Manifestation en appui au projet de loi sur la laïcité

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Une réaction nationaliste aux forces de l'Anti-Québec

(Montréal) Des centaines de personnes se sont rassemblées samedi après-midi sous les drapeaux québécois en une « Vague bleue », en soutien au projet de loi 21 pour la laïcité dans le quartier Centre-Sud, à Montréal.



Des dizaines de personnes se réclamant de l'antifascisme ont fait une contre-manifestation, notamment pour dénoncer la présence, ont-ils dit, d'éléments d'extrême droite du côté des manifestants pro-laïcité.


Entre les deux, une forte présence policière empêchait la confrontation physique des deux groupes.


Sylvain Laplante, 55 ans, était venu de Valleyfield pour manifester son soutien au projet de loi concernant la laïcité de l'État. Il a affirmé ne faire partie d'aucun regroupement ou parti politique, mais vouloir simplement soutenir la laïcité. « Je suis là pour le Québec que je veux léguer à mes petits-enfants », a dit le travailleur informatique. Il a peur de voir disparaître la culture québécoise, a-t-il exprimé. Il s'offusque de voir des techniciennes en garderie « complètement voilée ». Pour lui, le projet de loi n'est qu'un début et l'interdiction du port de symboles religieux devrait ensuite être étendue.



Monic Patry, de son côté, trouvait au contraire que le projet de loi allait un peu trop loin, même si elle le soutient. « Le fait que les enseignantes ne pourront pas porter de symboles religieux, ça me dérange, ça me déplaît un peu », dit celle qui aurait préféré que le gouvernement s'en tienne à un interdit dans les fonctions au pouvoir coercitif. « On n'est pas contre les gens, on veut que tout soit neutre, a ajouté la femme de 52 ans. La religion, c'est privé. »



Les manifestants réclamaient une « constitution citoyenne ». Des chansons du répertoire québécois planaient sur la foule.



Si on comptait des individus aux opinions plus modérées, des gens en tenue paramilitaire et des personnes portant le logo de Storm Alliance étaient aussi visibles dans la foule.




Une contre-manifestation s'opposait au rassemblement. Montréal antifasciste soutenait que la « Vague bleue » était organisée et soutenue « par des groupuscules nationalistes de droite, islamophobes et anti-immigration ».



À la sortie du métro Papineau, des participants habillés de noir insultaient ceux qui se rendaient à la manifestation de la « Vague bleue ».



Trois jeunes manifestants, qui ont refusé de donner leur véritable nom à La Presse par crainte de représailles de groupes d'extrême droite, ont-ils dit, ont admis ne pas être particulièrement d'accord avec cette façon de faire, se défendant de former un groupe « monolithique ». Ils tenaient par contre à manifester, pas tant contre le projet de loi, ont-ils dit, mais « contre le racisme et le fascisme ».



« Beaucoup de personnes se font manipuler avec ce projet, il y a beaucoup de concepts racistes qui partent d'en arrière », a dit un étudiant de 22 ans en sciences humaines.



« L'idée de rendre l'État plus laïque n'est pas mauvaise, a dit de son côté un autre manifestant, âgé de 29 ans. Mais c'est fait d'une façon irresponsable, ce n'est pas la bonne méthode. » Selon lui, la loi « engendre le racisme ».



Parmi les participants de la contre-manifestation, beaucoup avaient le visage au moins partiellement recouvert. Plusieurs ont lancé des insultes aux policiers.



Au terme de la manifestation, deux personnes ont été arrêtées : un homme de 39 ans pour agression armée sur un policier et un adolescent de 16 ans pour un graffiti sur un véhicule de police, a dit la porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal, Caroline Chèvrefils. Elle a ajouté qu'il y avait eu neuf méfaits de graffitis en tout.




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