« Celui qui ne connaît pas l’Histoire est condamné à la revivre », disait Karl Marx.
On devrait afficher cette citation à l’entrée de nos cégeps et de nos universités.
Parce que, lorsqu’on entend certains étudiants parler (surtout ceux qui sont inscrits dans les départements de sciences humaines), on a l’impression qu’ils n’ont aucune, mais alors aucune connaissance de l’Histoire---.
CRÉER UN « NOUVEL HOMME »
S’il y a quelque chose que l’Histoire nous a démontré au fil des ans, particulièrement au XXe siècle (siècle des dérives idéologiques les plus sanguinaires et les plus barbares), c’est qu’il n’y a pas de pire régime que ceux qui veulent « réinventer » l’homme.
Hitler rêvait de ça. De même que Pol Pot, Mao, Staline et Kim Jong-Il.
Ils voulaient tous créer un « nouvel homme ».
Un homme pur, parfait, débarrassé de ses anciennes tares : l’ambition, la convoitise, l’individualisme, l’égoïsme, le désir.
L’homme de demain, croyaient-ils, fera passer le bien de la collectivité avant le sien propre, il se mettra entièrement au service du groupe et oubliera son ego.
Il travaillera non pour améliorer son sort et celui de sa famille, mais pour renforcer l’État.
Sa propre vie lui importera peu, il ne se considérera pas comme un individu à part entière, mais comme un simple rouage d’un vaste système qui le dépasse, qui est plus important que lui, plus important que ses parents et ses enfants, plus important que tout.
Dans ces régimes, quand un citoyen refusait de devenir ce « nouvel homme » tant souhaité par le « père de la Nation », on l’endoctrinait, on le coupait de sa famille et on l’envoyait loin, dans un camp, pour le « rééduquer--- ».
Et briser tout ce qui restait en lui de l’Ancien Monde.
L’HISTOIRE BÉGAIE
Quand j’entends certains militants de 20 ans parler, ce sont ces images d’archives que j’ai en tête.
Des dissidents chinois obligés de se tenir debout pendant des heures sur une chaise, un écriteau dressant la liste de leurs péchés accroché à leur cou.
Des « déviants » soviétiques confessant leurs « crimes » à la télé d’État.
Des zeks brisés, des intellectuels forcés de travailler dans les champs, des « déviants » insultés par la foule parce qu’ils ont osé penser « hors des sentiers battus ».
Ces jeunes universitaires qui se croient à l’avant-garde du progressisme et qui transforment nos établissements d’enseignement en « usines à fabriquer de la bien-pensance » ne se rendent pas compte que leur discours dogmatique sent le brûlé ?
Que cette volonté de pureté constitue le chemin le plus court vers l’enfer ?
Que la censure est une peste, qu’il n’y a rien de pire que de vouloir réinventer l’être humain--- dans son essence même, de lui dire qu’il n’existe plus de genre, plus d’homme, plus de femme, que l’individu nouveau peut s’affranchir de tout, faire table rase de tout, envoyer tout promener, sa culture, ses racines, son passé, même son ADN ?
DES IGNARES
Le pire est que ces étudiants se croient super intelligents.
Alors que ce sont des ignares finis qui se contentent de recracher bêtement des sottises que les pires despotes ont ânonnées il y a 100 ans.