Les conservateurs de Doug Ford remportent les élections en Ontario

453d4c4e93f30d73bd5f7a8ceeddc3c7

Balayage conservateur en Ontario, les libéraux de la province réduits à néant

Le chef conservateur Doug Ford est devenu le nouveau premier ministre de l’Ontario jeudi soir, son parti ayant délogé les libéraux au pouvoir depuis près de 15 ans. De son côté, assumant la défaite, la première ministre sortante, Kathleen Wynne, a annoncé sa démission en tant que cheffe du Parti libéral de l’Ontario.


Quelques minutes après la fermeture des bureaux de vote, alors que les résultats rentraient de façon accélérée en raison de l’adoption d’une nouvelle technologie dans plusieurs bureaux de vote, il était clair que le Parti progressiste conservateur de l’Ontario avait remporté ces élections.


Un peu plus de 20 minutes après la fermeture du scrutin, les conservateurs étaient déjà crédités de 70 sièges (gagnés ou en avance) sur les 124 que comptera la nouvelle législature. Peu avant minuit, alors que la plupart des boîtes de scrutin avaient été comptées, ce nombre était de 76, pour un peu plus de 40 % des voix.


Les conservateurs avec à leur tête le frère de Rob Ford, l’ancien maire de Toronto mort il y a deux ans, se sont donc vu accorder un gouvernement majoritaire par l’électorat, avec leur promesse de baisser les impôts, d’annuler l’augmentation prévue du salaire minimum à 15 $ de l’heure et de l’augmenter plutôt en fonction de l’inflation, de mettre fin à l’attente dans les hôpitaux et à «la médecine de couloirs» et de faire baisser les factures d’électricité, notamment pour les familles, les agriculteurs et les petites entreprises.


Devant ses partisans, célébrant sa victoire, le premier ministre élu a remercié les électeurs conservateurs et la population lançant: «Quelle réponse! C’est incroyable! Merci du fond de mon cœur! Mes amis, cette victoire vous appartient. Ce soir, la population de l’Ontario a parlé. [...] Vous avez lancé un message clair, un message d’espoir et de prospérité!»


M. Ford a promis que son gouvernement travaillerait pour les gens, «pour un avenir meilleur» pour tous et «pour nos enfants», et que le message est maintenant passé que «l’Ontario est ouverte pour les affaires».


La débâcle libérale était anticipée depuis longtemps en raison notamment de l’impopularité de Kathleen Wynne. Les plus récents sondages ne donnaient qu’un seul siège assuré aux libéraux. Avant le début de la campagne électorale et même avant que l’ancien conseiller municipal de Toronto Doug Ford ne soit choisi pour succéder à l’ancien chef Patrick Brown - qui a dû quitter après avoir été la cible d’allégations d’inconduite sexuelle -, les conservateurs étaient déjà les favoris.


L’insatisfaction de la population face à Kathleen Wynne et un besoin de changement bien présent ont plombé le parti, tellement que Mme Wynne a jugé bon d’admettre la défaite samedi dernier à quelques jours des élections en demandant aux électeurs libéraux de sauver les meubles.


En fin de soirée, les libéraux avaient sept députés élus ou en avance, une situation qui leur a fait perdre le statut officiel de parti, le seuil étant de huit membres élus.


«Je démissionne en tant que cheffe du Parti libéral de l’Ontario, a déclaré Mme Wynne en prenant la parole devant ses partisans. J’ai parlé au président du parti et lui a demandé de lancer le processus pour choisir un chef intérimaire. Et c’est la bonne chose à faire. Il y a une autre génération et je passe le flambeau à cette génération.»


La première ministre sortante a été réélue dans sa circonscription avec toutefois seulement 181 voix de majorité.


Quant aux néodémocrates d’Andrea Horwath, ils ont, comme les conservateurs, profité du recul libéral, et récoltaient 40 sièges (remportés ou en avance), avec 33,5 % du vote, positionnés pour constituer l’opposition officielle.


Malgré la victoire des conservateurs, la cheffe néodémocrate s’est réjouie de la performance de son parti, en soulignant que son parti va continuer de défendre ses valeurs en tant qu’opposition officielle et qu’il y aura maintenant «des nouvelles voix, des nouvelles idées» à Queen’s Park. «Nous avons remporté plus de sièges que nous avons eus en une génération», a-t-elle lancé.


Au cours des deux dernières semaines, tous les espoirs leur avaient été permis, ayant été au coude-à-coude avec les conservateurs en termes de vote populaire. Ce n’est que mercredi, avec un sondage Ipsos donnant 39 % aux conservateurs et 36 % aux néodémocrates que l’écart s’est avéré plus décisif. Le vote conservateur, plus nombreux mais aussi mieux distribué à l’échelle de la province, s’est imposé, donnant raison aux sondeurs.


Fait à noter, le Parti vert de l’Ontario a réussi à faire élire le premier candidat de son histoire jeudi soir, soit son chef, Mike Schreiner qui a facilement remporté la circonscription de Guelph où il se présentait.