagne du poil de la bête et même de l’humour. Le moment venu, il ne nous restera plus, comme peuple, qu’à découvrir un à un ses atouts, ses talents, ses bons coups. Et c’est déjà en train de se faire, petit à petit.
Ce qui, admettez-le, ne serait pas le cas de ceux que j'ai nommés. Je ne parle pas de François Legault; il ne parle plus d'Indépendance et il ne parle pas, point, pour l'instant.
Quant à Gilles Duceppe, malgré tout le respect que j’ai pour lui et pour la tâche qu'il accomplit, sa position au Canada l’avantage dans l'imaginaire des gens. Mais diriger le Québec , même seulement comme Premier Ministre, n’aurait aucune commune mesure avec le fait d’être notre délégué défensif en territoire étranger.
Pour chacun de ceux que j'ai nommé, donc, il nous resterait à découvrir leurs limites. Pouvez-vous, sincèrement, à ce stade-ci, imaginer Pierre Curzi ou Bernard Drainville comme Premier Ministre du Québec ou comme Président de la République? Ou même Amir Khadir? Pas moi. Dans les trois cas, je n'y arrive pas. Non par manque d’estime ou de respect pour chacun d’eux. Mais par instinct de réalisme. Pas plausible. Alors que Pauline Marois est, "depuis belle lurette", en train de se forger à la dure pour diriger un pays.
Monsieur Turcotte, nous avons en commun le Québec en général, et la Gaspésie en particulier. J'en suis. Promettez-moi de réfléchir à mes propos. Ou sinon, si vous vous y refusez, de m’illustrer clairement vos alternatives. Nous ne pouvons nous permettre ni le luxe ni le loisir de recommencer à zéro. Et, si j’en juge par votre chevelure, nous n’avons, ni vous ni moi, le temps d’attendre encore longtemps. L'État, la langue et la culture non plus.
Cordialement.


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26 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    2 décembre 2010

    Le débat se trouve peut-être plus haut encore Mme Hébert. Il concerne peut-être la raison d'être de cette indépendance. Pour le premier RIN, elle devait servir la nation canadienne-française, or qu'en est-il aujourd'hui? Qui donc l'indépendantisme/souverainisme/péquisme aura-t-il servi?
    RCdB

  • Nicole Hébert Répondre

    2 décembre 2010

    Mais j'y pense, M. Verrier,à moins que VOUS, vous ne la souhaitiez pas, l'indépendance ou n'y croyiez plus ou pas, comme les Bouchard, Legault, Facal... Ce serait une explication. Est-ce la bonne? Sinon, où logez-vous?

  • Nicole Hébert Répondre

    1 décembre 2010

    @ Gilles Verrier,
    "L’avenir est bouché et le temps presse. À vous maintenant de nous dire comment vous allez faire l’indépendance ?"
    Non, M. Verrier. À VOUS de nous dire comment VOUS comptez la faire, cette Indépendance! Mouillez-vous! Vraiment surprenant cette constante absence de réponse à cette question. Vous me faites penser en cela à Jean Charest qui retourne toujours le miroir à Pauline. Pour moi, peut-être que je me trompe, mais j'ai choisi mon camp pour collaborer à la faire, cette indépendance et je ne partage pas votre point de vue sur la froideur et le provincialisme du PQ. Mais je n'ai encore jamais saisi quel est le vôtre de camp. Car, sauf si l'on se contente d'observer, de commenter et d'attendre, il en faut un, non? Et si vous l'avez choisi, présentez-nous cette alternative. Et si elle semble vraiment plus incarnée et efficace, peut-être réviserons-nous nos choix!

