Politique québécoise

Legault et sa fixation sur l’Ontario

Hydro-Québec, miser sur le long terme

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Tribune libre

Tel un vieux 45 tours sorti des boules à mites, François Legault aspire à combler l’écart de richesse qui sépare le Québec de l’Ontario. Et, pour une énième fois, lors de la conférence de presse qui a suivi l’annonce du départ de Sophie Brochu de la direction d’Hydro-Québec, il a ressorti son vieux tourne-disque pour faire entendre sa chanson favorite.

À entendre notre premier ministre, on a comme l’impression qu’il participe à une course contre Doug Ford qui déterminerait la province qui réaliserait la plus lucrative richesse annuelle. Et, François Legault, pour y parvenir, a décidé de prendre le taureau par les cornes et d’y aller à fond de train sur la construction de barrages. «Il nous manque, juste si on se compare à l’Ontario, 10 G$ par année de revenus au gouvernement du Québec» pour atteindre notre objectif.

Et pendant que François Legault fabule sur les barrages, et que, par ailleurs, les goussets du gouvernement sont très bien remplis grâce notamment à l’inflation, les Québécois sont pris en otages dans un système de santé qui tombe en désuétude, et les jeunes du Québec doivent se soumettre à des suppléants non-qualifiés pour tenter tant bien que mal de jouer le rôle de professeurs.

Par ailleurs, c’est bien connu, notre premier ministre entretient depuis le début de son premier mandat en 2018 une lubie pour les emplois payants, une stratégie qui lui permettrait encore de garnir davantage le Trésor québécois. Or, dans les hôpitaux, les infirmières sont à bout de souffle faute de personnel, et les enseignants sont débordés dans des groupes qui contiennent des élèves en difficulté, faute de personnel spécialisé suffisant.

Dans ces circonstances, M. Legault, je vous invite à ranger votre vieille cassette sur l’Ontario dans un tiroir, et à concentrer vos énergies sur les besoins criants des Québécois, notamment dans les écoles et les hôpitaux.

Hydro-Québec, miser sur le long terme

Le Plan stratégique 2022-2026 d’Hydro-Québec présenté en mars 2022 spécifie clairement que l’entreprise d’État devra être un moteur de la décarbonation efficiente du Québec, préparer notre réseau aux besoins énergétiques et technologiques de demain, accroître la prospérité collective du Québec et engager notre clientèle, nos équipes et nos partenaires dans la réalisation de nos ambitions collectives.

Du côté du premier ministre François Legault, le Québec a l’opportunité d’attirer de nouveaux clients pour Hydro-Québec, tout en générant des revenus supplémentaires pour l’État.«Il y a beaucoup d’entreprises, incluant des entreprises québécoises, qui ont des projets de développement qui demandent de l’énergie propre. Il faut être capable d’additionner les profits qu’on fait chez Hydro-Québec avec les entrées additionnelles de revenus», a-t-il dit, tout en ajoutant, tel un leitmotiv, qu’il espère ainsi combler l’écart de richesse qui sépare le Québec de l’Ontario.

En mettant en parallèle le plan stratégique 2022-2026 d’Hydro-Québec et la stratégie d’attributions de contrats à la pièce du gouvernement, il m’apparaît clair que les deux démarches arriveront en conflit un jour pas très lointain. C’est probablement le choc qu’anticipait Sophie Brochu lorsque François Legault a confié à Pierre Fitzgibbon les portefeuilles de l’Économie et de l’Énergie. 

Hydro-Québec est une entreprise d’État et par conséquent redevable des politiques gouvernementales à court terme. Dans ce contexte, une personnalité de la trempe de Sophie Brochu ne pouvait tout simplement pas atteindre ses objectifs à long terme. Par ailleurs, je crains que sa remplaçante ou son remplaçant se confine dans un rôle d’exécutant et que la stratégie du long terme soit reportée aux calendes grecques.  


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com




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