Néo-fascisme, post-fascisme, fascisme tout court… reductio ad Mussolinium, l’overdose !

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Une surdose de « maudits mots »


Il faudrait compter le nombre d’occurrences du mot « fasciste », ce lundi 26 septembre, dans les médias français. Fasciste, forcément fasciste, comme dirait Marguerite Duras. Giorgia Meloni est forcément fasciste, puisque italienne et étiquetée d'extrême droite. De la même façon que Vox, en Espagne, est forcément franquiste, l’AfD forcément nazie et le RN - ou Reconquête - forcément pétainiste. Tant pis si la grille de lecture date d’il y a peu ou prou 80 ans, et qu'en l'occurrence, la donzelle en question est née en 1977 : on s’y accroche comme une bernique à son rocher. En rajoutant idéalement un petit préfixe savant, pour faire chic et donner une touche moderne, un peu comme une broche sur un manteau en peau de lapin dégoté dans une friperie : « Élections en Italie : le parti post-fasciste de Giorgia Meloni en tête », pouvait-on lire, dès dimanche soir, sur le fil Twitter de l’AFP. « La candidate néo-fasciste Giorgia Meloni revendique la victoire aux italiennes », titrait BFM TV.


Néo et post, ce n’est pas pareil. Il va falloir, les amis, vous mettre autour d’une table et trancher : post ou néo, néo ou post ? Notez qu’il y a d’autres customisations possibles pour rafraîchir l’adjectif un peu élimé aux manches. Ce n'est pas pour rien qu'à gauche, on est souvent écolo, on recycle les vieux anathèmes et on fait dans la reductio ad Mussolinium renouvelable : para-fasciste, péri-fasciste, crypto-fasciste, sub-faschiste, hypo-fasciste, rétro-fasciste, méta-fasciste… ne vous bousculez pas, il y a toutes les tailles et toutes les couleurs, un choix incroyable. C’est la grande braderie du fascisme. Ça a de la gueule et on ne risque pas, en sus, de se fouler un neurone à trop réfléchir.


Sur le site de LCI, on a choisi de faire plus original, mais angoissant : « Après la victoire de l'extrême droite aux législatives, que va-t-il désormais se passer en Italie ? » Sûrement une invasion de sauterelles, un torrent de grêle, un tremblement de terre ?


Rien de tout cela. La poursuite d’un processus électoral on ne peut plus classique. Avec une respiration démocratique permise par une union des réprouvée par la morale en France.