  • Jean-Louis Pérez-Martel Répondre

    1 décembre 2010

    Le Parti Québécois face aux antinationalistes, dénigreurs et négationnistes
    Pourquoi le PQ, faisant le vrai travail centré dans son renouveau projet nationaliste, tel que nous pouvons le constater chaque jour, va gagner les prochaines élections générales avec 85 députés et, par cette force politique à l’Assemblée Nationale, réussir à réaliser l’indépendance du Québec.
    Voici un exemple, parmi tant d’autres, de ce travail remarquable de nationalisme radical défendant les intérêts généraux contre ceux des oligopoles qui financent impunément le PLQ du mercenaire politique JJC :
    [ Quatre sociétés de génie conseil ont obtenu en consortium un contrat de 300 millions $ d'Hydro-Québec, sans aucun appel d'offres, selon le Parti québécois.
    (…)
    Le PQ n'hésite pas à parler de «collusion». «C'est la nouvelle façon de faire de la collusion et d'abattre la concurrence. Au lieu de faire ça de façon secrète, ils le font maintenant de façon ouverte. Ils se présentent en consortium et négocient directement sans appels d'offres. On pense que les coûts sont beaucoup plus élevés», a accusé Sylvain Simard, porte-parole de l'opposition officielle pour le Conseil du trésor.
    (…)
    En point de presse mardi, Mme Normandeau et M. Laporte ont dit que le projet Eastmain-1A-Sarcelle-Rupert coûterait «environ 200 millions de dollars» de moins que les 5 milliards prévus. En fait, le coût initial du projet était de 4 milliards de dollars. Hydro-Québec l'avait révisé à 5 milliards en 2007. ]
    JLP
    -..-..-..-..-..-..-..-..-..-
    Pour plus d’information, consulter l’article intitulé La «collusion» pratiquée à Hydro-Québec, dénonce le PQ
    http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201012/01/01-4348199-la-collusion-pratiquee-a-hydro-quebec-denonce-le-pq.php

  • Gilles Verrier Répondre

    1 décembre 2010

    @ Nicole
    Pour tenter de répondre à votre question, je dirais que le PQ n'est pas «charnellement» indépendantiste. L'indépendance ne le fait pas vibrer, l'indépendance c'est un projet, un dossier, gardé à bonne distance des tripes. Ce qui fait vibrer les péquistes, vous le savez aussi bien que moi, c'est la lutte pour le pouvoir provincial. La lutte contre Charest procure de belles joutes pleines d'excitations, la troupe péquiste avance avec fébrilité pour remplacer un parti provincial par l'autre. Mais la lutte pour changer de régime politique : RIEN.
    Pour plus de détails, allez relire Nic Payne, dont les exemples sont très pertinents. Je partage largement son point de vue. Il se demande et je me demande avec grand étonnement comment il se fait que les solutions / approches / possibilités indépendantistes ne sont jamais débattues à l'Assemblée nationale et partout sur la place publique pour combattre les libéraux ? Pourquoi toujours cette dissimulation de l'indépendance ? Pourquoi toujours et seulement de plates solutions DANS le régime ?
    Il y a quelque chose de pas normal là-dedans. Trop d'infiltration fédérale jamais combattue depuis trop d'années ? Parti mou, vaguement souverainiste, auquel viennent se coller les arrivistes, les opportunistes de tout poil qui ne sont souverainistes que par intérêt... Des membres peu politisés et très fidèles qui vivent dans le déni de la réalité, qui se nourrissent de chimères. Quoi d'autre ?
    Je me dis que si le PQ était composé d'indépendantistes, ça se saurait. Il n'y a personne là, à la direction, qui se prépare à renverser le régime fédéral. Toute la préparation va pour la gouvernance de la province. Aucune ferveur, aucune chaleur, aucun audace contre l'ordre fédéral ne sort jamais de ce parti qui semble mort. Même pas capable de réunir le peu de courage qu'il faudrait pour rendre à Yves Michaud son honneur bafoué. Et vous me demandez de croire que c'est ce parti qui nous rapproche de l'indépendance. Mais, Madame Nicole, de qui vous moquez-vous ?
    Nicole, je vous sens fébrile parce que le PQ a pris Kamouraska. Vous serez d'un enthousiasme débordant quand Pauline Marois prendra le pouvoir. La lutte contre Charest aura abouti et ce sera une grande Victoire avec un grand V. Le Québec sera libéré des libéraux. Le PQ exultera au grand complet et se mettra aux affaires de la province, conformément à tout ce qu'il aura dit et défendu pendant ses années dans l'opposition. Il fera ce pour quoi il s'est si minutieusement préparé.
    Mais alors, l'indépendance subitement ? La crise ? La fiévreuse indignation populaire ? Le grand soir ? Le référendum ? Ce sont là la panoplie des douces chimères entretenues pour garder la clientèle sous le charme, dans une espérance béate; une clientèle qui ne demande, semble-t-il, qu'à consommer du rêve. En quarante ans de péquisme, vous le savez aussi bien que moi, le souverainisme a servi le provincialisme et pas l'inverse. L'histoire qui se répète deux fois c'est un drame, mais la troisième fois c'est une farce.
    Je pourrais continuer mais je me suis déjà trop longuement exprimé sur la question. Je sens le Québec doublement prisonnier, prisonnier du fédéralisme et prisonnier du PQ. L'avenir est bouché et le temps presse. À vous maintenant de nous dire comment vous allez faire l'indépendance ?
    GV

