Le temps des Fêtes approche. Dans deux semaines, les familles se rassembleront pour Noël. Puis viendra la nouvelle année.
On nous parle d’un temps de réjouissances. La vie, pour quelques jours, se transforme en banquet.
Certains osent même pousser la chansonnette dans le temps du jour de l’An ! On change de rythme. On se rappelle à quel point il est bon de retrouver les gens qu’on aime. C’est l’occasion de les gâter.
C’est une période épuisante, mais en même temps, vivifiante.
Famille
Tout cela est globalement vrai. Mais ce ne l’est pas pour tout le monde, hélas !
Autant les Fêtes enthousiasment les uns, autant elles angoissent les autres. On l’explique souvent par la pression immense imposée par les codes de la société de consommation. Ce n’est pas faux. Mais ce n’est pas tout.
Les Fêtes peuvent aussi être cruelles pour ceux qui s’y présenteront sous le signe de la solitude. Je ne parle pas ici de la solitude des solitaires, mais de la solitude des abandonnés qui, pour une raison ou pour une autre, traversent l’existence sans avoir à leurs côtés leur petite tribu.
Il y a ceux qui ont rompu avec leur famille, quelle qu’en soit la raison. Et ceux qui ne sont jamais parvenus à fonder la leur, ou qui ne l’ont jamais souhaité, et qui, un jour, finissent par le regretter.
Sans oublier ceux qui sont négligés par leur famille. Il y a ceux que la vie a laissés de côté, simplement. Ils ne vivent pas tous dans la rue. La misère existentielle n’est pas toujours aussi évidente. On peut les croiser au travail.
En apparence, ils cherchent à garder bonne mine. Ils ne veulent pas qu’on les prenne en pitié. Ils ont peut-être même quelques amitiés officielles, plus ou moins entretenues. Mais le soir venu, dans les moments de réjouissance officielle, comment ne pourraient-ils pas ressentir un vent glacial ? Ils se tournent alors vers leur histoire personnelle pour chercher à comprendre ce qui s’est passé.
La solitude est de toutes les époques. Mais notre époque la radicalise. Elle célèbre une forme d’individualisme qui pousse chacun dans son coin, dans l’attente d’une relation idéale, sans obstacle, en oubliant que la vie ne fonctionne pas ainsi.
Les relations les plus riches, qu’elles s’inscrivent sous le signe de l’amour ou de l’amitié, sont celles qui se construisent dans le temps, en permettant aux individus de se compléter.
Ils construisent ensemble un monde qui donnera du sens à l’existence. Encore doit-on vouloir s’y engager et ne pas se replier sur son île dès que la vie se complique.
Inviter à Noël
Il faudrait recommencer à rêver d’une société ne laissant personne dans son coin, et qui, toujours, tend la main à ceux qui veulent la saisir.
Dans les jours à venir, je me plais à croire que nous serons nombreux à ajouter un couvert à table pour inviter dans nos fêtes de famille ceux qui risquent de passer Noël seuls.
Ce serait pour eux le plus beau cadeau de Noël.