Michel Arsenault rejette les accusations

Crime organisé et politique - collusion (privatisation de l'État)



Michel Arsenault, le président de la Fédération des travailleurs du Québec. Photothèque Le Soleil

Lia Lévesque - Le président de la FTQ, Michel Arsenault, assure qu'il n'y a jamais eu de pression indue sur qui que ce soit pour que les dossiers de l'entrepreneur en construction Tony Accurso soient plus facilement et rapidement traités au Fonds de solidarité.
En entrevue vendredi, il s'en est d'ailleurs pris à ceux qui ont affirmé à l'émission Enquête de la télévision de Radio-Canada qu'ils avaient été témoins de telles pressions pour faciliter et accélérer les demandes d'investissement de M. Accurso.
M. Arsenault attribue ces propos à d'anciens conseillers financiers du Fonds de solidarité qui ont été limogés, au fil des ans, et qui chercheraient ainsi à se venger.
«Quand je vois, moi, des supposés ex-dirigeants du fonds, cachés en arrière d'une couverte, venir nous dire qu'ils ont subi de la pression... Bien moi je ne peux même pas engager un débat avec ces gens-là parce que je ne sais pas qui ils sont», s'exclame-t-il.
M. Arsenault, qui est aussi président du conseil d'administration du fonds, attribue ces propos à l'amertume de conseillers jadis congédiés.
«Ca, c'est fort possible que ça soit deux, trois, quatre, cinq traîne-savates qu'on a congédiés à travers les années, puis qui vont se plaindre en arrière de la couverte. On a dû, un moment donné, se départir de certains conseillers financiers parce qu'ils ne faisaient pas leur travail et qu'ils n'amenaient pas d'eau au moulin. Puis ça sent la vengeance à plein nez», lance M. Arsenault.
Il nie, encore une fois, toute pression indue. Le Fonds de solidarité a d'ailleurs rappelé, dans un communiqué, avoir modifié ses règles de gouvernance «afin d'être au-dessus de toute perception négative».
«Il n'y a jamais, jamais eu de «fast track» au fonds, affirme M. Arsenault. Il n'y a jamais eu de dossiers au fonds qui sont venus directement au conseil d'administration. Ils ont toujours été traités par nos professionnels. Oui, il y a de la pression dans des dossiers. C'est sûr qu'il y a de la pression, quand il y a une usine fermée, avec 200-300 employés et qu'on cherche des investissements. Lorsque quelqu'un vient nous voir pour un partenariat, il y a ses clients, ses employés, ses fournisseurs, mais il n'y a pas de pression indue. Il y a de la pression, mais pas de la pression indue. De la pression, j'en ai tous les jours. Tout le monde en a de la pression dans leur travail.»
Quant à l'affirmation entendue dans le reportage voulant que «des Italiens» voudraient le «débarquer» de son poste, M. Arsenault la qualifie de «légende urbaine».
«Je n'ai jamais été menacé, ni directement ni indirectement. Je me sens en toute sécurité. Je n'ai pas de «bodyguard'», dit-il.
M. Arsenault a porté plainte à l'ombudsman de Radio-Canada contre ces reportages de l'émission «Enquête», qu'il estime «partiaux et tendancieux».
Radio-Canada
De son côté, dans un communiqué intitulé «Radio-Canada persiste et signe», diffusé vendredi, la direction de la société d'Etat défend la rigueur du travail journalistique effectué par l'équipe de son émission d'affaires publiques, précisant qu'il répond à ses normes.
«Le travail des professionnels de l'information de Radio-Canada est encadré par une politique journalistique rigoureuse», affirme le directeur général de l'information, Alain Saulnier.
«Depuis son entrée en ondes l'an dernier, l'émission Enquête relève le défi de mettre en lumière des questions d'intérêt public pertinentes. Nous en sommes très fiers», ajoute-t-il.
Les reportages de l'émission Enquête laissaient entendre que les entreprises de M. Accurso avaient bénéficié d'un traitement préférentiel dans leurs demandes d'investissement au fonds, à cause des liens entre M. Accurso et MM. Jocelyn Dupuis et Jean Lavallée, deux anciens dirigeants de la FTQ-Construction. Ceux-ci ont depuis démissionné de la FTQ-Construction.


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