  • Nicole Hébert Répondre

    1 décembre 2010

    @ M. Payne,
    Étant donnée l'"enfilade" ici, comme vous dites, je vous réponds dans un nouveau titre: Confidences ouvertes à M. Payne!

  • Archives de Vigile Répondre

    1 décembre 2010


    Re-bonjour Mme Hébert, bonjour aux autres commentateurs,
    En toute objectivité, cette enfilade montre un clivage spectaculaire : D'un côté, des arguments, de l'autre des épithètes.
    Me voilà drastique, l'autre, anti-PQ, et un autre encore a des motifs inavoués. Fort bien. Mais encore ?
    Quant à moi, je respecte les divers points-de-vue, mais encore faut-il qu'ils soient exposés.
    J'ai pris le temps de vous répondre en m'imaginant avec plaisir que nous allions discuter. Que voulez-vous, j'aime le débat, mettre des idées à l'épreuve.
    Manifestement, ce n'est pas ici que les miennes le sont jusqu'à maintenant. J'aurais aimé savoir, par exemple, comment vous pensez qu'on peut faire l'indépendance selon la proposition péquiste actuelle. À moins que vous ne pensiez que l'indépendance ne soit pas faisable ? Il n'y a pas de honte à ça, des gens comme Bouchard, Facal et Drainville le disent tout haut, et on peut légitimement penser que c'est aussi ce que dit implicitement la proposition du PQ.
    Où est le caractère drastique dans mon propos ? Quand on n'est pas dans la chorale péquiste, on est nécessairement drastique ?
    Vous pouvez me trouver tous les qualificatifs que vous voudrez, mais si vous n'argumentez pas, qu'est-ce que ça vaut ?
    N.P.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 décembre 2010

    Mme Hébert
    Ma mère disait ne perd pas ton temps avec des gens qui n'en valent pas la peine. La perception que ce monsieur a de Mme Marois est le fruit de ses propres exigences basées sur sa culture du passé tandis que nous nous nous dirigeons vers l'avenir.
    Les récriminations de cette personne ne représentent pas une vérité en soi et ne sont pas un gage de vérités. C'est dans ce sens que je dis qu'il ne faut pas perdre son temps.
    Mettons nos énergies au service de Mme Marois plutôt que de nous éparpiller dans tous les sens. C'est à elle et au PQ qu'il faut accorder notre temps. La permanence du PQ dans le temps est plus forte que les dires de tous et chacun, parce que la permanence c'est ce qui nous permet d'organiser notre existence et de lui donner du sens; bien sur à condition que cette permanence demeure honnêtement bien implantée. Mme Marois est dans la lignée de cette permanence.
    "Vous pouvez tromper quelques personnes tout le temps. Vous pouvez tromper tout le monde un certain temps. Mais vous ne pouvez tromper tout le monde tout le temps." Abraham Lincoln

  • Archives de Vigile Répondre

    1 décembre 2010

    Que de courage Mme Hébert!
    Ce Monsieur Turcotte est une cause désespérée. Quel que soit la logique argumentaire, il dérape, retourne la réalité comme une chemise. J'ai déjà eu maille avec lui...
    La vision de ce monsieur tient de la vérité révélée; il n'a pas un plan caché, il a un évangile où tout est péché. Nulle stratégie chez lui, tout au plus une hargne presque infantile, sinon sénile, pour toute figure d'un pouvoir qui ne réponde pas à son crédo.
    Cela en est, ou pitoyable ou caricatural, tant le grand justicier qu'il s'imagine, distribue les sentences autour de lui. Si le groupe GESCA l'a publié avec ostentation, c'est qu'il est l'exemple même du colonisé frustré, cette droite plus à droite que tout pape, précisément au service de ce groupe de presses réactionnaires qui pratiquent le conditionnement politique des québécois depuis trop longtemps...
    Vous perdez votre temps avec lui, mais que j'aimerais y assister moi aussi, vous entendre et en profiter pour vous dire toute mon admiration.
    Gaëtan Dostie

