Lettre ouverte à Mme Fatima Houda-Pépin

Tribune libre

*Ce texte a d'abord été envoyé au devoir le 13 aôut dernier. Il n'a pas été retenu.
Chère Mme Houda-Pépin,
J’ai lu avec intérêt votre article « Qu’avons-nous fait du français? » dans la section Idées du devoir du 5 août 2017. Je partage votre inquiétude face à l’avenir du français au Québec. Comme vous, je pense qu’il nous faut un geste fort de la part de la classe politique pour redresser la barre. Vous mettez de l’avant l’idée d’un chantier sur la langue française, présidé par deux personnalités de haut niveau.
Jusque-là je vous suis, mais vous insistez aussi sur le fait que l’exercice doit être « non-partisan ». C’est ici que je me demande : est-ce vraiment possible? Vous mettez en exemple la coopération entre Jacques Parizeau et Robert Bourassa suite à l’échec de l’accord du lac Meech. Mais le PLQ de Robert Bourassa est mort et enterré. Nous avons aujourd’hui le PLQ de Philipe Couillard, qui s’arrange très bien avec l’anglicisation du Québec. Je vois mal ce parti faire un effort sincère pour promouvoir la langue française.
La question capitale que je me pose est de savoir si ce chantier va sérieusement et sincèrement étudier toutes les solutions possibles, y compris l’indépendance? Car si l'on n’envisage pas sérieusement cette option, et qu’on cherche des solutions uniquement à l’intérieur du système canadien, alors il me semble que l’exercice sera déjà très partisan. Parce qu’il faut se demander si le vrai problème du français au Canada … c’est le Canada lui-même. Outre le fait que le français est une langue minoritaire à l’intérieur du Canada, ce qui est en soi déjà un problème, le Canada a sa cour suprême qui penche toujours du même bord. Cour suprême qui risque de faire des brèches dans toutes lois québécoises visant à promouvoir le français, et ce grâce à des causes portées devant elle par des groupes de pression anglophones financés par Ottawa…
Et vous, Mme Houda-Pépin, s’il s’avère que l’indépendance serait la seule solution durable et efficace pour protéger et promouvoir le français, seriez-vous prête à endosser cette option? Car, si vous êtes de ceux et celles pour qui le beau et grand Canada vaut tous les reculs et tous les échecs des francophones, pour qui il n’y a jamais de point de rupture, jamais de moment où trop c’est trop et assez c’est assez. Si vous faites partie de cette frange, Mme Houda-Pépin, alors il me semble que vous êtes déjà très partisane … et que vous fassiez partie du problème.
Colette St-Denis
Montréal, Québec


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2 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    26 août 2017

    Mme Fatima Houda Pepin pourrait devenir souverainiste. Elle a toute l’intelligence et toutes les connaissances qu’il faut pour le devenir. Mais en a-t-elle le caractère ?
    Claude Morin a déjà eu toute l’intelligence qu’il fallait pour devenir souverainiste, mais n’en eut jamais le caractère.
    La démarche en faveur de l’indépendance du Québec ne relève pas de la devinette. Cette démarche résulte d’un refus…

  • Archives de Vigile Répondre

    21 août 2017

    Mme. St-Denis,
    Il est évident que Le Devoir n'allait pas publier une lettre de ce genre, aussi sincère et véridique soit-elle. Le Devoir fait partie du système de propagande et le fait qu'il demande à ses lecteurs de l'appuyer, est, en soi, une insulte à l'intelligence de ces mêmes lecteurs. Comme je l'ai mentionné précédemment dans un autre texte, Le Devoir à pris la relève de La Presse à Desmarais où le mensonge généralisé au niveau de la politique réussit à noircir ses pages. Le Devoir, ce journal est bien fignolé, les fautes de français sont plus rares que dans d'autres médias mais, l'apparence n'est pas la vérité. Les lecteurs auraient normalement droit à recevoir des informations politiques aussi exactes que possible mais, Le Devoir est maintenant aussi pourri que La Presse et Radio-Canada.
    Votre texte est clair et sensé. Je serais surpris que vous receviez la moindre réponse de l'intéressée. Le PLQ est devenu un repaire de minables au service du système et le roi-nègre qui nous sert pour l'instant de premier ministre, a l'effronterie de se montrer la face en public pour, qu'en ouvrant la bouche, il nous vomisse un autre mensonge. Excusez mon propos hachuré mais seulement le fait de penser à ce PLQ et à son chef, me fait ressentir des haut-le cœur. Votre texte est très bien structuré et logique. Le Devoir aurait dû le publier si ce n'était les tendances vicieuses qui l'animent politiquement.