Réplique à M. Florian Jutras

Les forces et les limites de la Convergence

Tribune libre

En parcourant l’article de M. Florian Jutras paru sur cette tribune le 12 avril sous le titre « Quel Québec je voudrais voir mes enfants bâtir? », je n’ai pu qu’éprouver un enthousiasme ressenti de la part de l’auteur face aux décisions prises par les participants lors des derniers États généraux sur la souveraineté :
« Les États généraux c’est le printemps de la souveraineté. On a mis de côté le rappel des injustices faites au Québec pour s’attaquer résolument à l’aménagement d’un Québec nation-état indépendant. Un Québec indépendant, c’est plus qu’un rêve, c’est un chantier. On ne vise plus à cueillir des « oui » pour un scrutin référendaire, on enrôle des militants de tous calibres à dessiner le visage du Québec indépendant, à tracer les avenues de son avènement, à cerner les principaux défis posés par une ère nouvelle à un Québec durable et bien à nous. Québec, non plus une province, Québec un pays, notre jardin que l’on cultive avec amour et enthousiasme ».
Nul partisan convaincu de la nécessité d’accéder à l’indépendance du Québec ne peut rester insensible à une telle envolée oratoire, ceci dit sans aucune connotation péjorative. Et, M. Jutras de poursuivre : « L’objectif avoué de ces assises est simple et clair. Inviter les souverainistes à la convergence de leurs visées et les mobiliser à la réalisation d’un Québec indépendant ». Pour y parvenir, les partisans présents ont mis sur pied trois chantiers, dont la préparation de la constituante qui signera la constitution du Québec indépendant.
À mon sens, la convergence dont M. Jutras fait mention, et que le dictionnaire définit comme « le fait de tendre vers un même but ou un même résultat », citant comme exemple « la convergence des efforts », représente un atout majeur dans l’élaboration d’une constituante qui servira de pierre angulaire pour les étapes ultérieures. À cet effet cependant, je ne crois pas que cette
« convergence de leurs idées » réussira à elle seule à « mobiliser [les souverainistes] à la réalisation d’un Québec indépendant »… et c’est là ses limites.
Selon moi, il faudra aller au-delà d’une convergence d’idées et parvenir à bâtir des alliances stratégiques entre les partis souverainistes. Pour y parvenir, M. Jutras fait allusion aux déclarations des représentants de ces divers partis lors des États généraux : « Les représentants des partis politiques souverainistes étaient de la partie : M. Jean-Martin Aussant pour Option nationale, M. André Frappier pour Québec solidaire, M. Alexandre Cloutier, ministre délégué à la gouvernance souverainiste. Ils nous ont tous répété avec détermination leur volonté de travailler ensemble à la promotion de la cause de l’indépendance du Québec ».
Pourtant, cette « volonté de travailler ensemble » dont parle M. Jutras souffre d’un bémol que je ne peux passer sous silence lorsque le représentant du PQ, Alexandre Cloutier, ajoute que c’est en se ralliant au Parti québécois que « la cause de l’indépendance du Québec » atteindra son objectif.
En résumé, je dis oui à la convergence des idées tout en ajoutant que cette démarche devra inclure une stratégie politique qui englobe des alliances stratégiques entre les partis, ce à quoi le PQ, pour l’instant, ne semble pas disposé…C’est à suivre!…
Henri Marineau
Québec

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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