  • Nicole Hébert Répondre

    1 décembre 2010

    @ M.Turcotte,
    Votre proposition, les commentaires qui ont été faits ici, ainsi que le contexte, m'amènent à nourrir un projet dans le cadre duquel votre contribution pourrait s'inscrire. J'aimerais donc que vous communiquiez avec moi pour en vérifier la faisabilité avec vous. Je ne sais si vous pouvez le faire à partir de la page d'auteur mais sinon j'autorise M. Frappier à vous donner mon courriel. Le plus tôt sera le mieux.
    @ M. Payne,
    J'apprécie vos débuts de réponse. C'est vrai, votre ton n'est pas fielleux bien que, pourrait-on dire, le plus souvent drastique ou plutôt sans réplique à l'égard du PQ et de sa chef. Mais ce que vous apportez m'éclaire et je me demande pourquoi vous ne défendez pas ces idées à l'intérieur du Parti, avant le Congrès d'Avril. Contrairement à ce qui s'écrit ici, je crois que Mme Marois - et la majorité des membres du PQ - est démocrate; convenons entre nous que ce n'est pas là une qualité ni un exercice faciles à atteindre ni à exercer. Si vous identifiez ou retracez des endroits sur Vigile où je peux approfondir clairement le développement de ce scénario d'accès à la Souveraineté privilégié par vous, j'apprécierais qu'on me l'indique.
    @ M.Verrier,
    Même chose. J'ai compris depuis longtemps à vous lire ici que vous êtes anti-PQ. C'est clair comme de l'eau de roche. Alors, même chose: si vous pouvez m'indiquer où sur Vigile - ou ailleurs - je peux prendre connaissance de vos propositions, je les consulterai avec joie car il y a de vos réflexions par ailleurs qui me semblent empreintes de sagesse alors, je me dis que votre pensée devrait être limpide sur le chemin à suivre, le véhicule et les pilotes. Quant aux références excrémentielles concernant le PQ, que vous n'êtes pas seul à utiliser, on s'en passerait car quel que soit votre jugement final, si vous êtes honnête, vous reconnaîtrez qu'il n'y a pas là que de la m..., de l'erreur et/ou de la trahison.
    Le programme proposé par Mme Marois, je le connais et je crois le comprendre. J'ose miser dessus en sachant qu'il sera bonifié en avril si les délégués y participent de bonne foi et non dans l'intention de détruire ou de déloger la cheffe.
    @ M. Gignac, nous n'avons franchement pas la même lecture de la victoire de lundi dans Kam-Témis. Tant pis; je vous laisse la vôtre. Et je repose pour vous mes questions: votre scénario et votre stratégie pour faire cette Indépendance, quels sont-ils? Où, qui ? quand, comment, pourquoi?
    Solidairement quand même, je l'espère

