Les données de géolocalisation de nos smartphones mises à profit pour stopper le coronavirus?

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Même idée en France macronienne qu'au Canada trudeauiste

La France planche sur une "stratégie numérique d’identification des personnes". Un comité de scientifiques doit se pencher sur la question à compter de ce 24 mars.


Après les recommandations de distanciation sociale, la fermeture des écoles et lycées puis le confinement, quels recours reste-t-il au gouvernement pour enrayer l'épidémie de coronavirus? La surveillance des données télécom, dont celles de géolocalisation, semble être la prochaine piste à suivre.



Ce 24 mars, la France a annoncé la mise en place d'un comité de chercheurs et de médecins, le CARE, chargé à compter du jour-même de conseiller l'exécutif sur les pratiques de "backtracking". Ces dernières permettent de retracer le parcours d'un individu grâce à des données de géolocalisation.


Manque de tests


Le CARE "accompagnera la réflexion des autorités sur (...) l’opportunité de la mise en place d’une stratégie numérique d’identification des personnes ayant été au contact de personnes infectées", a fait savoir la présidence. Le tout afin de mieux cerner la propagation de l'épidémie ainsi que les zones les plus à risque.


Le hic: la France ne dispense pas encore de tests à la hauteur des besoins actuels. Ainsi, quel intérêt à suivre les déplacements des Français, sans savoir s'ils sont positifs ou non au coronavirus? Le suivi des données de localisation trouverait en revanche tout son intérêt pour faire respecter le confinement imposé depuis le 16 mars.


De tels dispositifs de surveillance sont néanmoins, et pour l'heure, circonscrits à une poignée de pays du monde. Ainsi de Taïwan, où les smartphones sont suivis en temps réel pour endiguer l'épidémie. Eteindre temporairement son portable, ou ne pas répondre aux appels inopinés des autorités, peuvent être interprétés comme une tentative non autorisée de sortie, et conduire à l'irruption des autorités à son domicile.


Vers des données anonymisées


Le débat promet d'être pour le moins houleux. Ce 24 mars, à l'Assemblée nationale, le ministre de la Santé, Olivier Véran, s'est dit opposé au "tracking" des individus par le biais de leurs smartphones, répondant à Danièle Obono. La députée de La France insoumise avait évoqué la Corée du Sud comme exemple à suivre, en matière de lutte contre la pandémie.


De son côté, Cédric O, Secrétaire d'État chargé du Numérique, assure à l'AFP qu'aucune application pour smartphone visant à suivre les mouvements des Français n'est prévue, malgré des échanges sur le sujet avec de "nombreux pays".



eric bothorel ⌨️@ebothorel


"La Corée du sud ne se contente pas uniquement de tester les personnes. Elle a généralisé le tracking des données personnelles."

Comme @olivierveran , je ne suis pas favorable à nous ruer sur la collecte de datas et au tracking de masse.



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Sollicitée par l'AFP, Frédérique Vidal a réfuté en fin d'après-midi tout projet d'utilisation du numérique pour vérifier par exemple le respect des obligations de confinement. "On n'en est pas à ce stade-là", a déclaré la ministre de la recherche et de l'enseignement supérieur à la presse à l'occasion de l'installation du comité Care.


L'Europe s'est elle aussi mise sur la piste de la surveillance des données télécom, mais sous une forme anonymisée. Thierry Breton entend en l'occurrence les mettre à profit de la recherche médicale, pour analyser la propagation de l'épidémie en fonction des mouvements de population, et anticiper les pics épidémiologiques.



Le commissaire européen au marché intérieur s’est entretenu ce lundi avec les patrons des plus grands opérateurs télécoms européens, dont Orange, Deutsche Telekom, Telecom Italia et Vodafone. Autant d'opérateurs qui sont invités à coopérer rapidement, et à fournir des données anonymisées et massifiées. En France, Orange n'attend plus que le feu vert de la CNIL pour lancer une telle coopération avec l'Inserm.