Les Prix scientifiques du Québec

Monsieur Charest, si vous êtes sérieux...

Par Pierre Demers

Tribune libre

Monsieur Charest, si vous êtes sérieux, abolissez les Prix scientifiques du Québec.
Je vois cette nouvelle de la Presse Canadienne d'aujourd'hui même lundi 13 novembre 2006, qui pose une question.
"Toute la francophonie canadienne se donne rendez-vous à Québec mardi pour découvrir jusqu'à quel point le gouvernement Charest est sérieux dans son engagement à faire rayonner la langue française d'un océan à l'autre."
Comment peut-on croire que vous êtes sérieux, alors que vous venez de décerner les quatre prix scientifiques du Québec à des Québécois dont les oeuvres prestigieuses ne comportent pas un mot de langue française?
En effet, les quatre grands savants honorés par le Québec ont publié tous leurs importants travaux dans la langue anglaise. Les notices officielles gardent silence sur ce point.
L'usage de la langue française est devenu inutile ou nuisible, au Québec, quand il s'agit pour nos valeureux chercheurs et découvreurs que le gouvernement du Québec fait vivre et récompense, de rédiger leurs précieuses pensées scientifiques.
En fait, par ces attributions, vous faites l'opposé de faire rayonner la langue française : vous causez son occultation.
Si vous voulez être crédible dans vos intentions de faire rayonner la langue française d'un océan à l'autre, oserez-vous, demain mardi le 14 novembre 2006, faire quelque annonce au sujet des Prix scientifiques du Québec?
Je vous propose qu'il serait ridicule, au nom du rayonnement de la langue française, de les conserver.
Mieux vaudrait les supprimer.
(Les Prix en question s'appellent Armand Frappier, Lionel-Boulet, Marie-Victorin, et Wilder-Penfield).
Pierre Demers, professeur honoraire

président de la LISULF


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    14 novembre 2006

    Le professeur Pierre Demers - un scientifique québécois de grande réputation - a parfaitement raison.
    On pourrait du reste passer un commentaire analogue concernant L'Ordre national du Québec, que l'on décerne comme bonbons d'Halloween (depuis que l'actuel gouvernement Charest est en place) aux Serge Savard et autres Serge Joyal - grands pourfendeurs devant l'Éternel, comme chacun sait, de la libération du peuple québécois !
    Vraiment, c'est à se demander comment nous réussissons jusqu'à ce jour à éviter la violence sociale.
    Qu'attendons-nous donc, à la fin, Québécois, pour sortir de notre torpeur terriblement auto-destructrice...?