  • Nestor Turcotte Répondre

    1 décembre 2010


    N'ayant crainte: je n'ai aucun agenda, comme vous le dites dans vos propos. On a encore le droit d'exprimer des idées, je l'espère au Québec.
    Je persiste à croire que le PQ s'amuse avec les nerfs des électeurs.
    Faisons un retour.
    René Lévesque nous avait promis de faire une référendum sur l'indépendance du Québec. Il s'est contenté, en 1980, de faire un référendum sur des négociations avec le fédéral qui, si celles-ci avaient fonctionné, aurait conduit le Québec à rester dans la Confédération canadienne. Suite ensuite le «beau risque».
    Jacques Parizeau nous avait promis en 1995, de faire un référendum sur l'indépendance du Québec. En 1994,au cours de l'élection, il avait même rendu public la question. Selon lui, elle devait se lire comme suit: «Acceptez-vous que le Québec devienne souverain en date de ...?». La question posée fût modifiée. Pour ratisser plus large et pour faire plaisir à Lucien Bouchard le confédéraliste et Mario Dumon l'autonomiste, on a posé la question suivante: «
    Acceptez-vous que le Québec devienne souverain, après avoir offert formellement au Canada un nouveau partenariat économique et politique, dans le cadre du projet de loi sur l’avenir du Québec et de l’entente du 12 juin ? »
    Cette question demandait, comme en 9980, un mandat pour négocier, avec le statut d'une province, un nouvel arrangement qui aurait conduit le Québec, si cela avait fonctionné, à rester dans le Canada. (Thèse que soutenait Bernard Landry, lors de l'élection de 2003. Voir LE DEVOIR).
    Pauline Marois a biffé l'article I de son programme politique, sans consulter les membres dans un congrès général. Elle peut bien nous dire qu'elle veut un pays, mais elle commence drôlement de travers, en mettant de côté l'instrument pour le faire.
    Lévesque, Parizeau, et tous les autres nous avaient promis de faire un référendum sur l'indépendance du Québec. Personne ne l'a fait jusqu'ici. On s'est contenté de poser une question qui enrobe tellement le fond de la question qu'on ne sait plus trop sur quoi l'on vote quand on dit OUI ou NON.
    Si Pauline Marois est sérieuse, qu'elle donne, immédiatement la question référendaire qu'elle posera, éventuellement, si jamais elle devient PM du Québec.
    Je lui en suggère une. Celle qui a fait en 2006 du Monténégro un pays indépendant. Voici la question: «Acceptez-vous que le Monténégro devienne un État indépendant avec une pleine reconnaissance juridique et internationale ?» Transposons au Québec: « Acceptez-vous qque le Québec devienne un État indépendant avec une pleine reconnaissance juridique internationale?»
    Le 21 mai 2006, 55,4% des électeurs éligibles tranchent en faveur de l'indépendance. Cette victoire est arrachée de justesse puisque l'Union européenne, à laquelle le Monténégro souhaite adhérer, a fixé à 55% le seuil minimum pour légitimer la démarche d'indépendance.
    Pourquoi, le Québec n'est-il pas capable d'une aussi grande maturité? La réponse est simple. Il est colonisé et il aime le rester puisque ceux-là même qui veulent nous délivrer de cet état cultivent ce qu'ils dénoncent.
    Je croirai Madame Marois et tous ses acolytes, le matin où ils se lèveront et diront: Voici ce que sera la question à poer pour devenir indépendant. En attendant, nous vivons plus de 40 d'imposture...et ça continue. Parce que le pouvoir l'emporte sur les convitions.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 décembre 2010

    John James Charest un PM libéral gravement malade.
    http://mediamanager.oc3.generationflash.com/client_utils/_resize_picture_portal.php?member=cp&w=800&h=800&img=051_8659_206863.jpg
    La PM du Québec 2013
    http://ygreck.typepad.com/.a/6a00d8341c5dd653ef0147e044d7e9970b-800wi

  • Fernand Lachaine Répondre

    1 décembre 2010

    Bonjour madame Hébert,
    Je suis tout à fait du même avis que madame Ghislaine Caron concernant ce monsieur de Matane.
    J'admire cependant votre sens de démocrate de vouloir débattre pour défendre LA CAUSE mais je crois que vous allez perdre votre temps car monsieur Nestor a un autre "agenda".
    Vous pourriez peut-être lire son article paru dans Le Devoir tout récemment à l'occasion de la possible création d'un nouveau parti politique (Legault/Facal).
    Pour ce qui est de madame Marois, elle a gagné une grande victoire car le PQ partait de loin en plus de battre la machine "à faire de l'argent" de ce parti mafieux.
    Fernand Lachaine

  • Archives de Vigile Répondre

    1 décembre 2010


    Mme Hébert,
    Si je ne vous ai pas répondu directement, je vous prie de m'en excuser.
    J'escamote votre première question, du fait que je ne pense pas être fielleux.
    Quant à votre question sur les moyens, scénarios et solutions, comme on m'a posé sensiblement la même question dans une autre enfilade il y a quelque temps, je me permets de reproduire l'essentiel de ma réponse ici.
    Comme, en politique, le médium et le message sont plus ou moins dissociables, je vais jouer le jeu de dire ce que je ferais si j'étais à la place des chefs actuels, même si je ne fais justement pas de politique, plutôt que d'essayer de tailler une vision sur mesure qui conviendrait aux capacités, sensibilités et objectifs respectifs -- que je ne prétends pas connaître en long et en large et en toute certitude -- de Mme Marois et M.Duceppe.
    Alors, allons-y, jouons un peu les chefs d'estrade.
    Je tâcherais de proposer un choix électoral indépendantiste assumé. Cela commence bien sûr en amont, dès maintenant, par un discours conséquent : Opposons aux problèmes provinciaux des solutions d’état souverain, dans tous les dossiers où cela est possible et pertinent, et il y en a plusieurs. Pensons à des débats récents : Déséquilibre fiscal, accomodements raisonnables, éthique et odeurs de corruption, situation du français, finances publiques, dossier énergétique, priorités environnementales, le Canada qui se différencie de plus en plus de nous, etc etc.
    Quant à la proposition indépendantiste elle-même, je la voudrais simple, relativement dépouillée. L’indépendance comme passage, comme prise de responsabilité, comme indispensable geste de cohésion nationale. Et d’efficacité, aussi. Exit, donc, les grands concepts halambiqués, les grands chantiers et autres mises-en-scène en tout genre. Je pense que nous n’en sommes plus là; Le pays du Québec est déja construit, et même si tout le monde a son idée de ses défauts et qualités, les Québécois n’ont pas envie, je pense, de revenir aux années soixante et de recommencer cet exercice.
    Pour ce qui est du moyen, il doit être résolument et exclusivement démocratique, mais je ne trancherai pas ici le fastidieux débat sur la pertinence du référendisme vis-à-vis de l'élection référendaire ou décisionnelle, etc etc.
    Quel que soit le moyen privilégié, cependant, je m'engagerais à le mettre en marche dès l'accession au pouvoir.
    Bien que tout ceci soit évidemment bien sommaire, il me semble que cela constitue tout-de-même un début de réponse à votre question.
    Salutations,
    N.P.

  • Gilles Verrier Répondre

    30 novembre 2010

    @ M. Pomerleau : il y a un rapport entre le formel et le relationnel. Le rapport de force tient un peu des deux et... de poussières d'étoiles.
    @ à Nicole et autres : avec le temps, la salade a pris la couleur brune de la m... il faudra plus que des voeux pieux pour convaincre. De belles intentions, le chemin de croix du PQ en est couvert.
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    30 novembre 2010

    Madame Hébert
    Suite à cette victoire d'hier soir arrachée par la peau des f....., il n'y a pas de quoi à sauter dans les airs comme dans l'ancienne pub de Toyota, vous vous rappelez? Le jour que les dirigeants du PQ parleront de l'indépendance du Québec avec autant de persuasion et de détermination que Pierre Bourgault le faisait avec le RIN à l'époque, je réembarquerai avec le PQ mais pas avant. J'en reviens pas comme les dirigeants du PQ sont sur la défensive face à Ottawa; ils manquent énormément d'agressivité. Pourtant ce ne sont pas les occasions qui manquent pour manifester leur mécontentement et leur écoeurement face à ce système fédéraliste colonisateur et assimilateur qui n'a que du mépris envers le Québec. Qu'ils cessent donc de ménager la chèvre et le chou!
    Comme dans tout sport, la meilleure défensive en politique, c'est l'offensive et ça nous fait défaut au Québec. La réforme du gouvernement canadien que prône le PQ est en complète contradiction avec l'indépendance du Québec. Le problème avec le PQ, c'est qu'il a 2 discours, l'un pour les fédéralistes mous et l'autre pour les souverainistes (dans le fond, c'est du pareil au même!) Jamais, ils ne prononcent le mot indépendance, voilà une preuve que leur option sonne fausse. Les gens savent lire à travers les lignes; ce ne sont pas des 2 de pique voyons! Que les dirigeants de ce parti jouent donc franc jeu et les gens vont embarquer et les majorités dans les élections seront supérieures à 196 votes comme dans l'élection, d'hier soir, dans Kamouraska. Avant de terminer mon commentaire, j'aurais une question à poser à M, Duceppe: que donne votre obstruction à Ottawa? Le gouvernement fédéral ne bouge pas plus qu'après les 2 référendums tenus en 1980 et 1995; je me pose des questions sur votre stratégie.
    André Gignac indépendantiste

  • Nestor Turcotte Répondre

    30 novembre 2010

    Mon commentaire ne s'est sans doute pas rendu. Je n'ai aucun problème pour «conférencer» sur le sujet.
    Avec période de questions à la fin. Ouvert au public. Bien sûr.
    Mon temps est limité. J'ai des engagements pour plus d'un mois après Noël. Et j'écris à chaque semaine dans les hebdos de la région. Ce ne peut être avant la fin de février.
    Nestor Turcotte

  • Archives de Vigile Répondre

    30 novembre 2010

    Bonsoir Madame Hébert,
    J'ai lu avec intérêt votre article et vous remercie sincèrement pour votre ténacité.
    J'ai déjà eu des discussions par courriels avec M. Turcotte alors que Bernard Landry était le chef du PQ et ses récriminations étaient sensiblement les mêmes qu'il tient ici aujourd'hui.
    Je l'ai aussi lu du temps de M. Boisclair, toujours selon lui, il n'était pas un vrai indépendantiste.
    M. Turcotte a des rancunes bien ancrées dans le coeur remontant aux temps anciens (1970)...
    Comme vous dites, il trempe sa plume dans le fiel et j'ajouterai bien humblement, il le déverse partout dans les médias peu importe qui est le chef au PQ.
    Je soutiens Pauline Marois et son équipe.
    N.B. J'ai bien apprécié le soutien d'Amir Khadir envers le leader du PQ, M. Bédard, à la période de questions d'aujourd'hui. Quel rafraîchissement !

  • Nicole Hébert Répondre

    30 novembre 2010

    @M. Payne,
    J'aurais tout aussi bien pu vous poser les questions que je pose à M. Turcotte de fait. Et je me souviens même vous les avoir déjà posées ici il y a un bon moment sans avoir obtenu de réponses. Quel scénario proposez-vous? Route, véhicule, pilote...
    @M. Pomerleau, je suis d'accord avec vous.
    @Mme Pelletier; je fais cette proposition disons d'échanges contradictoires entre M. Turcotte et une autre personne ayant vécu cette situation, sans cesse ramenée, de "sacrifice" de l'article 1 du Programme du PQ à l'arrivée de Mme Marois et qui génère son plein d'amertume... Et oui, si M. Turcotte acceptait, bien sûr que ce pourrait être annoncé ici. C'est à voir.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 novembre 2010


    Mme Hébert et M. Julien,
    Ce que propose le PQ a été clairement énoncé depuis deux ou trois ans : Réformes et réaménagements du fédéralisme, enquête publique et gouvernance provinciale, aucun engagement indépendantiste. Ce sont les faits, ils sont incontestables.
    On évoque un hypothétique référendum qui viendrait plus tard, avenue déja empruntée sous Lévesque et Bouchard, et qui chaque fois s'est avérée contre-productive.
    Manifestement, certains adhèrent à ce programme, d'autres n'y adhèrent pas.
    On a bien le droit de discuter des qualités et du ton des uns et des autres, mais ces considérations ne sont-elles pas un peu futiles, si l'on est opposé sur le fond ?
    Cordialement,
    N.P.

  • Lise Pelletier Répondre

    30 novembre 2010

    bonjour Mme Hébert, M.Turcotte,
    si cette conférence a lieu, serait-elle publique et si oui
    en serons-nous informés sur Vigile
    comme vous Mme, je crois qu'il est temps d'arrêter de changer de chef, il faut avancer maintenant car tel qu'il est expliqué dans le texte ¨le point de bascule¨, le temps presse
    Lise Pelletier

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    30 novembre 2010

    La souveraineté, il ne s'agit plus d'en parler il s'agit de la faire. Et ceux qui pensent qu'il suffit de convaincre une majorité démocratique (Référendum ou élection référendaire)de l'appuyer pour l'obtenir baignent dans une illusion platonicienne.
    La réalité est que la souveraineté est un changement de statut d'un État, lequel ne résulte que d'un rapport de force favorable. Et ce rapport de force n'existe pas (et n'existait pas ni en 80 ni en 95).
    C'est ce constat incontournable qui a amené Madame Marois à changer de paradigme: En finir avec la fixation référendaire; et,faire de l'État du Québec le déterminant de la politique pour bâtir les rapports de forces avec l'État canadien:
    http://www.vigile.net/Le-difficile-changement-de
    Pas compliqué. Sauf pour ceux qui pensent que la politique est un phénomène rationnel: On convainc les citoyens, on compte les votes et on a un État souverain. Comme si les forces qui s'y opposent n'existaient pas.

    Les adeptes de la pensée magique tardent à comprendre le changement de paradigme qui ramène le projet souverainiste dans le champs du réel.
    JCPomerleau


  • Nicole Hébert Répondre

    30 novembre 2010

    M. Turcotte,
    Comme M. Julien, j'ai moi aussi entendu Pauline Marois et ses députés qui, pour ce que j'en constate, sont loin d'être des 2 de piques, parler clairement de la raison d'être du Parti québécois. Mais j'ai envie de vous demander, devant cette proposition de conférence: seriez-vous disposé à en débattre - comme invité - avec quelqu'un qui aurait vécu et perçu cette, disons "évolution" du PQ que vous dénoncez de façon différente de la vôtre ? Je trouve que cela pourrait se révéler instructif et constructif. Avant le congrès d'avril?

  • Archives de Vigile Répondre

    30 novembre 2010

    Monsieur Turcotte!
    Madame Marois a été très explicite hier. Elle a averti le Québec qu'elle désirait l'indépendance du Québec et que ce nouveau pays serait le plus jeune pays souverain de l'Amérique. On y arrive monsieur Turcotte!

  • Nestor Turcotte Répondre

    30 novembre 2010

    Ah...avec ma tasse de thé. Vous me demandiez la route à suivre?
    Celle des débuts. Un élection référendaire. SI le PQ prend le pouvoir, les gens, en le sachant et en votant pour le PQ, savent qu'en faisant cela, que l'Assemblée nationale dirigée par un gouvernement qui veut faire la souveraineté, proclamera l'indépendance. Comme on l'a fait en Europe dernèrement.
    Les péquistes,avec de moins et des plus, ont essayé avec des souverainetés avec des traits d'union, pas de trait d'union, l'indépendance pure (Bernard Landry, maintenant qu'il n'est plus premier ministre n'utilise plus que cette expression alors qu'au pouvoir il nous causait sans cesse de Confédération à l'Union europénne), la souveraineté sans la définir, la faire tout en restant dans le Canada....etc...Une multitude de formules. Jamais la bonne. Il n'y a qu'une façon pacifique de faire l'indépendance: la volonté populaire. Or, le PQ, malheureusement, hier encore, a réussi à faire élire un candidat sans parler de sa raison d'être. On nous cause de scandales. Ça allume les passions, pas les intelligences.
    Bon, voilà...vous savez presque tout. Je pourrais aller vous en parler dans une conférence.
    Nestor Turcotte

  • Nestor Turcotte Répondre

    30 novembre 2010

    Très simplement.
    1- Je n'en veux pas à Madame Marois. J'en veux à son attitude anti-démocratique.Elle a changé le programme de son parti sans convoquer un Congrès général. Les libéraux ne font même pas cela.L'article I a été biffé. Avez-vous déjà vu ça dans votre vie, un chef de parti qui change son propre programme sans en demander la permission aux militants?Moi, non !
    2- Le PQ, ne vous en déplaisse, a tellement changé sa façon de faire depuis 40 ans et plus qu'un chat y perdrait son petit. Je connais suffisamment son histoire pour vous en faire une démonstration. Je peux vous la raconter, de A à Z. Malheureusement, c'est ma conviction, que vouslez-vous, je ne crois pas que Pauline Marois nous mènera à l'indépendance. Les Québécois ne doivent pas tous avoir la berlue: 60 %, dans le dernier sondage, ne la voit pas comme PM. Je suis dans ce 60 %. Et je ne vois pas davantage Charest le redevenir. Il faut chercher autre chose.
    3- Pour faire l'indépendance, il faut du cran ! Les Québécois ne l'ont pas. Ou bien, si vous voulez, ceux qui parlent de la chose, ne le font pas avec conviction, puisqu'ils n'y croient pas eux-mêmes. A preuve, le député de ma circonscription qui se dit «full» séparatiste mais qui n'en parle jamais.
    4- Pauline Marois promet, au pouvoir, d'être un gouvernement souverain. Expliquez-moi comment un gouvernement peut être souverain lorsque la province est toujours dans la Fédération?
    5- Bon, je vais aller souper....je pourrais continuer.
    Nestor Turcotte